Le jeune Tunisien au chômage qui avait tenté de s'immoler par le feu mardi dans le centre de Tunis a succombé mercredi à ses brûlures, a-t-on appris de source médicale. "Ce jeune homme est déjà mort", a-t-on dit à l'hôpital Mourouj, où il avait été admis dans un état critique. Adel Kedhri, 27 ans, a mis le feu à ses vêtements mardi sur l'avenue Habib-Bourguiba, la principale artère de la capitale tunisienne. Il était originaire de Jandouba, une ville du Nord-Ouest et au chômage depuis longtemps, selon un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur. Son décès survient au moment où l'Assemblée nationale constituante débat avant un vote de confiance sur le gouvernement du nouveau Premier ministre désigné, Ali Larayedh. Son geste n'est pas sans rappeler celui du jeune vendeur de fruits et légumes, Mohamed Bouazizi, mort de ses blessures début 2011 après avoir mis le feu à ses vêtements le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid pour protester contre la confiscation de son étal par la police. Le drame avait suscité une intense émotion et déclenché une vague de manifestations qui ont débouché sur le renversement du président Zine Ben Ali, le 14 janvier 2011 et inspiré de nombreux "Printemps arabes" dans la région. Au cours des deux dernières années, plusieurs Tunisiens ont reproduit le geste de Mohamed Bouazizi. Deux ans après le renversement du régime Ben Ali, le pays reste confronté à de graves difficultés économiques -le chômage touche 17% de la population active- et en proie à des tensions sociales et politiques entre islamistes et laïcs.