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Ce proche, l'ennemi?
Publié dans L'Expression le 17 - 06 - 2010

Il y a un proverbe chaoui qui dit que le mal provient de ton proche et que tes malheurs, de ton sang...un prof d´université est...
Abdelouaheb. S cinquante deux ans, est un prof d´université traîné à la barre par un voisin, jaloux, qui le poursuit pour coups et blessures volontaires sur mineur.
Cet enfant d´El Biar, surpris par la convocation se précipite vite à la rue Docteur Saâdane de la «Blanche» et constitue Maître Hocine Bouchina qui écoute l´inculpé, suit sa version et saute sur la ville des Roses. Et dans cette ville, qui fut une belle ville, sévit tous les mercredis à partir de dix heures, la farouche Yamina Ammi, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Blida. Une présidente redoutée pour sa rectitude, sa compétence et sa force de travail qui ignore tout ce qui touche aux sentiments. Sachant pertinemment qu´elle est une magistrate du siège qui fait la correctionnelle, seules les preuves guident ses décisions. L´intime conviction pour elle, c´est inconnu au bataillon.
Abdelouaheb, le prof inculpé, malgré l´impressionnante stature de son avocat, n´est pas bien du tout. Et comme s´il se cherchait des «piques», il se mit à répondre aux questions de Ammi avec un arabe, celui de l´université, jamais entendu dans les juridictions. Et la bergère dut répondre au berger: la juge s´alignera sur l´inculpé et posa d´autres questions avec le même arabe lâché en face. Le petit garçon, lui, était debout à gauche du papa venu incontestablement envoyer l´inculpé, ce prof qui a osé lever la main sur son fiston.
Et le petit garçon ne cessait de balayer du regard cette sinistre salle d´audiences, malgré qu´elle ait été fraîchement aménagée.
Saliha Saâdou, la procureure, elle, suivait avec beaucoup d´amusement ce dossier qui n´aurait jamais dû quitter le tiroir du bureau du commissaire de police. Mais ce n´est pas demain que le parquet, i-e, le chef suprême de la police judiciaire ira ordonner de freiner les poursuites, de les classer. Oh que non! Pas dans un département qui ne respire que par les statistiques. C´est hideux, comme démarche. Pour revenir au dossier du jour, il faut dire ici, que le papa en voulait visiblement énormément au prof. La preuve? A la suite du dernier mot prononcé par Abdelouaheb, l´inculpé, Ammi annonça la date de la mise en examen du dossier et donc, elle devait passer à l´affaire suivante, celle de Maître Ezzeraïmi, chargé de défendre un malade poursuivi pour coups et blessures volontaires à l´aide d´une arme blanche.
Eh bien, non! Monsieur tenait à dire encore quelque chose. Ce qui allait agacer la présidente qui allait vite s´emparer d´une paire de rêves, enfourcher un étalon noir et partir à l´assaut de ce destructeur de respect de procédures: «Monsieur, que voulez-vous ajouter après le dernier mot accordé par la loi à l´inculpé qui s´est présenté comme étant correct à la suite du lancement du bouquet d´excuses en direction de votre enfant, de votre famille et de la justice?» Le papa, ignorant des us et coutumes de la justice, s´accroche: «Non, c´est à propos des coups, je...»
«Monsieur, dit Ammi, en tapant du poing sur le pupitre, vous n´étiez pas présent le jour des faits. Votre enfant a expliqué ce qui lui est arrivé. Le tribunal ne voit pas pourquoi vous voulez dire autre chose. Merci et au revoir!»
Les carottes étaient cuites pour la papa rancunier, mais désarçonné par la force de la loi. Abdelouaheb, lui, avait chaleureusement remercié Maître Bouchina dont la plaidoirie avait été, comme toujours, un modèle du genre. Il l´avait été d´autant plus que l´inculpation était plus ou moins sérieuse, car appuyée d´un petit menu certificat médical et d´un petit innocent arrêt de travail.
Et l´avocat de lancer: Madame la présidente, cet éminent prof-maître-conférencier n´en revient pas. Il n´en revient pas de ce qu´a dit le gamin. Il s´était battu avec l´enfant du prof. Il y a eu une petite lutte qui a donc permis au gosse de griffer le fils du voisin. Voilà la vérité. Voilà le mystère de la délivrance du certificat médical.
Puis, reprenant son souffle, l´avocat d´Alger, le seul aux cheveux grisonnants, debout, devant plus d´une quarantaine de jeunes avocates et avocats, s´en alla rappeler au tribunal que le papa de la victime a, certes, demandé vingt mille dinars de dommages et intérêts pour le préjudice moral surtout.
«Or, juste avant que vous l´ayez rappelé à l´ordre au moment où il demanda un châtiment exemplaire pour le prof. Ce qui relève évidemment des prérogatives de cette charmante représentante du ministère public, il fallait avoir saisi au vol, le méchant regard qu´il avait lancé en direction du prof. Ce qui est en soi inélégant, admettez-le, Madame la présidente. Et nous allons vous faire l´économie de temps, je vous supplie de retenir au moins une chose concrète: l´absence de témoins. C´est pourquoi, j´insiste sur le fait d´avoir un oeil sur la personnalité de l´inculpé qui n´avait pas besoin de ça, car il l´a dit ici, il y a une vingtaine de minutes, il n´a pas frappé le gosse. Il l´a seulement grondé comme il fait avec son propre enfant.»
Le lourd silence fut «crevé» par un murmure sorti de centaines de poitrines des gens assis, des gens présents en grand nombre, voulant certainement signifier: «Ah, quelle intervention, Maître!»


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