ce plan semble avoir été remis au goût du jour à travers le nouveau programme du gouvernement. La troisième réunion de l'Union des syndicats arabes des hydrocarbures a été ouverte hier à la Maison du peuple. Le choix du lieu, ont souligné les présents, vise à mettre en relief «le combat de l'Ugta qui a perdu 400 syndicalistes dans son engagement pour la sauvegarde de la République, dont l'illustre Abdelhak Benhamouda et, partant, le souci de retrouver le lustre d'antan avec des dirigeants comme Boumediene et Gamal Abdennacer». Tous les présents, dont l'Algérien Mohamed-Lakhdar Badreddine, le Tunisien Salah Dourour, le Libanais Brahim Daoui...se sont accordés à toucher du doigt les «graves manquements commis par leurs organisations respectives». Le plus virulent et le plus direct aura été Abdelmadjid Sidi Saïd. Il a insisté sur le fait que «les syndicats arabes ont toujours évolué à l'ombre des dirigeants de leurs pays, soutenant des régimes dictatoriaux et coupés de leur peuple, se coupant à leur tour des travailleurs». Cette politique, qui a dévasté le monde arabe, désormais dans le collimateur des multinationales, a prouvé toute son inefficience depuis «ce qui s'est passé en Irak, prouvant au monde entier qu'un régime ne peut survivre avec le seul soutien de son armée et de ses services de sécurité». Selon Sidi Saïd, «le pétrole, qui dicte la politique internationale des Américains et des Anglais, eux-mêmes sujets aux pressions des multinationales, constitue actuellement le drame des Etats arabes puisque personne ne sait à qui sera le tour, avec ce qui s'est passé en Irak, ce qui se passe quotidiennement en Palestine, les tentatives de déstabilisation du régime d'Hugo Chavez au Venezuela et les menaces à peine voilées lancées contre d'autres pays arabes». S'agissant de l'Algérie, Sidi Saïd a accusé directement les Américains d'avoir tenté d'utiliser des moyens détournés pour accaparer les ressources pétrolières algériennes à travers le fameux projet de loi sur les hydrocarbures. L'Ugta, consciente d'avoir «remporté une grande victoire à travers son gel à la suite de sa grève et de ses mouvements de protestation, ne souhaite rien moins que son retrait définitif». Le premier responsable de l'Ugta a mis en avant, à l'appui de cette revendication non négociable, le soutien que lui prodigue l'ensemble des syndicats arabes présents dans la salle. C'est-à-dire ceux d'une dizaine de pays environ. Ce plan semble avoir été remis au goût du jour à travers le nouveau programme du gouvernement et dont nous avons obtenu copie hier. La rencontre, qui dure deux jours et dont les travaux seront clôturés aujourd'hui à l'hôtel El-Aurassi, devrait déboucher sur des résolutions très fermes concernant l'Irak, la Palestine et une meilleure gestion des ressources pétrolières des pays arabes. Dans ce chapitre, Sidi Saïd met en avant les quelque 1000 milliards de dollars détenus par les Etats arabes chez les Anglais et les Américains dont ils se servent pour former leurs hommes et fabriquer leurs armes avant de nous en menacer...