«Il y a deux catégories de télévision: la télévision intelligente qui fait des citoyens difficiles à gouverner et la télévision imbécile qui fait des citoyens faciles à gouverner.» Jean Guéhenno Dur, dur de suivre l´équipe nationale, de nos jours à la télévision. Aujourd´hui, à cause de la mondialisation et surtout du culte de l´argent, nous sommes contraints de suivre, à contre-coeur, notre chère équipe nationale sur une chaîne de télévision saoudienne, dans un café comme dans les années 70 quand la télévision était un produit de luxe ou encore d´écouter le match à la radio comme dans les années 30, à l´époque de George Wells et sa fameuse la Guerre des Mondes et se taper les humeurs de Maâmar Djebour. Mais comment en sommes-nous arrivés là? Il y avait l´Unique, une Télévision nationale qui avait le monopole de tout et de rien. Tous les matchs étaient diffusés par cette chaîne de télévision qui avait des droits et des devoirs sur les téléspectateurs algériens. Mais, depuis quelques années, cette télévision a été doublée par un groupe de Saoudiens pleins aux as et qui n´avaient qu´un seul objectif, celui de détenir les droits de retransmission TV de toutes les compétitions de sport et plus particulièrement celles du football dans le continent africain et le monde arabe. Deux entités territoriales qui n´intéressaient guère les Occidentaux, plus concentrés sur les droits des matchs de l´Europe et de la Coupe du Monde qu´à une Champion´s Ligue africaine ou arabe moribonde. En effet, les Arabes du Golfe achètent tout, à commencer par le sport en passant par le divertissement et le cinéma. Ce que Canal+ n´a pas osé faire pendant les années 90, ART l´a fait dans les années 2000, à savoir vendre son démo et sa carte «in-piratable» pour suivre son propre championnat de football ou encore son équipe nationale. Aujourd´hui, avec la disparition de TPS et de Canal Satellite, Art Télévision est en train d´inonder le marché avec ses programmes cinéma et sport, notamment pendant la période très propice du Ramadhan. Ce monopole sur le marché satellitaire algérien, avait contraint d´ailleurs le gouvernement à intervenir, en 2006, pour permettre à des millions d´Algériens de suivre la Coupe du monde de football. Aujourd´hui, nous sommes dominés par les princes du Golfe qui, après la Chine, se sont réveillés pour acheter les pays pauvres et dominer le monde. Et l´Algérie, dont la culture a été longtemps dominée par la culture française et les satellites de chaînes françaises, se retrouve aujourd´hui otage de la culture arabe du Golfe. Avant, on regardait TF1 et France 2. Maintenant, pour s´informer sur l´Algérie, on doit regarder Al Jazeera ou Abou Dhabi pour s´informer sur les inondations de Ghardaïa et s´abonner à ART sport pour regarder la JSK jouer à Tunis ou l´EN jouer à Monrovia. Triste réalité audiovisuelle algérienne que nous vivons où la Télévision nationale est capable de diffuser en live (SVP) des matchs de l´Argentine et du Chili, qui n´intéressent personne et qui sont diffusés en même temps sur Abou Dhabi et les chaînes marocaines, dans le même temps où elle est incapable de diffuser le match de son équipe nationale, même en différé. Avec la qualification de l´équipe nationale aux prochaines éliminatoires, on doit se préparer à acheter des démos ART ou s´équiper de radio, colonisation satellitaire arabe oblige. [email protected]