Obama va mettre les USA du mauvais côté d'un vote à l'Assemblée générale où les Palestiniens vont recevoir un soutien écrasant L'agenda de M.Obama risque d'être dominé par la démarche des dirigeants palestiniens, décidés à réclamer la reconnaissance de leur Etat au Conseil de sécurité, malgré les efforts de Washington pour les en dissuader. Barack Obama aborde le marathon diplomatique annuel des Nations unies fort du succès apparent de la stratégie US en Libye, mais sur la défensive dans un dossier israélo-palestinien qui menace de s'envenimer encore davantage la semaine prochaine à New York. Laissant de côté pendant 48 heures la lutte avec ses adversaires républicains et la campagne présidentielle de 2012 qui s'amorce, le président des Etats-Unis a prévu de rencontrer une dizaine de chefs d'Etat et de gouvernement en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, lors de laquelle il doit prononcer un discours mercredi matin. Le président «aura l'occasion d'évoquer les changements spectaculaires qui se sont déroulés depuis l'année dernière», notamment les révoltes dans le Monde arabe, a remarqué vendredi son conseiller adjoint à la sécurité nationale, Ben Rhodes. Mais l'agenda de M.Obama risque d'être dominé par la démarche des dirigeants palestiniens, décidés à réclamer la reconnaissance de leur Etat au Conseil de sécurité, malgré les efforts de Washington pour les en dissuader. Un an après avoir souhaité qu'un Etat palestinien soit accueilli au sein des Nations unies, le président se retrouve dans la position d'avoir à agiter la menace d'un veto. Son administration privilégie une reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes, qui sont au point mort. «Les Etats-Unis sont dans une position impossible (...) et vont une fois de plus se retrouver du mauvais côté d'un vote à l'Assemblée générale» où les Palestiniens vont recevoir un soutien écrasant, commente Jon Alterman, spécialiste du Moyen-Orient au sein du groupe de réflexion CSIS de Washington. M. Obama a prévu de rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à New York, mais aucune réunion n'est au programme avec le président palestinien Mahmoud Abbas. Le président américain va aussi voir en tête-à-tête le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan au moment où Ankara prend ses distances avec Israël. Il sera également question de la répression en Syrie, que les sanctions contre le régime de Bachar Al Assad ont jusqu'ici échoué à faire cesser. En revanche, l'administration Obama aborde la grand-messe diplomatique de New York au moment où l'effondrement du régime El Gueddafi semble valider ses choix faits au début de la révolte en Libye, il y a six mois, en particulier le partage de l'effort militaire avec ses alliés de l'Otan et le refus d'envoyer des troupes au sol, relèvent des observateurs. Même si la situation est encore loin d'être stabilisée en Libye, «les événements sur le terrain se déroulent de la façon souhaitée par les Etats-Unis», juge M. Alterman. Barack Obama rencontrera mardi à New York, Mustapha Abdeljalil, numéro un du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique des rebelles. Il veut en particulier discuter des projets du CNT et soutenir la transition vers la démocratie, selon M. Rhodes. Le dirigeant américain doit aussi évoquer la situation en Libye à New York avec son homologue français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron. M. Obama, qui évoquera à la tribune de l'ONU le retrait américain d'Irak et le transfert des prérogatives de sécurité en Afghanistan, va retrouver mardi le président de ce pays, Hamid Karzaï, pour la première fois depuis qu'il a annoncé le retrait d'un tiers du contingent américain d'ici à la fin de l'été 2012. Les chrétiens palestiniens prient pour son admission Les chrétiens palestiniens ont prié pour un Etat de Palestine à l'ONU lors des messes dominicales dans les Territoires, à l'appel de représentants des Eglises de Terre sainte. L'ex-patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, le premier Palestinien à avoir été nommé à cette fonction (1987-2008), a prononcé une homélie dans l'église catholique de Naplouse (nord de la Cisjordanie), tandis que des politiciens et notables palestiniens assistaient à des messes dans les paroisses de Cisjordanie, selon des sources palestiniennes. A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, les principales dénominations chrétiennes (catholique, orthodoxe, anglicane, luthérienne et copte) ont publié un communiqué conjoint exprimant leur «soutien aux efforts diplomatiques déployés pour obtenir la reconnaissance internationale de l'Etat de Palestine (...) dans les frontières de juin 1967 avec Jérusalem pour capitale». Le président palestinien Mahmoud Abbas a l'intention de présenter le 23 septembre la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU pour qu'elle soit soumise au Conseil de sécurité, une option combattue par Israël et les Etats-Unis. Les Palestiniens réclament un Etat sur les frontières du 4 juin 1967, c'est-à-dire la Cisjordanie, la bande de Ghaza et Jérusalem-Est comme capitale de leur Etat. Dans un communiqué, mardi, les Eglises chrétiennes de Jérusalem avaient appelé «à intensifier les prières et les efforts diplomatiques» à l'approche de la démarche palestinienne à l'ONU. Réitérant les principes auxquels elles sont attachées, ces Eglises avaient estimé que «la solution de deux Etats sert la justice et la paix» et que «la négociation est le meilleur moyen de régler les problèmes non résolus entre les deux parties». Elles ont exhorté Palestiniens et Israéliens à faire preuve de retenue quel que soit le résultat aux Nations unies.