La direction régionale de l'Inspection du travail a entamé hier une enquête relative aux conditions de travail dénoncées par les travailleurs algériens au niveau des chantiers de la ville universitaire Ali Mendjeli, dont la réalisation a été confiée à l'entreprise chinoise China State Construction & engineering corporation (CSCEC). Le chantier est grand et jusque-là 40 milliards DA ont été consommés. Par ailleurs, les représentants des 173 ouvriers algériens travaillant pour le compte de l'entreprise chinoise se sont réunis avec les responsables de l'inspection du travail dimanche. Ils ont déposé une requête relative aux conditions de travail, car ils disent «travailler comme des esclaves», sans que l'entreprise fournisse les matériaux nécessaires. Les travailleurs algériens réclament des indemnités et autres droits ayant trait aux conditions de travail. Les protestataires rencontrés sur place dénoncent le problème de surexploitation dont ils auraient fait l'objet des mois durant. «Nous n'avons pas de salaire fixe ni d'indemnités. Nous ne sommes même pas payés pour les jours fériés tels que l'Aïd ou les fêtes nationales», disent les ouvriers. Ces derniers parlent aussi de mauvais traitements. D'autres, plus explicites, n'hésitent pas à pointer du doigt l'entreprise en déclarant qu'«il y a des ponctions injustifiées sur nos maigres salaires.» Les heures supplémentaires ne sont pas rémunérées et aucune prime ne leur est versée dont celle du panier», poursuivent-ils, dès lors qu'ils déjeunent sur le chantier depuis le lancement des travaux. Pour rappel, les travailleurs algériens ont procédé hier à la fermeture de tous les accès menant vers la nouvelle ville universitaire, empêchant les responsables de l'entreprise et autres travailleurs chinois de quitter les lieux. De son côté, la direction de la CSCEC a demandé un délai de 15 jours pour étudier les demandes algériennes ayant trait notamment aux primes octroyées pour les heures supplémentaires ainsi que l'actualisation des ouvriers qualifiés à des postes permanents après la mise en exploitation de la ville universitaire, déclare-t-on. Dans un autre registre, l'entreprise chinoise China State Construction & engineering corporation (CSCEC), titulaire du marché de réalisation, suivie de trois bureaux d'études et d'un «bataillon» de cadres de la direction du logement et des équipements publics (DLEP), est parvenue à achever, en 2012, quatre instituts totalisant 16.000 places pédagogiques, en l'occurrence les pôles d'architecture, de gestion urbaine, de sciences politiques et de biotechnique.