Depuis plus de deux semaines, les maquis de la commune d'Iflissen, au nord de Tizi Ouzou, sont passés au peigne fin par les éléments de l'ANP. Jamais cette localité de la Kabylie maritime, naguère connue pour sa quiétude, n'a connu un tel déploiement de militaires. Les troupes de l'armée fouinent, de jour comme de nuit, les maquis d'Agouni Ouzidhoudh et ceux de Sahel respectivement situés à la lisière des communes d'Aghribs et d'Azeffoun. Des maquis qui ne sont pas vraiment denses comparativement aux autres maquis de la Kabylie, mais qui sont «susceptibles d'abriter des caches et des casemates de terroristes qui infestent la région ces dernières années», nous dira une source sécuritaire locale. Un émir terroriste a été d'ailleurs neutralisé la semaine dernière et une explosion d'une bombe artisanale a causé des blessures graves à deux militaires, non loin du village d'Adrar. Les maquis d'Iflissen sont un axe de transition et un passage pour les groupes armés entre les maquis de Yakouren et de l'Akfadou, vers l'est de la wilaya de Tizi Ouzou, avec le massif forestier de la localité de Mizrana, au nord-ouest de Tizi Ouzou. Les hauteurs de la commune d'Iflissen sont qualifiées d'ailleurs de «couloir non sécurisé» par les services de sécurité. «A vrai dire, les terroristes n'activent pas dans la région, mais Iflissen constitue un passage obligatoire pour les terroristes qui se déplacent entre les régions Est vers le sud-ouest de la wilaya», nous confie une source sécuritaire. Notre interlocuteur précise que les services de sécurité veulent alors couper le cordon ombilical qui relie les maquis de la Kabylie pour isoler davantage les groupes armés. Depuis plus de 20 jours d'ailleurs, des coups de feu et des bombardements sont entendus par les habitants de la région. Les services de l'ANP ont mobilisé leur artillerie. «Les militaires nous ont conseillé de ne pas sortir la nuit à cause de leur forte présence dans la région. Je n'ai jamais vu autant de militaires de ma vie. Ils ratissent la région depuis trois semaines et sans relâche. Ils ont encerclé toute la région et le moindre recoin est surveillé», nous dira un habitant du village Timliline. Par ailleurs, aucun bilan n'est communiqué sur ce ratissage, premier du genre dans la région. Notons qu'une brigade de gendarmerie a ouvert ses portes au niveau de la commune d'Iflissen vers la fin de l'année dernière, après une absence de structures sécuritaires dans la région depuis plusieurs années.
