La semaine dernière, les congressistes étaient convaincus que leurs assises à l'hôtel El-Aurassi devaient durer trois jours. Il n'en fut rien. L'expiration de l'ultimatum décrété contre l'Irak par la coalition anglo-américaine en a décidé autrement. Conséquence, le temps imparti au congrès fut amputé d'une journée et, du coup, les travaux se sont accélérés. La raison? Faire en sorte que la fin du congrès ne se confonde pas avec l'heure des premiers bombardements sur Bagdad. Une heure avant la clôture des travaux, il avait été question que la liste du nouveau comité central fût rendue publique. Un changement dont découleront tous les autres. Or, hier, au siège du parti du FLN, la conférence de presse a été tenue non par un nouveau parte-parole, mais par M.Medjahed qui s'est évertué, pour l'occasion, à parler de transparence et de sérieux en évoquant la qualité des travaux du 8e congrès. Le roulement des questions qui succéda à son préambule, s'est voulu plutôt syncrétique. Sans effort on pouvait y trouver à peu près les mêmes questions chez les journalistes à l'instar de celles que l'on posait au secrétaire général lui-même lors de rencontres similaires. On a interrogé M.Medjahed sur «l'indépendance» retrouvée du FLN après le congrès. Relevant le paradoxe, un journaliste lui demande si, avant le congrès, le FLN n'avait pas été tout à fait libre de ses mouvements.Erreur sémantique du porte-parole ou glissement de langage, la réponse méritait de toute manière d'être clarifiée pour ne laisser subsister aucun doute. Retour par conséquent et derechef au terme «indépendance» du parti pour retrouver le sens exact que le porte-parole lui a attribué dans son préambule. Medjahed s'en est sorti à bon compte grâce, encore une fois, à la logomachie partisane, mais il s'en est sorti. Des précisions, en revanche, ont été délivrées. Des précisions à propos de la tenue du comité central qui aura lieu, c'est sa réponse, dans trois ou quatre semaines, selon M.Medjahed qui a ajouté qu'à cette occasion un certain nombre de questions restées jusqu'ici en suspens auront leurs réponses. Grâce à lui, on a, en revanche, appris que le programme définitif du parti du FLN obtiendra, comme on l'aurait fait avant d'imprimer un ouvrage religieux d'une certaine importance, son imprimatur. Dans le feu des questions, M.Medjahed, qui n'a finalement montré aucun signe d'exaspération, notamment quand, insatisfaits, les journalistes se sont mis à insister pour savoir si le FLN présentera ou non un candidat à la présidentielle de 2004, a répondu, sans s'engager outre mesure, en laissant le soin dans trois ou quatre semaines au CC de trancher. Nullement dupes les journalistes ont cependant compris que le FLN, après un retour fulgurant et en force sur le devant de la scène, ne se laissera plus dicter sa conduite si tant est qu'il ait eu à subir un tel magistère ces dernières années, et comme il s'agit d'un parti «responsable» on sait, par ailleurs, que le FLN est prêt à inonder la scène politique de propositions pour éloigner l'Algérie de la crise dans laquelle l'intégrisme islamiste l'a plongée. M.Medjahed nous a, par ailleurs, appris que la composante du nouveau CC sera le reflet fidèle du 8e congrès du point de vue du rajeunissement de ses rangs, de sa modernisation et de l'élévation de son niveau culturel. Dont acte! En somme comme l'avait souhaité Ali Benflis, son secrétaire général, depuis que, investi de la confiance du comité central au mois de novembre 2001, avait lutté sans répit pour conduire le FLN à bon port avec, au complet, les rénovations qu'il a dû lui faire subir.
