L'anarchie qui règne dans le secteur du transport public et des taxis interpelle la collectivité. Tout le monde demande qu'il soit mis de l'ordre et de réduire le nombre effarant d'accidents de la route. Chiffre à l'appui, Hadj Tahar Boulanouar, porte- parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), que nous avons rencontré dans son bureau s'insurge. «Nous ne pouvons pas rester inactifs au moment où l'on impute toute la responsabilité des accidents de la route aux seuls opérateurs du transport public» dit-il. «La responsabilité est partagée à tous les niveaux», a ajouté Hadj Tahar. Faisant état d'un nombre de plus de 4000 morts par an, à raison de 12 morts/jour à cause des accidents de la route qui endeuillent des milliers de familles en Algérie, le porte-parole de l'Ugcaa craint d'ores et déjà, l'augmentation du nombre des accidents et des morts si rien n'est fait avant l'année prochaine (2012). Une étude analytique de l'Ugcaa trahit l'assurance du même responsable. On évoque un nombre de 70.000 bus de transport dont 10.000 en état défectueux d'où les accidents de la route. «Il suffit qu'un seul bus fasse un accident, imaginez combien de décès dans chaque accident liés à cette situation», argumente-t-il. Pis encore, l'absence de toute formation des receveurs et des chauffeurs de bus, hypothèque la vie des voyageurs. Cette défaillance de gestion et ce manque de professionnalisme constituent un autre danger pour les citoyens. Cet état de fait est imputé aux seuls opérateurs qui doivent assumer leurs responsabilités dans le choix des agents. Le recrutement des jeunes de moins de 23 ans sans aucune formation et orientation professionnelles, se répercute négativement sur la qualité de la prestation des services, d'où les altercations quotidiennes. D'autre part, un nombre de plaintes indéterminé ont été déposées par des citoyens pour dénoncer les comportements de certains agents du transport, sans foi ni loi. L'Ugcaa a élaboré une batterie de propositions allant dans le sens de la régulation du marché du transport jusqu'à la formation des agents afin de redynamiser le transport public. S'agissant des taxis toutes catégories confondues (urbain et interwilaya), Hadj Tahar Boulanouar parle de 150.000 taxis, dont 15.000 ne répondent pas aux normes de sécurité et du confort que doit assurer le taxi aux clients. En parallèle, des taxis déclarés, on note 50.000 clandestins qui font la concurrence aux taxis qui exercent conformément à la réglementation en vigueur. «À force de voir les clandestins leur faire concurrence, même les taxis ont fini par faire des jumelages et autres pratiques qui leur permettront d'arrondir leur fin de mois», selon le porte-parole de l'Ugcaa.