Kahina Hammouche en compagnie de Rachid Bellik, enseignant de musique chaâbi à Tizi Ouzou Son rêve n'est pas de devenir une grande chanteuse. Elle veut juste chanter un jour avec Naïma Dziria. La Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou est une pépinière dans plus d´une discipline culturelle. Malheureusement, les petits génies qui fréquentent cet établissement sont rarement médiatisés. La faute n´incombe pas aux médias mais aux artistes eux-mêmes. Ces derniers font preuve d´une modestie rare. Kahina Hammouche en fait partie. Il s´agit d´une jeune fille de vingt-cinq ans qui a une voix suave mais qui refuse catégoriquement de faire une carrière professionnelle dans la chanson. Même quand nous lui rappelons que la chanson kabyle féminine vit des moments de crise vu l´absence de relève, elle campe sur son idée. Kahina Hammouche, rencontrée vendredi dernier à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, à la sortie de l´atelier de musique chaâbi, nous confie que pour elle chanter constitue tout juste une passion. Kahina Hammouche, qui vit et étudie dans la ville de Tizi Ouzou, fredonne des airs de chansons depuis qu´elle était toute petite. «C´était à l´âge de cinq-six ans. Je chantais tout le temps», nous raconte-t-elle. En plus du fait qu´elle soit dotée d´une belle voix, Kahina est issue d´une famille qui compte plusieurs artistes. «Dans ma famille maternelle, il y a beaucoup d´artistes. Je dois avouer que j´ai été influencée par ça», indique-t-elle. Lorsqu´elle chantait toute petite, à la maison ou dehors en jouant avec les voisins, Kahina touchait à tout. Nouara était sa préférée mais elle reprenait aussi bien des chansons du mythique Michael Jackson, Maria Carrey, Lara Fabian, Céline Dion ainsi que des noubate de la musique andalouse dont elle est une vraie mordue. Alors qu´elle s´était inscrite, à l´âge de dix ans pour des séances de natation à la piscine olympique de Tizi Ouzou, Kahina découvre presque par inadvertance les jeux d´échecs. C´est grâce à ces jeux dont elle deviendra une férue, qu´elle mit un pied à l´étrier de la Maison de la culture. Elle s´inscrit à l´atelier des jeux d´échecs de la maison de la culture et c´est Hamid Rebaïne, actuellement responsable de l´animation, qui lui enseignera les rudiments de cette passion où l´intelligence est véritablement mise à épreuve. Elle participe à plusieurs compétitions aussi bien wilayales que nationales. Elle fut championne de wilaya et vice-championne d´Algérie. Mais tout en s´adonnant à l´exercice des jeux d´échecs, sa passion pour la chanson ne l´a quittée à aucun moment. C´est à la Maison de la culture qu´elle découvre qu´elle peut s´inscrire à plusieurs ateliers. Kahina Hammouche, compte tenu de son amour pour l´art, fait feu de tout bois. Elle s´inscrit aussi bien à l´atelier de chaâbi qu´à celui de la chorale et en même temps elle se lance dans l´apprentissage du violon. Mais elle laisse vite tomber ce dernier. «Il me fallait beaucoup de patience pour apprendre à manier le violon et moi je suis de tempérament à vouloir aller vite. J´ai alors laissé tomber», se souvient-elle. Mais Kahina suivra des cours de danse classique, assurés à l´époque par Moh Hedjine et Sonia Maâmar. Pour la chorale, c´était Rabah Tissilia qui s´occupait de l´atelier. Aujourd´hui, Kahina a une grande expérience dans le domaine et elle continue d´apprendre avec Rachid Bellik, l´enseignant du châabi de la Maison de la culture. Avec Ali Ighil Mellah, elle poursuit son bonhomme de chemin dans la chorale. Kahina Hammouche se souvient comme si cela datait d´hier de sa première scène. C´était en 2004 à la grande salle de la Maison de la culture de Tizi Ouzou, dans le cadre des spectacles des ateliers. Ce jour-là, il y avait de l´émotion et de la joie. Kahina a été à la hauteur. Puis elle prit part à un hommage à Matoub Lounès à Taourirt Moussa où elle interpréta avec brio la chanson A yixfiw, composée par Le Rebelle en 1997. Kahina a pris part à des activités artistiques dans plusieurs wilayas comme Ghardaïa, Aïn Defla, Ighil Ali (hommage à Taos Amrouche), Ouargla, Mostaganem, Aïn Témouchent... Aujourd´hui, Kahina Hammouche rêve de rencon-trer Naïma Dziria et avec laquelle elle veut partager la scène. Kahina aime aussi Nadia Benyoucef. Mais ce qu´elle aime le plus au monde, c´est sans doute, ses parents qui l´ont tout le temps encouragée et soutenue.