L´Algérie serait la prochaine destination des altermondialistes -qui défendent une autre forme de mondialisation- où ils comptent s´installer. Une radio communautaire française a même eu comme invité, il y a quelques jours, un «représentant algérien» des altermondialistes. Le projet aurait pris le temps de «mûrir» et, en janvier 2006 «des copains de Tunisie et d´Algérie» se sont réunis à Bouznika au Maroc, pour sa concrétisation. L´altermondialisme -sorti de sa «bulle» juste après la chute du mur de Berlin- ne prend jamais la forme d´un parti politique. Ses militants sont regroupés à l´intérieur d´un «forum social mondial» qui se réunit annuellement. Il s´agit «d´impliquer des mouvements sociaux locaux, des syndicats, et des associations dans une réflexion globale altermondialiste». En réalité, c´est toute la région du Maghreb qui est visée car, selon ces militants, «c´est une urgence de construire un projet sociétal pour cette région du monde». Ce qui vient à l´esprit quand on cite l´altermondialisme c´est la lutte contre les OGM (organismes génétiquement modifiés) avec en tête son militant le plus médiatisé, José Bové, faussement présenté comme un paysan. En réalité, l´altermondialisme est un mouvement hétérogène réuni autour de l´idée qu´«un autre monde est possible». Les altermondialistes considèrent que «la mondialisation actuelle, par le marché, n´est pas un synonyme de progrès humain». Ils veulent un Parlement mondial pour contrer l´ONU etc. Leurs revendications sont contenues dans le Manifeste de Porto Alegre qui édicte «12 propositions pour un changement de société». Des propositions qui s´engouffrent dans des thèmes très porteurs comme la dette des pays pauvres, le chômage, la discrimination, l´avortement, etc. Ce mouvement est un grand réseau composé d´associations. Un mouvement unique en son genre qui a plusieurs orientations politiques et où l´on trouve des communistes, des anarchistes, des antilibéraux et...des écologistes. Pour bien comprendre comment les altermondialistes détournent les idées, il n´y a pas mieux que l´exemple de la taxe Tobin, leur premier cheval de Troie. Cette taxe a été suggérée en 1972 par le prix Nobel de l´économie, l´Américain James Tobin. C´est une taxation des transactions monétaires internationales et dont le but est de faire reculer la spéculation. Les altermondialistes ont «chevauché» cette idée, notamment par leur association-phare «Attac» (association pour la taxation des transactions financières et pour l´aide aux citoyens) née en France en 1998. Commentaire du «père» de la taxe faite au quotidien français Le Monde du 8 septembre 2001: «J´apprécie l´intérêt qu´on porte à mon idée, mais beaucoup de ces éloges ne viennent pas d´où il faut. Je suis économiste et, comme la plupart des économistes, je défends le libre-échange. De plus, je soutiens tout ce à quoi ces mouvements s´en prennent. On détourne mon nom.» Les autres associations altermondialistes les plus connues sont Amnesty International, Greenpeace, Alternatives, Terre des hommes, Amis de la terre, etc. Voilà comment sont «chevauchées» puis détournées les merveilleuses idées qui forment les 12 propositions de ces mondialistes du 3ème type. L´altermondialisme, a pour ce faire, son propre réseau de presse. Il va du Monde Diplomatique au Gri gri international, un journal africain, en passant par le quotidien suisse Le Courrier. Des dizaines et des dizaines de titres à travers le monde. Des radios et télés également où s´illustre une émission de France-Inter. Des dizaines de sites Internet participent de leur côté à la propagation de la cause des altermondialistes. Il est clair que l´altermondialisme «vogue» vers une autre forme de mondialisation dont rares sont ceux, y compris parmi les militants, qui connaissent la forme finale que prendra ce «projet sociétal mondial». Un voyage vers l´inconnu pour lequel certains veulent embarquer les Algériens. Pas si inconnu que cela, à bien y voir! ([email protected])