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«Une véritable diplomatie implique des choix...»
HOCINE MEGHLAOUI, ANCIEN AMBASSADEUR, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 23 - 11 - 2011

L'actuel organigramme est une structure sans ancrage
La diplomatie est une affaire de professionnels. Fort de ce constat, l'ancien ambassadeur propose de doter le ministère des Affaires étrangères d'un véritable bras intellectuel performant. L'Institut des relations internationales a justement vocation de former des diplomates de haut niveau mais il est sous-exploité. En finir avec l'amateurisme, c'est aussi emprunter la voie à l'ouverture sur l'Université.
L'Expression: La diplomatie algérienne essuie des critiques depuis quelque temps. Pensez-vous qu'elles sont fondées?
Hocine Meghlaoui: Toutes les diplomaties du monde, y compris celles des pays les plus développés, connaissent des passages à vide. Récemment, nous avons eu un exemple dans un pays qui nous fait face de l'autre côté de la Méditerranée.
Je concède qu'on puisse reprocher à la diplomatie algérienne un certain manque de réactivité, mais sur le fond, elle défend toujours des principes conformes à la légalité internationale et cette légalité est le seul véritable garant de la paix et de la sécurité dans le monde, donc du système de sécurité collectif.
Ceci étant, il ne faut pas être naïf. C'est un truisme de dire que le monde a changé. Au-delà de cette évidence, il y a la nécessité pour notre diplomatie de faire un gros effort d'adaptation. Il y va de la sécurité de notre pays dans un monde devenu implacable, dominé par des rapports de force.
Voulez-vous dire que cet effort d'adaptation n'a pas été fait?
Pas encore! Il y a une prise de conscience chez les cadres, mais ils sont littéralement happés par la gestion quotidienne des dossiers et l'exercice demeure incomplet. On n'arrive pas encore à tirer de nouvelles lignes directrices opérationnelles pour la diplomatie algérienne.
Que faire alors et comment procéder?
Il faudrait un programme multidimensionnel se déclinant en mesures concrètes à mettre en oeuvre de façon méthodique et progressive.
L'établissement d'un tel programme nécessiterait au préalable un audit de notre politique étrangère pour en dégager les forces et surtout les faiblesses. Un bilan exhaustif permettrait de fixer les objectifs à atteindre et d'identifier les actions à entreprendre et les moyens à mobiliser pour redresser la situation et rendre notre diplomatie de nouveau plus réactive.
Il faudrait revoir en urgence l'outil diplomatique. Ceci consisterait en premier lieu à restructurer le ministère des Affaires étrangères en le dotant d'un nouvel organigramme digne d'une diplomatie du XXIe siècle. Cet organigramme devrait être envisagé comme un instrument pour réaliser des objectifs de politique étrangère préalablement identifiés, donc assez flexible pour pouvoir l'adapter rapidement aux besoins présents et futurs. L'actuel organigramme est une structure sans ancrage dans le monde réel et sans vision claire de l'avenir.
En second lieu, il faudrait redéfinir et préciser les missions des postes diplomatiques et consulaires et les restructurer en conséquence.
Autre point important, le ministère des Affaires étrangères devrait être doté d'un bras intellectuel performant. Ceci consisterait à revoir totalement le fonctionnement et les moyens de l'IDRI qui a surtout pour vocation de faire de la recherche et de former des diplomates de haut niveau et non de dispenser des cours d'informatique et de rattrapage pour des attachés diplomatiques.
Par ailleurs, l'Institut devrait aussi prendre en charge le recyclage des agents diplomatiques qui auraient à présenter un mémoire à la fin du cycle de formation pour valider leur avancement. L'IDRI est un outil précieux qui a été créé pour viser l'excellence et, pour y arriver, il devrait s'ouvrir largement sur le monde universitaire et les centres de recherche existants.
Une fois cet exercice mené en amont et en aval pour adapter notre diplomatie aux exigences actuelles et futures, il serait souhaitable de s'attacher à la rendre plus ouverte, plus transparente pour susciter l'adhésion et le soutien des citoyens et la compréhension du monde extérieur. Les compétences requises pour mener et réussir cet exercice existent à l'intérieur et à l'extérieur du ministère des Affaires étrangères. Il suffit de les mobiliser.
Comment rendre la diplomatie plus transparente?
Par exemple, en communicant davantage avec le public à travers des débats à l'APN et au Conseil de la Nation, transmis en direct par les médias, en accréditant auprès du ministère des Affaires étrangères des journalistes nationaux et étrangers qui seraient conviés à des briefings réguliers, en utilisant nos ambassades pour porter la voix de l'Algérie partout dans le monde.
Il y a deux conceptions de la diplomatie. Outre-Atlantique, elle est ouverte et communique quotidiennement surtout en direction de tout le monde; chez nos voisins d'en face, elle cultive le secret, mais commence à évoluer vers une plus grande transparence. C'est une tendance inexorable dans un monde où les réseaux sociaux jouent un rôle éminent dans la diffusion de l'information et dans la formation et la mobilisation de l'opinion publique.
Depuis un certain temps, le ministère des Affaires étrangères essaie de faire des efforts en matière de communication, mais ceci demeure encore archaïque. Nous l'avons constaté lors d'événements récents et nous le constatons encore, notre communication consiste à collectionner les démentis.
Nous avons besoin d'un véritable service de «Public diplomacy». Ceci relève bien sûr d'une décision politique.
Ne faudrait-il pas plutôt donner la priorité à la défense de nos intérêts au lieu de s'attacher à des principes que d'aucuns disent dépassés?
Je ne sais plus qui a dit que les principes pour un diplomate sont comme les bagages pour un voyageur, s'il en a beaucoup il est embarrassé et s'il n'en a pas il est suspect soit, en l'occurrence, non crédible. Une diplomatie implique par définition des choix, donc des renoncements. Cet exercice difficile ne doit jamais perdre de vue l'intérêt national. C'est pourquoi il n'y a aucune place à l'improvisation, à l'attentisme ou à l'amateurisme. En somme, la diplomatie est fondamentalement une affaire de professionnels. Par ailleurs, il est impératif d'avoir un outil performant. Le nôtre ne l'est plus et nous ne devons pas continuer à tourner le dos à cette réalité.
Pourtant, le président actuel a été pendant longtemps le chef de la diplomatie algérienne et, d'après la Constitution, c'est le président de la République qui «arrête et conduit la politique extérieure de le la nation».
Oui, mais ce n'est pas lui qui la gère au jour le jour. Cette tâche incombe à l'appareil diplomatique sur lequel je viens de me prononcer.
Il y a parfois de mauvais procès qui n'aident en rien à la clarification de certaines situations. Je suis bien placé pour témoigner des qualités de diplomate de Monsieur le Président de la République. J'ai commencé ma carrière lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères. J'étais membre de la délégation algérienne en 1974, lorsqu'il présidait l'Assemblée générale de l'ONU et j'ai assisté à deux événements qui m'ont marqué jusqu'à ce jour: l'expulsion de la délégation sud-africaine à la suite d'un ruling du président et le discours de Yasser Arafat. Il fallait une sacrée dose de courage et de conviction pour prendre de telles décisions. Il est aussi connu que Monsieur le Président est un grand communicateur. Mais, comme dit l'adage populaire, «on ne peut applaudir avec une seule main». Il faut rendre à César ce qui est à César.


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