Fini le bon vieux temps où l'Université était le lieu du savoir, la communauté universitaire ne dira pas le contraire puisque celle-ci s'est retrouvée confrontée aux phénomènes de la drogue et de la violence. La cote d'alarme n'a pas été donnée, faute de chiffres, l'alerte est tout de même tirée alors que les mesures devant être prises tardent toujours à venir. «Les étudiants sont sous le choc alors que les professeurs, criant à l'abandon, sont scandalisés», dira un professeur syndicalisé. «Plusieurs départements ont vécu au moins une scène de violence tandis que des amphithéâtres sont devenus le réceptacle de délinquants», ont déploré amèrement plusieurs autres étudiants ajoutant que «les agents de sécurité sont occupés beaucoup plus par le harcèlement des étudiantes que de vaquer à leurs missions: protéger les étudiants contre les invasions externes». Les exemples sont légion. En effet, la famille universitaire oranaise a vécu, tout récemment, un drame inédit: un enseignant universitaire a été victime d´une agression perpétrée par son étudiant. Pour cause, l'étudiant a été surpris en flagrant délit de tricherie pendant l´examen. Un autre cas et non des moindres, est celui du meurtre commis par un étudiant sur un professeur, et ce, dans l'enceinte même de l'université de Mostaganem. Le dialogue a disparu tandis que la violence règne en maître incontestable dans les campus. Une question mérite donc d'être posée: comment perçoit-on le formateur des cadres de la nation, le professeur universitaire? «Celui-ci est livré à son triste sort sans aucune protection», a regretté un professeur exerçant à l'université Mohamed-Boudiaf d'Oran ajoutant que «le laisser-aller est constant». Il ne fait plus bon vivre dans les résidences universitaires d'Oran, la commercialisation et la consommation de la drogue font rage. D'aucuns ne peuvent ignorer cette triste réalité qui s'est nouvellement installée, les étudiants soucieux de leur avenir en ont ras-le-bol. A quand les mesures draconiennes promises par Rachid Harraoubia? Le campus algérien, en particulier celui d'Oran qui a formé des centaines de cadres dont plusieurs occupent actuellement des postes clés dans plusieurs ministères, a perdu son image d'antan. Malgré les «réformettes» annoncées par la tutelle, le constat est toujours le même: la drogue, la violence sont devenues monnaie courante alors que les organisations estudiantines ne jouent plus le jeu dans la protection de la cité contre les phénomènes initialement combattus par la famille universitaire. Ajouter à cela la montée d'organisations islamistes, l'université s'enfonce... elle ne sait plus à quel saint se vouer?