«L´eau ne peut arriver aux lèvres d´un homme qui se contenterait de tendre ses paumes vers elle.» Driss Chraïbi "Extrait d´Une enquête au pays" L´acteur algérien Samy Naceri, sera le grand absent à Cannes et dans le prochain film de Rachid Bouchareb «Hors la loi». Et pourtant le réalisateur algérien a rappelé tous les autres comédiens pour cette suite antidatée de «Indigènes». Samy Naceri est jeté aux oubliettes. Il est actuellement en prison pour une affaire d´agression. L´homme enragé du film «Raï» de Thomas Gilou, qui a aujourd´hui 48 ans, est également accusé de fraude fiscale en 2003-2004. Il a été dispensé de peine par le tribunal de Nanterre. L´administration fiscale reprochait au héros de la série cinématographique «Taxi» de n´avoir déclaré que 100.000 euros de revenus en 2003 et 2004, alors qu´il en avait perçu plus de 600.000. Aujourd´hui il s´est acquitté de ses dettes, d´un peu moins de 250.000 euros. «Incapable de remplir une feuille d´impôts», l´enfant terrible du cinéma français a dit: «Mettez-moi devant une caméra, y a pas de problème, mais je suis incapable de remplir une feuille d´impôts», s´est-il défendu, rejetant la responsabilité sur son ancien comptable. Samy Naceri est en prison à Fresnes depuis janvier pour une affaire d´agression présumée à l´arme blanche. Le héros d´«Indigènes» et de «Hors la loi» du cinéma français ne sera pas sur les marches rouges de Cannes le 21 mai prochain. Sur la photo officielle du film «Hors la loi», on découvre les trois comédiens vedettes du film: les Marocains Jamel Debbouze, Roshdy Zem et le Tunisien Samy Bouajalia. La valeur artistique maghrébine du film est préservée puisque d´autres comédiens algériens de renom chez nous, comme Ahmed Benaïssa et Chafia Boudraâ sont dans le générique. Mais ces derniers ne jouent pas les premiers rôles, donc s´il y a un nouveau prix collectif pour le trio (ce qui est fort probable), les Algériens ne seront pas sur le podium, comme il y a quelques années. Car les premiers rôles sont réservés exclusivement aux Marocains. Et l´homme qui avait la main sur le casting, c´est le producteur associé: le Marocain Jamel Debbouze, qui, par le biais de son entreprise Kiss films, veut toujours garder la part belle des retombées du film. Debbouze a préféré mettre en vedette une nouvelle icône du cinéma marocain, Alaâ Safi, que de donner la chance à des comédiens algériens comme Hassen Kechache ou Lyès Salem pour interpréter le rôle principal. Debbouze, qui n´est plus dans le top 10 des humoristes préférés des Français, a même placé sa nouvelle découverte Abdelkader Secteur, pour la galerie. Quand vous demandez une interview à Bouchareb, il faut passer exclusivement par Debbouze. A côté de la présence financière forte des Français, la présence artistique des Marocains et logistique des Tunisiens (Tarek Ben Ammar a fourni son studio à Tunis et son laboratoire à Paris), il y a la présence politique des Algériens qui vont recevoir tous les coups possibles et inimaginables le 21 mai prochain, pour un film que l´Algérie a porté malgré tout, dans l´esprit et dans le corps. [email protected]