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Ce n'était pas Aïchouni
Publié dans L'Expression le 20 - 06 - 2011

Devant un sage juge du siège, deux bons avocats ont eu toute la liberté et le temps de défendre un pauvre bougre condamné d´abord à tout, avant de...
Mohammed Aïchouni est un jeune dépositaire de boissons gazeuses dans la ville des Roses. Et en tant que tel, il se déplace beaucoup. Il se déplace de Annaba à Oran, par nécessité professionnelle, bien entendu. Depuis quelques jours, il est en taule, à Rouiba, par la faute d´un mandat d´arrêt lancé par le juge du siège de la section correctionnelle du tribunal qui a infligé une lourde peine de prison ferme par défaut.
Ce dimanche, flanqué de Maître Mohammed Kadri et Maître Abdelhalim Yaïch-Achour il est debout à la barre face à Tahar Belkadi le juge. A sa gauche, se terre au plus profond de son siège, Mohammed Riad Belaraoui le procureur qui va suivre ces débats d´un oeil neuf.
Le détenu est poursuivi pour escroquerie, fait prévu et puni par l´article 372 du Code pénal. Et quelle escroquerie est venue perturber toute la famille Aïchouni pourtant réputée intacte. Les faits débutent par les bulles des boissons gazeuses et s´achèvent par des bulles d´air.
Il travaille beaucoup avec les Chamak qui se servent eux auprès d´une multinationale rivale à celle où exerce Aïchouni. Les déplacements se font entre l´antique Cirta et Bouna, la Coquette. Les affaires sont florissantes. Et un jour, un poids lourd quitte El Hadjar avec une cargaison puis une autre qui n´arriveront jamais à Réghaïa (ArcelorMittal).
Les Chamak sont alors soupçonnés, entendus et...relaxés. Mais la police judiciaire allait marcher sur une peau de banane en inculpant Mohammed Aïchouni dont on a trouvé les numéros d´appel sur le portable de Chamak. La machine infernale est lancée. Le procès par défaut et son verdict tuant et le mandat d´arrêt...
Aïchouni restait le coupable idéal. Le pauvre voyait le ciel lui tomber sur la tête.
Ce dimanche, assis au pied du pupitre du parquet par la bonté de Belaïd qui n´aime pas la répression dans la salle d´audience, il pleure alors que Maître Yaïch-Achour, l´avocat de Blida, plaidait juste ce qu´il faut pour convaincre le tribunal que si les éléments de la police judiciaire avaient été gourés par une puce dans le portable, il ne fallait pas que le juge du jour ait derrière l´oreille une autre puce qui pouvait causer de gros dégâts au sein de la famille Aïchouni venue en nombre à Rouiba et ce, depuis Blida.
«Notre jeune client n´a rien à voir avec l´escroquerie. Il n´y a aucune relation avec les faits. Il a peut-être eu des coups de fil avec les Chamak, les collègues de travail et ça s´arrête là», avait clamé le défenseur qui avait poussé le champignon en rappelant que l´inculpé est connu de tous les services de sécurité. Il avait été bien malin d´entreprendre un quelconque délit.
Ensuite, Maître Yaïch-Achour s´amusera à s´étonner de ne pas voir à l´audience la victime d´escroquerie se présenter à l´audience, venir réclamer son bien et déposer plainte les yeux dans les yeux avec un inculpé qu n´a rien à voir avec ce qui lui est arrivé: «Cette victime aurait pu avoir la délicatesse de se présenter ici, maintenant, persister et signer sa plainte et nous ramener les éléments pouvant enfoncer notre client qui n´aura alors plus qu´à obéir à la loi en s´y soumettant. Or, il n´y a rien. Et rien que pour cela, nous ne réclamerons que la relaxe.»
L´avocat avait fini de plaider. Belkaïd transcrivait de temps à autre quelques lignes, peut-être celles menant à la relaxe qui sera accordée en fin d´audience et ce, après une courte mise en examen, appréciée d´ailleurs, par Maître Mohammed Kadri le second défenseur de Aïchouni, qui plaidera bruyamment, scandalisé qu´il était par ce qui arrive à son client.
Et d´emblée, pour faire court et sain, l´avocat de Rouiba entre de plain-pied dans les tripes de l´article 372 du Code pénal pour expliquer que le jeune inculpé n´a jamais usé de manoeuvres frauduleuses ni usé d´un pouvoir ou d´un crédit imaginaire, ni pour faire naître l´espérance ou la crainte d´un succès d´une opération juteuse: «Non, Monsieur le président, je n´invente rien. Ce que je viens de vous dire provient du Code pénal.
Le législateur a prévu ce que je viens d´énoncer. Et notre client n´a rien fait de tout cela», a marmonné le conseil qui se mettra alors vite en colère. Une colère née de cette grosse pièce lourde de preuves.
«Oui, Monsieur le président, le père de Marouane Mouaci a témoigné que son fils n´a pas su s´y prendre avant de garer son poids lourd volatilisé.»
Et le papa d´aller plus loin dans son témoignage puisqu´il a articulé qu´il avait pris soin de téléphoner à Aïchouni pour l´avertir de la bévue de Marouane qui a été gauche, à la limite de l´idiotie.
«Les quatre autres suspects sont libres après avoir été relaxés par le tribunal, surtout que durant ces débats on a parlé d´un gus au parler annabi.»
«Mon client est Blidéen. Son accent est connu et aussi apprécié que le Annabi!», s´est encore rebellé le défenseur qui saura alors plus tard goûter à la relaxe de Aïchouni qui avait beaucoup pleuré pensant au temps perdu et à ne plus avoir servi ses clients en boissons gazeuzes.
Quant à la famille du frais relaxé, elle prit la route de Blida via Baba Ali où une infernale circulation lui a permis de voir beaucoup de poids lourds. Tiens! P´être que le camion qui a disparu était-il dans les parages?


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