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«Perpétuer le répertoire de mon père avec un son nouveau»
NABIL OTHMANE BALY À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 03 - 09 - 2011

Ambiance tamisée et lumières feutrées. Ce soir, le public sera emporté vers le Sud, sur un nuage de fumée, transcendé par des rythmes en tout genre. Des images rassérénantes. Dunes sensuelles. Touareg et volutes de magie marquées d'un son neuf! Le legs ancestral en héritage est renouvelé. Nabil Baly et ses compagnons musiciens vous feront immerger dans la culture touarègue de Djanet, enveloppée d'inclinaisons et sonorités venues d'ailleurs. C'était au cours du mois de Ramadhan, à Khaïmetkoum chez Djezzy (qu'on regrette déjà) où il a fait bon vivre. Difficile d'aborder le fils et sa musique quand on a bien connu son père Othmane et côtoyé sa belle et légendaire réputation.
A l'image d'un Amazigh qui, au fil des années, a su avec brio se détacher de l'image du père Yacine, il faudra à Nabil encore plus de persévérance pour affirmer son statut d'artiste à part entière. Car ce n'est pas de montrer ce qu'il est capable de faire mais de prouver qu'il fera aussi bien sinon, mieux que son père. Rencontre dans les coulisses avant la montée sur scène. Nabil Baly, cheveux au vent et jean avant la mise du chèche et la tenue bleue qui sied à cette qaâda.
L'Expression: Quand on évoque votre musique on parle de l'identité Imuhar. que signifie cette expression?
Nabil Othmane Baly: Imuhar est une tribu, c'est comme on dit imazighane pour les Kabyles. Nous, c'est la même chose, ça renvoie à la tribu touarègue qu'on appelle Imuhar. On essaye de faire connaître sa langue à travers les instruments musicaux et d'intégrer des paroles à travers des mélodies différentes. Faire connaître cette population en fait. Nous essayons de parler de notre culture et la vulgariser à travers les chants qui sont écrits par les anciens à Djanet, notamment par mon père et ma mère et ce, en racontant l'état de l'Imuhar de maintenant.
On dit que vous suivez les traces de votre père, ceci est évident puisque vous reprenez pas mal de ses chansons et puis en même temps vous suivez votre propre voie musicale, de quelle façon?
En fait, on joue autour du premier répertoire effectivement, qui se base sur le oud, où il y a la version complète des chants de mon père, mais je joue aussi de la guitare. Je viens de finir une tournée qui était plus basée sur le style touareg de Nabil Baly. Mon répertoire à moi, le second en fait. Il consiste à colorer les textes de mon père par de nouvelles mélodies et réarrangements. C'est-à-dire on y rajoute des influences latinos, espagnoles etc.
Vous avez aussi collaboré avec Steeve Shihan (frère de coeur et de musique de votre père)...
Oui c'est un bon percussionniste, un Indien cherokee, qui a travaillé avec mon père. Un jour, j'appelle mon père pour faire une courte collaboration. Nous avons fini par faire une petite tournée ensemble autour d'un disque qu'on a enregistré et qui s'appelle Awalin (ma parole en tamashek). Cet album comprend des chansons de mon père et d'autres de mes propres compositions pour lesquelles on a invité plusieurs artistes dont un espagnol, un Sibérien. plein de nationalités différentes.
Que vous a apporté votre père outre la musique, en matière de philosophie de la vie ou en termes de spiritualité?
En fait, pour bien comprendre le personnage de mon père il faudra bien connaître ses chansons et moi, c'est à travers ça que je l'ai connu, ensuite, après avoir écouté plusieurs fois ses chansons, je commence à m'inspirer de tout ça, du respect envers les gens, pour garder les pieds sur terre, autrement l'humilité.
Vous n'avez que 25 ans, n'est-ce pas un peu difficile de porter le poids de votre paternel?
Oui, c'est une grande responsabilité de représenter toute la population de Djanet et les Touareg.
Ce soir, c'est la version guitare, je serai accompagné d'un Mauritanien, Barka et puis Khabou Ismail qui a beaucoup joué avec mon père, c'est le percussionniste.
Quels sont les titres que vous jouez en général et les thèmes que vous abordez?
C'est difficile de le dire car on n'établit jamais le programme sur scène mais bon, il y a certains titres qui parlent, notamment de Djanet et sa beauté. Il y a aussi Anhedji qui veut dire l'élégance, et puis des chansons qui parlent de la sécheresse, du désert, la population touarègue, en plus des morceaux de mon père.
Les incontournables de votre père tels Amine Amine ou encore Assarouf, Kaf noun...
Oui cela reste dans l'autre version de mon orchestre où on est sept ou huit sur scène et où il y a les filles, mes cousines, etc. Ce soir, c'est plutôt de musique moderne plutôt que traditionnelle pure.
Quand vous jouez en Algérie, c'est avec quel sentiment sachant que les Algériens connaissent mieux votre père qu'il ne l'est en Europe?
En fait, je chante avec mes propres sentiments à moi, avec cette envie de faire persévérer cette tradition et cette culture tout en faisant connaître cette population touarègue au plus grand nombre. Parce que c'est quelque chose que mon père avait commencé à faire en me l'offrant mais hélas, il n'a pu continuer cette noble mission, c'est pourquoi j'essaye d'être là pour poursuivre après lui, cette rude tâche.
J'imagine que cela doit être encore plus difficile d'autant que vous cherchez à vous démarquer de votre père pour inscrire votre style à vous...
Oui, c'est ça, j'essaye de me démarquer aussi de tous les autres groupes touareg à l'image de Tinariwen qui joue sur le style Ichoumar (chômeur) et nous, on essaye de se distinguer car les gens nous mettent dans le même sac. Et ce n'est pas du tout la même chose. Nous, on essaye en fait, de ramener et d'interroger des mélodies qui s'inspirent des rythmes latinos, andalous et pas uniquement rock.
Vous faites donc de la world music?
Oui, car c'est vraiment vaste. Quand tu écoutes, tu te dis que ce n'est pas touareg. car ce sont des mélodies nouvelles pour la population touarègue. Nous sommes quatre musiciens. Il y a Oubadi qui joue de la basse, Barka qui joue de la guitare électrique et Ismail à la percussion et moi à la guitare électrique et au chant.
Votre actualité?
Actuellement on vient de finir une tournée promo du premier disque, qui s'appelle Tamghartine, qui est en fait le deuxième album mais décliné sous une autre version. Il y a des arrangements que Steve Shihan a ramenés à la chanson touarègue mais là c'est vraiment Nabil en solo. On a fait une tournée sur ça. Là on est en train de préparer un 3e album. Il racontera vraiment ce qu'on fait maintenant. Car celui qu'on a fait avec le label réaction c'est un disque où je suis seul mais il ne raconte pas ce qui se passe sur scène. On va enregistrer un disque plus vivant. On va le faire en prise live à Grenoble.
Un dernier mot...
J'aimerais bien m'adresser aux artistes car certains disent qu'ils jouent du tindi. Or, je tiens à rectifier en précisant une chose: le tindi n'est pas une musique ou une façon de jouer, c'est plutôt une façon de taper. C'est un rythme touareg. Ce n'est pas un genre musical qu'on joue sur une guitare par exemple. C'est vraiment le rythme touareg qu'on affuble du mot tindi. Il faut bien corriger cela, que les artistes le sachent.
Normalement, le disque Tamghartine qui veut dire ma mère, on le trouve en Algérie, chez Belda Diffusion.


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