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Tourisme et patrimoine
Publié dans L'Expression le 25 - 11 - 2004


L´Algérie a la chance de disposer de l´un des plus grands déserts du monde, un désert pas aussi vide que cela et renfermant quelques-uns des joyaux de la civilisation humaine comme les gravures rupestres du Tassili n´Ajjer, des pièces archéologiques rares, une faune et une flore uniques qui font du Grand Sud algérien une planète hors du temps, mais une planète dont les trésors restent convoités. En effet, ce territoire aussi vaste que le Portugal, recèle des gisements archéologiques de première grandeur témoignant d´un passé lointain, sans doute oublié, mais dont les traces sont là qui racontent une civilisation à nulle autre pareille. «Huit millénaires de l´histoire de l´homme sont devenus intelligibles grâce aux fresques du Tassili», écrit Henri Lhote, l´ethnologue qui a fait remarquer l´importance des grottes magiques de Djanet. Classé patrimoine universel depuis une vingtaine d´années par l´Unesco, le Parc national du Tassili n´Ajjer continue d´attirer toute une faune à la recherche du gain facile. L´aventure des cinq «touristes» allemands disparus, mercredi dernier, entre les dunes mouvantes de Djanet, qui a suscité maintes inquiétudes et émois, a remis à l´ordre du jour ce patrimoine naturel national, d´une part, réaffirmé que les apparences peuvent être trompeuses, d´autre part. Nonobstant le fait que ces touristes aient été retrouvés, il y a en filigrane cette mauvaise réputation que l´on a faite à l´Algérie, où l´on voit des terroristes derrière chaque rocher, chaque arbre, chaque grain de sable et qui fait que nombre de médias ont immédiatement conclu à une nouvelle action terroriste, rappelant avec force détails l´enlèvement d´une trentaine de touristes européens, parmi lesquels des Allemands, l´an dernier, par le groupe terroriste d´Abderrazak El Para. Or, cet acte terroriste a été une quasi-exception dans cette vaste étendue du Sud, quelque peu épargnée des épreuves que vivait le Nord du pays. De fait, les cinq «touristes» allemands, se sont avérés être de vulgaires voleurs, des chercheurs d´or et détrousseurs d´objets et de pièces archéologiques sahariens. De fait, nombre de musées garnissent leurs vitrines grâce aux exploits de tels aigrefins mettant la main, sans autre forme de procès, sur des richesses archéologiques inestimables, patrimoine de pays tiers. Et les musées européens et américains regorgent de tels trésors soustraits par la fraude à leurs propriétaires légitimes. Les pillages des tombes pharaoniques et des spécimens grecs rares restent légendaires. Pour dire que des musées comme le British Muséum de Londres, ou le Louvre de Paris, renferment des trésors de la civilisation humaine majoritairement acquis de manière contraire aux lois. Et le Louvre regorge de ces trésors soustraits, notamment au patrimoine archéologique de l´Algérie par la France coloniale. Les touristes-voleurs de Djanet, - pris la main dans le sac, le corps du délit étant des oeuvres archéologiques protégées découvertes dans leur voiture, une 4x4 sophistiquée équipée des dernières technologies, et qui disposaient d´un portable GPS, ce qui dénote la préméditation -, ne constituent donc pas une exception dans un secteur, le patrimoine culturel antique, qui attise toutes les convoitises. Aussi, comme tous les Parcs nationaux dans le monde, le Parc national du Tassili n´Ajjer est régi, par une réglementation stricte qui s´applique à tous les visiteurs, qu´ils soient nationaux ou touristes étrangers. En fait, le Parc du Tassili est l´un des rares lieux archéologiques et historiques du pays à bénéficier d´une administration et de services de sécurité qui lui soient attachés que nécessitent autant sa vastitude que les trésors qu´il renferme. Mais une administration et des services ne disposant pas des moyens matériels à même de leur permettre de mener leur tâche dans les meilleures conditions. Outre le Tassili, l´Algérie est un véritable musée à ciel ouvert, car il suffit de creuser pour tomber sur des vestiges antiques, sur des ruines de villes, des pièces archéologiques et de numismatiques, s´étendant sur des périodes qui peuvent se chiffrer en milliers d´années. Des gravures rupestres aussi anciennes que celles des grottes de Sefar, Jabarren et In Tinen (Tassili), sont localisées aussi au pays des Ouled Naïl, dans la Saoura, dans les régions steppiques d´Aïn-Sefra, alors que des vestiges antiques parsèment tout le territoire national, malheureusement souvent laissés à l´abandon ou entassés à l´emporte-pièce dans quelque arrière-cour de musée, comme c´est le cas au musée Cirta de Constantine. Par ailleurs, des objets archéologiques sont frauduleusement transférés vers l´étranger, comme les statues du musée de Guelma, retrouvées en Tunisie, ou encore ce sont des particuliers qui se procurent, par on ne sait quel moyen, ces oeuvres d´art anciennes pour embellir les jardins de leurs villas. Les vestiges de Tipaza, le Tombeau de Séléné, épouse de Juba II, dit de la Chrétienne à Tipaza, le Médracen à Batna, le Mechouar à Tlemcen, la Souna du Khroub (Tombeau de Massinissa), les Arcades romaines et le village numide de Tiddis à Constantine, sont autant de chefs-d´oeuvre qui périclitent dans l´indifférence totale des autorités des municipalités concernées. De fait, une ville comme Constantine, deux fois millénaire, l´une des plus anciennes cités dans le monde, renferme des trésors dont nombre d´entre eux sont aujourd´hui perdus à jamais, comme la vieille ville (la Souika) qui n´est plus qu´un souvenir et donne à voir la hideuse nudité d´un rocher qui a perdu avec la Souika, l´un de ses joyaux ornementaux qui faisait sa magie avec le pont de Sidi Rached. Ce triste sort menace également la Casbah d´Alger qui, chaque jour, voit des pans de son histoire disparaître, emportés par la négligence et l´incompétence des hommes, plus que par l´usure du temps. Aussi, ce qui s´est passé au Tassili doit-il inciter les autorités concernées à reprendre en main un secteur, celui du tourisme, qui a grandement besoin d´être redynamisé et réellement pris en charge.

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