A-t-on voulu empêcher El Gueddafi de parler? C'est ce que croit la présidente du PT. La première responsable du PT s'est penchée sur l'actualité politique internationale et plus particulièrement sur la tragédie libyenne. «Aujourd'hui, les gouvernements des puissances impérialistes, notamment US, français, britannique et italien ont ouvert un autre front dans la guerre, cette fois-ci dans le Maghreb», dénonce-t-elle. Intervenant à l'ouverture des travaux du bureau politique, réuni en session ordinaire, vendredi, à Alger, la présidente du PT se dit scandalisée par la manière avec laquelle on a «achevé» le leader libyen. Louisa Hanoune croit dur comme fer que «Mouamar El Gueddafi a été liquidé physiquement pour l'empêcher de parler». Selon elle, l'ex-homme fort de la Jamahiria risquait de compromettre les grands de ce monde, c'est pourquoi on l'a froidement assassiné. A qui profite, maintenant, le crime? «Pas au peuple libyen, en tout cas, qui risque de rentrer dans une guerre fratricide comparable à celle en Irak». Sur les questions du front social, Louisa Hanoune a abordé le licenciement des travailleurs d'El Aurassi. «Il est fini le temps de la répression», a-t-elle déclaré en réaction à la vague de licenciements ayant touché récemment 105 travailleurs de l'hôtel El Aurassi. La présidente du PT s'élève contre ces licenciements arbitraires et accuse l'administration de fouler aux pieds les lois de la République en refusant de reconnaître le partenaire social. Au passage, l'oratrice n' a pas manqué de saluer la grève pacifique des cheminots et la détermination qu'ils ont affichée durant cinq jours pour faire triompher le droit. Evoquant l'attitude courageuse des travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda qui n'ont pas hésité à dénoncer le directeur de l'unité, Louisa Hanoune les encense en indiquant qu'ils ont fait honneur au pays en défendant l'intérêt national. La bouée de sauvetage lancée par l'Etat en direction des entreprises et PME en difficulté est, estime, la présidente du Parti des travailleurs, une excellente chose, mais des décisions plus hardies doivent être prises pour sauver celles qui sont menacées, souligne-t-elle. Et de préciser que la nationalisation de Tonic Emballage est légitime et contribue au renforcement du secteur étatique qui a tout à gagner en le mettant sous sa coupe. Revenant sur la tripartite et les résultats qui l'ont sanctionnée, Mme Hanoune est persuadée que l'abrogation de l'article 87 bis, objet de toutes les critiques, va faire beaucoup de bien aux travailleurs et leur ouvrir de nouvelles perspectives en matière de revalorisation salariale, notamment. «La suppression de cet article permettra aux travailleurs de bénéficier entre 30 et 60% d'augmentation», dit-elle. Idem concernant les retraités qui attendent les décisions du Conseil des ministres pour bénéficier des revalorisations promises par Abdelmadjid Sidi Saïd. «Les retraités sont très mal payés. La plupart ont des pensions inférieures au Snmg. Avec la suppression de l'article 87 bis, ils vont gagner énormément et bénéficieront, en plus, des 40% d'augmentation promis par la centrale syndicale», ajoute-t-elle. Autre point important auquel s'est attelée la conférencière, la participation des femmes à la vie politique. Hanoune plaide pour une participation plus accrue de la femme dans la vie politique nationale et salue les mesures annoncées dans ce sens par le chef de l'Etat. «Le FLN veut torpiller le projet de loi en proposant de limiter à 20% la participation des femmes à l'APN. En ce qui nous concerne en tant que PT, nous allons tout faire pour sensibiliser nos militants et nos militantes pour arriver à la parité.» Pour la SG du PT, c'est la seule et unique voie si l'Algérie veut se développer et lutter contre la discrimination.
