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Des historiens saluent les déclarations de Hollande sur le colonialisme mais ne les considèrent pas "suffisantes"
Algérie-France
Publié dans Le Temps d'Algérie le 21 - 12 - 2012

Des historiens français ont salué les déclarations du président François Hollande, qui a reconnu jeudi dans un discours devant le parlement algérien "les souffrances" infligés à l'Algérie par la colonisation, mais considèrent, cependant, que ce geste "n'est pas suffisant" pour reconnaître le caractère de cette colonisation. "Evidemment, ce sont des propos tout à fait justes, mais sont-ils, en tant que tels, vraiment nouveaux", s'est interrogé Jean-Luc Einaudi, dans un entretien à l'APS.
"La question qui est posée maintenant et je le regrette, c'est comme si François Hollande, restait au milieu du gué. Il reconnaît fort justement le caractère injuste du système colonial mais à aucun moment il en tire la conclusion qui en découle, c'est-à-dire que l'insurrection contre ce système injuste était une insurrection légitime et que la guerre menée par l'Etat français contre ceux qui menaient ce combat était une guerre injuste", a estimé l'historien.
Il considère, ainsi, que son prédécesseur Nicolas Sarkozy, en visite officielle en 2007 en Algérie, avait déjà tenu des propos "assez comparables" et pourtant, a-t-il relevé, "on a pu constater par la suite d'autres propos qui allaient dans le sens inverse".
Pour l'historien, les déclarations du président Hollande "devrait découler de la reconnaissance de ce caractère injuste de la domination coloniale", jugeant que "ce pas là, le président Hollande ne le franchit pas".
"Toutes ces déclaration à mon avis vont dans un sens positif, c'est indéniable mais pas si nouvelles que ça, à mes yeux, et je regrette que peut-être l'essentiel ne soit toujours pas dit, concernant le caractère de cette guerre qui a endeuillé l'Algérie", a-t-il fait valoir.
"Il faut donc aller plus loin, aller au fond des choses et, encore une fois, souligner le caractère fondamentalement injuste de la guerre menée par l'Etat français contre les combattants de l'indépendance algérienne", a jugé M. Einaudi.
"De mon point de vue, a-t-il dit, c'est tout à fait regrettable, parce qu'enfin on ne peut pas continuer à faire comme si il y avait eu deux parties s'affrontant de façon égale. Absolument pas".
Il a par ailleurs évoqué le recueillement du président Hollande au nom de la République française à la place Maurice Audin à Alger, soulignant qu'en se rendant à cette place, le président de la République française, "rompt avec le mensonge".
"Nous savons que ce militant de la cause algérienne, a été arrêté, torturé et assassiné par des militaires français en 1957 et nous savons que la version officielle a été mensongère puisqu'on a laissé croire qu'il s'était évadé", a-t-il déclaré sur le cas Maurice Audin.
"C'est donc une prise de position qui tout comme la reconnaissance de la répression sanglante du 17 octobre 1961, marque une évolution importante et significative même si elle n'est pas suffisante", a dit cet historien.
"Je suis par conséquent, un peu en retrait par rapport à l'optimisme suscité par ces propos du président Hollande", a-t-il affirmé, estimant qu'il préfère "attendre pour voir".
Sur la question des archives auxquelles les historiens devraient avoir accès, tel qu'évoqué dans le discours du président Hollande, M. Einaudi considère que "c'est une illusion de croire" que "la Vérité" pourrait être contenue dans des archives des services de l'Etat.
"Par contre, a-t-il poursuivi, il est tout à fait certain que les archives militaires, de police, de justice, diplomatiques, de la présidence de la République et d'autres institutions françaises, sont des sources importantes devant être mises en rapport avec d'autres sources et ça contribuerait à l'avancée de la connaissance de l'histoire".
"Mais, il est vrai aussi qu'en règle générale, les crimes commis ne sont pas consignés à leurs auteurs dans de tels rapports", a relevé l'historien, ajoutant que "le mensonge est aussi à mettre dans les archives".
"Il faudra, dès lors, une a volonté politique pour que toutes archives existantes puissent être mise à la disposition des chercheurs, mais, il faut aussi bien avoir en tête que ces archives sont une source parmi d'autres", a-t-il dit, citant notamment le cas de l'affaire Maurice Audin, où, dans le dossier qui a été communiqué à un proche de sa famille, il s'agit de documents sur
Audin datant de 1958, alors qu'il avait été arrêté et assassiné en 1957.Pour l'historien Gilles Manceron, les déclarations de François Hollande devant le Parlement algérien "est une étape de plus dans la reconnaissance de ce qu'a représenté la colonisation en Algérie, après le communiqué du 17 octobre sur la reconnaissance de la répression de la manifestation des Algériens de la région parisienne, le 17 octobre 1961".
"Cette déclaration ouvre la voie à un travail de la société française sur cette période pour aller jusqu'au bout dans la reconnaissance de ce que la colonisation avait contredit comme principe des droits de l'homme", a souligné cet historien.
"L'écriture de l'histoire doit se poursuivre par un accès plus généralisé et plus facilité aux archives par rapport à certain épisode qui ont marqué cette répression coloniale", a-t-il a ajouté, relevant que "tout n'a pas été dit".
Pour Gilles Manceron, l'accès aux archives "pose encore un certain nombre de problèmes, sur certains épisodes et mécanismes de répression et ces archives doivent s'ouvrir beaucoup plus largement aux chercheurs et historiens".
Citant également le cas de l'affaire Maurice Audin et des archives en relation avec sa disparition qui sont réclamées par ses proches, il considère qu'il est "important de faire la lumière sur la disparition de ce militant de la cause algérienne, torturé et assassinés par les parachutistes français".
"Les archives qui seront remises par le ministre de Défense à Mme Josette Audin, ne permettront pas forcement de faire toute la lumière sur cette affaire.
Il faudrait qu'en plus de la remise des archives écrites, une enquête soit faite pour que les survivants et les protagonistes apportent leurs témoignages car plusieurs noms ont été avancés", a-t-il dit.
"Il faudra aussi que le témoignage des survivants soient recueillis par des procédures qui conduisent à dire la vérité, ce qu'ils savent et qui n'est pas forcément dans les archives écrites", a-t-il estimé.


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