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La planète sur un volcan
Publié dans L'Expression le 18 - 03 - 2003

La région du Golfe est une poudrière, et les enjeux de cette guerre annoncée ne peuvent être que planétaires.
Non seulement deux matières stratégiques sont directement concernées par ce conflit, mais les institutions et la carte du monde sont en train d'être remodelées. Les deux matières en question sont le pétrole et l'eau, dont un forum mondial se tient curieusement à Kyoto, au Japon, au moment même où les bruits de bottes se font insistants aux frontières de l'Irak. Une coïncidence qui ne cesse pas d'intriguer.
C'est la presse russe qui résume bien les effets induits par cette situation, estimant que la sécurité mondiale et les équilibres internationaux sont d'ores et déjà durablement bouleversés avant même le déclenchement de la guerre en Irak. «Il est difficile de trouver un autre exemple de guerre qui, sans même avoir commencé, a eu de telles conséquences destructrices. Elle a déjà divisé les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, les partenaires de l'OTAN, les membres de l'Union européenne et la coalition antiterroriste», souligne le quotidien Nezavissimaïa. On n'avait pas assisté à un tel chambardement depuis la conférence de Yalta qui avait réuni, en février 1945, Staline, Roosevelt et Churchill, et avait procédé au partage du monde en zones d'influence. Aujourd'hui, le sommet des Açores entre Bush, Blair et Aznar se veut la réplique de Yalta et se donne pour objectif de relancer l'Alliance atlantique sur de nouvelles bases et de «donner vie à un nouveau conseil de sécurité capable de durer», selon le journal centriste Vremia Novosteï. La différence entre Yalta et Lajes (Portugal) tient au fait que la première s'était tenue à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, qui avait duré six ans et avait fait près de cinquante millions de morts, alors que le sommet des Açores n'est que la dernière tentative diplomatique avant l'offensive. En d'autres termes, personne ne sait réellement combien de temps va durer cette guerre, combien de victimes elle fera, et sur quoi elle débouchera. Un grand point d'interrogation.
Reste le monde arabe, notamment les pays du Golfe directement concernés par cette guerre. Et là force est de constater que leurs intérêts sont si étroitement imbriqués avec ceux des Etats-Unis, ils ont un tel besoin du parapluie militaire américain, et le régime irakien est si puissant et si arrogant que la destruction du potentiel militaire de Saddam Hussein ne peut être vue par eux que d'un bon oeil. La nature laïque du régime et son expansionnisme doctrinal ont toujours été perçus par eux que comme une menace permanente. En revanche, les arguments de démocratie et de défense de l'Etat de droit défendus par Bush et ses alliés Blair et Aznar pour justifier une guerre en Irak sont perçus comme des épouvantails par les monarchies du Golfe, dont le moins que l'on puisse dire est qu'elles sont aux antipodes des valeurs de démocratie dont se prévaut Bush, lui-même élu dans des conditions contestables.
La question palestinienne, qui constitue un abcès de fixation de toute la crise du Moyen-Orient depuis plus d'un demi-siècle, cristallise, à elle seule, tous les enjeux de ce début de millénaire: le pétrole, l'eau, le terrorisme, les armes de destruction massive, mais surtout la suspicion des masses arabes à la partialité us et leur penchant délibéré à l'égard d'Israël. Il n'est pas étonnant que l'un des axes du dernier discours de Bush ait justement porté sur la crise israélo-palestinienne, insistant sur la fameuse feuille de route qui prévoit la création d'un Etat palestinien «d'ici à 2005, et qui serait publiée dès l'entrée en fonction d'un Premier ministre palestinien doté de réels pouvoirs». ce scénario repose bien entendu sur l'effacement du rôle de Yasser Arafat, dont l'entêtement est une entrave au processus de paix version Ariel Sharon. L'autre coïncidence qu'on peut signaler a trait à la tenue du sixième salon de l'armement IDEX-2003, qui s'est ouvert à Abou Dhabi avec la participation de centaines de fabricants qui tenteront, dit-on, de décrocher les commandes des riches, démesurément, au point qu'ils ne savent pas quoi faire des pétrodollars dont regorgent leurs caisses. Pour le complexe militaro-industriel américain, cette manne représente une aubaine formidable pour faire tourner et rentabiliser leurs usines d'armements. Sans compter que la guerre de cette envergure est l'occasion rêvée de tester et d'expérimenter les nouvelles armes mises au point au cours de la dernière décennie. Il n'est pas jusqu'à la reconstruction de l'Irak post-conflit qui n'ouvre des appétits démesurés aux entreprises américaines. Quant à la position de la Turquie et au problème kurde, ils constituent les deux inconnues de ce conflit. Après avoir voté au Parlement une résolution contre le survol de son espace aérien par l'armée américaine en cas de guerre, le nouveau gouvernement d'Ankara est à la recherche d'un compromis avec Washington, son allié de toujours au sein de l'Alliance atlantique. Mais c'est le problème kurde qui risque de compliquer les relations entre la Turquie et les Etats-Unis, Ankara envisageant d'envoyer des troupes dans le nord de l'Irak, région sous le contrôle de factions kurdes «aux desseins séparatistes». de l'avis de tous les observateurs, jamais guerre n'aura eu des implications aussi importantes et aussi inattendues.


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