A la veille du lancement officiel de la campagne électorale pour les locales, le mouvement d'opposition du parti dirigé par Boudjemaâ Haïchour et Si Afif refait surface et exige le départ de Belkhadem. Les redresseurs marginalisés depuis 2010 ont, en effet, tenu hier un rassemblement devant le siège du parti sis à Hydra, appelant au départ du secrétaire général et marquant ainsi la date historique du déclenchement de la guerre de Libération. Après une courte accalmie, les «redresseurs» du FLN, qui avaient échoué dans leur entreprise de renverser Belkhadem en juin dernier, ne désespèrent toujours pas et comptent maintenir la pression jusqu'au bout. Une grande foule est venue soutenir l'ancien ministre de la Poste et des TIC, M. Haïchour, décidé à barrer la route à Belkhadem. Selon Ahmed Boumehdi, coordinateur du mouvement de redressement, «la contestation se poursuivra, même si nos actions de protestation sont, à chaque fois, empêchées. Nous ne baisserons pas les bras jusqu'à ce qu'il parte. Nous sommes majoritaires et d'ici la fin de l'année, nous aurons gain de cause. Nous exigeons uniquement la conformité aux lois et aux statuts qui régissent le parti», ajoutant dans ce contexte que «Belkhadem se comporte comme si le FLN était sa propriété privée». Les opposants ont à l'occasion accusé Belkhadem d'avoir trahi les valeurs de Novembre et d'avoir terni et dévié le parti de sa trajectoire. Il aurait, selon le chef de file de cette tendance, «exclu les vrais militants du FLN, les remplaçant par des étrangers au parti. Il a mis comme tête de liste pour les locales des affairistes et des s'hab chkara», ajoutant que «les assemblées générales dans les kasmas et les mouhafadhate ne se tiennent plus, aucun débat n'est autorisé, aucune contradiction, ni aucune protestation n'est permise. Belkhadem a gelé l'activité de toutes les instances et toutes les structures, il a mis le parti dans une situation de panne et de blocage. Il manipule les listes à sa guise, met les gens qui lui sont dévoués et place des intrus. Il a réussi par sa gestion chaotique à semer la colère partout, car il travaille en dehors des textes qui régissent le parti». A rappeler que le dernier rassemblement organisé par les opposants de Belkhadem a été violemment réprimé par les forces de l'ordre dépêchées en nombre impressionnant. Rencontré sur les lieux, le porte-parole du FLN, Kassa Aïssi, dira que cette action était prévisible à la veille de ce nouveau rendez-vous électoral. Cependant, il a précisé qu'au sein du FLN, les militants restent très optimistes. «Nous sommes la première force politique du pays et nous voulons consolider les résultats obtenus lors des élections législatives.» Il rappelle toutefois qu'ils sont absents dans une vingtaine de communes, mais qu'ils attendent toujours les dernières délibérations.
