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Douze ans pour vingt grammes de came
Publié dans L'Expression le 17 - 12 - 2011

La tâche de l'avocat était ardue. Son client risque douze ans pour avoir été pris avec vingt grammes de came
Seddik W., la trentaine, est un oisif qui s'adosse à longueur de journée à tout mur qui veut bien lui permettre de tuer le temps.
Or, selon la police, ce trentenaire chômeur avait été interpellé avec, à plus de 22 m de ses grands pieds meurtris par la position debout, de «la came à même la chaussée». Et pour les éléments de la police judiciaire chargée de la lutte contre les dealers, «à même la chaussée» signifie qu'elle venait d'être «shootée» par celui qui se trouvait à ce moment-là dans les parages.
L'avis de Maître Benouadah Lamouri est tout autre. Depuis qu'il trotte d'une juridiction à une autre, il a appris dans la foulée, à y répondre sans crainte d'être contredit surtout par les jeunes juges qui voient en lui un ancien, un «pro», un chevronné donc, qui a une large vue sur la vie des tribunaux. Et donc pour l'avocat de Dar El Beïda, «à même la chaussée» signifie tout simplement que la drogue aurait pu être déposée par n'importe qui, de passage avant la patrouille, alertée par un indic' au parfum.
Deux grammes quatre-vingts! Et c'est qualifié: trafic de drogue. Le défenseur qui allait plus tard mettre en avant une info relative à l'absence du second inculpé, a évoqué la possibilité de ce «fuyard» juste avant que les flics ne montrent le bout du nez, de
s'être d'abord débarrassé du poison. «La malchance a voulu que ce soit Seddik W. qui soit là au mauvais moment avec, au cou, le mauvais article 17 de la loi n°04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes», s'écriera plus tard, lors de sa brève et efficace plaidoirie, l'avocat de Dar El Beïda. Le juge plus qu'emballé par la rapidité de l'intervention, avait bien salué cette prouesse car le magistrat, malgré sa jeunesse, avait un peu plus tôt dit son aversion pour les pédants, ceux qui tournent en rond et font perdre du temps au tribunal. Et ce juge n'a pas le monopole de cette aversion: la perte de temps!
La position du juge était diamétralement opposée à celle du jeune représentant du ministère public, lequel s'était presque offusqué que l'on vienne à la barre mettre en doute les déclarations des policiers.
«Monsieur le président, le parquet est l'avocat de la société. Et cette même société court un risque: celui d'être entre les sales mains des dealers», avait articulé, debout, le procureur qui se permettra même une coquetterie: celle de reprendre - juste pour amener «l'arbitre» sur son périmètre (celui de la répression et d'un rude verdict) - les termes de l'article 17, un des plus complets de ladite loi n°04-18: le parquetier s'offrira un luxe en épelant les 17 verbes qui conduisent quiconque qui, illicitement les emploie dans les faits. «Et ici, si la loi prévoit une peine d'emprisonnement de dix ans à vingt (20 ans) et d'une amende de 5 à 50 millions de dinars, nous réclamons aujourd'hui 12 ans pour Seddik W.», avait sifflé le représentant du ministère public.
Et comme pour tordre le cou au réquisitoire, Maître Lamouri sonne la charge et répond du tac au tac au parquetier qui restera de marbre, surtout lorsque Maître Lamouri s'était permis une intrusion dans le domaine du doute: «Seddik debout, avec, sur lui, vingt grammes de drogue! Les gens rêvent! Qui peut prendre ce risque? Mon client au casier vierge? Ou bien l'a-t-on ramassé, car en 2009, il avait eu un sursis pour usage de came? Douze ans sont requis pour quelqu'un qui ne produisait pas, ne fabrique pas, ne détient pas, n'offrait pas, ne mettait pas en vente, ne vendait pas, n'achetait pas, ne faisait rien de mal», avait mâchonné le défenseur qui s'est demandé pourquoi le jeune qui a pris ses jambes à son cou n'a jamais été repris ni présenté ici, même à titre de témoin. «Non, Seddik est innocent. Le doute plane. Ne le condamnez pas parce qu'il a en poche un sursis!», siffle le conseil qui accueillera avec beaucoup de satisfaction l'annonce de la mise en examen de l'affaire sous huitaine. Seddik W., lui, n'avait pas fini de murmurer qu'il était innocent, innocent, innocent. Oui, mais la police judiciaire, elle, est d'un autre avis. Reste celui du président.


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