Plus les Américains tentent de s'expliquer, plus ils s'enfoncent dans le mensonge. Les armes de destruction massive dont aurait disposé l'Irak représentaient -affirmaient en choeur Américains et Britanniques - un danger mortel potentiel pour la communauté internationale. Aujourd'hui, le monde découvre peu à peu que tout ce que lui a affirmé Américains et Britanniques était bidon, un amalgame de faits sans consistance. Aussi, la communauté internationale veut savoir, veut comprendre, le pourquoi d'une guerre que déjà, à l'époque, rien ne justifiait, et qui, au fur et à mesure que se lève le voile sur ses soubassements, devient simplement un acte criminel, voire un crime de guerre et un crime contre l'humanité commis contre le peuple irakien. Fort de leur incommensurable puissance, les Etats-Unis ont ainsi imposé à la communauté internationale des normes qui, en fait, ne prenaient en compte que les seuls intérêts américains. Pris en flagrant délit de mensonge, comme l'affirme un ex-inspecteur de l'ONU, les Etats-Unis s'enferrent dans leurs explications pour finir par avouer que les ADM irakiennes n'étaient pas la seule motivation de leur intervention, induite par le déclenchement d'une guerre et l'occupation de ce pays. George W. Bush, recevant lundi le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a déclaré «Je suis absolument convaincu aujourd'hui, comme je l'étais, lorsque j'ai prononcé ce discours, (discours controversé dans lequel Bush affirme que l'Irak à tenté d'acheter de l'uranium au Niger), que Saddam Hussein avait développé un programme d'armes de destruction massive et que notre pays a pris la bonne décision en entrant en guerre pour renverser le régime». Or, il est maintenant patent que ce programme n'existe pas, alors même que les ADM restent introuvables. Sur quoi les Américains vont-ils s'appuyer pour justifier l'occupation d'un pays souverain, d'autant plus que le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer, affirmait, lundi, «prétendre que d'une certaine façon, c'est la principale raison (les ADM) pour laquelle nous sommes allés en guerre (...) c'est de la foutaise».