La peine capitale a été requise, hier à Alger, contre deux terroristes accusés d'être impliqués dans plus de 500 assassinats et le viol de plus de 60 femmes entre 1996 et 2004, en pleine décennie noire. Les deux accusés, dont le procès s'est ouvert hier devant le tribunal criminel d'Alger, ont avoué au cours de l'instruction avoir fait partie d'un groupe d'islamistes basé à Chlef. Djilali Kouri a déjà été condamné à mort pour quelques-uns des faits qui lui sont reprochés, pour les autres il a demandé l'acquittement, a déclaré Brahim Behloul, l'avocat commis d'office des deux accusés. Antar Ali a demandé à bénéficier de la loi sur la concorde civile, a déclaré Me Behloul, faisant référence à la disposition adoptée par référendum en 1999 en vue de la reddition de milliers d'islamistes en échange d'une amnistie, s'ils n'avaient pas commis de crime. Les deux hommes avaient avoué, durant l'instruction, avoir fait partie d'un groupe terroriste basé à Chlef, qui avait opéré dans plusieurs régions du pays. «Je reconnais avoir participé à l'assassinat de cinq militaires et de cinq gardes communaux mais je n'ai pas commis de massacres contre des civils ou violé des femmes», a affirmé Djillali Kouri, hier, devant le tribunal. De son côté, Antar Ali a affirmé : «J'ai participé à des embuscades contre des militaires. Je n'ai pas commis de massacres. Je combattais le pouvoir. Je ne suis pas un terroriste, je suis moi-même une victime.» Prévu le 1er avril, le procès avait été reporté car Antar Ali avait refusé l'avocat qui lui avait été commis d'office par le tribunal. Les deux accusés ont reconnu avoir assassiné des militaires et des membres de groupes d'auto-défense et participé à des viols collectifs de plusieurs dizaines de femmes qu'ils avaient ensuite égorgées. Les deux accusés ont avoué au cours de l'instruction avoir rejoint en 1997 le groupe terroriste activant à Oued Romane à Chlef et assassiné des éléments de l'Armée nationale populaire, des membres de groupes de légitime défense (GLD) et des villageois dans les régions de Boumerdès, Médéa, El Khemis, Tiaret, Chlef, Relizane et Blida, selon la même source. Les deux accusés ont également participé entre 1996 et 2004 à des viols collectifs et à l'égorgement d'un grand nombre de filles dans les régions susmentionnées. L'accusé K. Djillali a reconnu avoir participé en 1999 dans la région de Chlef à l'assassinat de 50 personnes et à l'enlèvement, au viol collectif et à l'égorgement de 9 femmes. Il a également avoué avoir assassiné la même année 5 militaires à Oued Romane à Chlef et 2 éléments des GLD à Oued Rmel. Il a aussi avoué avoir participé depuis 2000 à des massacres au douar Tegrart, assassiné 7 élèves d'une école coranique à Relizane et 15 autres personnes dans la région de Baal. L'accusé Antar Ali a, quant à lui, reconnu avoir participé en 1998 au massacre de 19 personnes à Chlef. Il a également reconnu avoir participé en 2001 au massacre de 20 membres d'une même famille et à l'enlèvement, au viol et à l'assassinat de plusieurs femmes à Tissemsilt. Selon ses aveux, l'accusé a assassiné en 2003, 20 personnes à Larbaâ, dans la wilaya de Blida, et commis plusieurs autres massacres et viols. Rappelons, par ailleurs, que la peine de mort n'est plus appliquée en Algérie en vertu d'un moratoire adopté en 1993.