Le géant des paiements par carte bancaire Visa a annoncé lundi un partenariat avec Samsung qui permettra de payer ses achats directement avec certains téléphones du fabricant coréen. Selon cet accord, le numéro un mondial des smartphones intégrera dans certains de ses appareils une application développée par Visa, "Visa payWave", qui permet d'effectuer un paiement en passant le téléphone à quelques centimètres d'une borne de paiement. Par ailleurs, les banques pourront utiliser un service de Visa pour télécharger de façon sécurisée les données de paiement des clients depuis leur téléphone Samsung, ajoute le groupe américain, qui présente cette innovation à l'occasion du Congrès mondial de la téléphonie mobile, à Barcelone. "Nous intégrons les fonctionnalités de la carte bleue dans le téléphone", résume Nathalie Chabaud, porte-parole de Visa Europe. Selon Visa, ce partenariat "permettra d'accélérer significativement l'accès aux paiements mobiles dans le monde", un mode de paiement encore très marginal. Aujourd'hui, la majorité des paiements par téléphone portable sont dits "à distance". C'est par exemple le cas lorsque l'on télécharge une application mobile payante ou que l'on achète un produit en ligne via son téléphone mobile. Le montant de l'achat est alors ajouté à la facture de téléphone ou débité du compte en banque via des services comme PayPal. Mais les observateurs s'accordent pour dire que la généralisation du paiement mobile passera par les paiements "de proximité", et en particulier par la NFC (Near Field Communication), une technologie de communication sans-fil à courte portée entre deux appareils. Selon le cabinet ABI Research, près de deux milliards de téléphones seront équipés avec cette technologie en 2017. L'utilisation de la NFC pour réaliser des paiements est toutefois lente à décoller pour le moment, en partie du fait de la réticence des banques. La décision d'Apple de remplacer la NFC par sa propre technologie dans l'iPhone n'a pas non plus aidé, soulignent des analystes. Visa et Samsung comptent donc maintenant s'employer à convaincre les banques de commercialiser cette solution, pour permettre son utilisation à grande échelle.
