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Mais quel est donc le crime de la presse?
UN MOIS APRÈS, L'EXPRESSION REPARAIT
Publié dans L'Expression le 17 - 09 - 2003

«Toute censure est un aveu: on ne ferme que la bouche qui dit la vérité.»
Les défenseurs des droits humains ont encore du chemin à faire. D'autant que la répression a changé de forme. En effet, les attaques et menaces deviennent plus subtiles et plus difficiles à constater. Ainsi, la répression envers la presse et les journalistes est devenue informelle, plus subtile. Dans leur excès de zèle, les pouvoirs publics ont actionné encore une autre fois la machine judiciaire. C'est ainsi que les directeurs de quotidiens ciblés (Mohamed Benchicou, Farid Allilat, Boughanem, Ahmed Benaoun et le caricaturiste Ali Dilem) n'ont cessé d'être convoqués par la «police» pour répondre à des articles qui, apparemment, ne semblent pas plaire. Pour restreindre la marge de manoeuvre des journalistes, le pouvoir a édicté des textes législatifs répressifs. Ainsi note un observateur, «la liberté de la presse est en danger avec des législations liberticides, pour faire taire les opinions et museler la presse». Aussi, museler la presse c'est surtout montrer que dans un pays où la cooptation fait loi, la loi et la justice sont encore à des années lumières et ceci explique un peu cela. Ciblée par les groupes armés intégristes depuis l'avènement du pluralisme politique, la presse l'est également aujourd'hui par le pouvoir politique, ou plutôt par les clans qui accaparent le pouvoir politique en Algérie. Aujourd'hui, comme hier, la liberté d'expression est sérieusement menacée. Dans le but de la museler, les pouvoirs publics n'ont pas hésité à recourir à la facilité en mettant en branle les imprimeries, talon d'Achille des journaux. Pourtant la presse n'a fait que son travail d'investigation en ouvrant des pistes que les pouvoirs publics n'ont pas daigné non pas suivre, mais à tout le moins faire vérifier. Bien au contraire, les journaux se sont retrouvés dans le collimateur de la loi quitte à affabuler et ...même piétiner des contrats commerciaux en bonne et due forme dans l'objectif, dit-on, de sauvegarder l'éthique commerciale. Et ce sont les quotidiens Liberté, Le Matin, El Khabar, Le Soir d'Algérie, L'Expression et Er-Raï qui ont eu la malencontreuse idée de faire leur travail d'informer qui sont sommés de filer doux. Certes, ces journaux totalisent une dette de 72 milliards sur les 325 que les imprimeries réclament. Mais, et sans vouloir jouer les avocats du diable, une question s'impose: qu'a fait le pouvoir pour récupérer la différence? Ne pas paraître est, à la limite, un risque du métier accepté avec ses avantages et ses inconvénients, car, c'est la règle du jeu. Mais sur quelle règle se meuvent ceux qui ont décidé en début d'un week-end où tout est fermé, sans sommation ni avertissement préalable, de mettre en demeure les éditeurs de journaux de payer ou de mourir. En réalité, cette menace de suspension est tellement transparente qu'il faut être plombé pour ne pas voir qu'elle est cousue de fil blanc. La commercialité a bon dos, et c'est sous ce couvert fallacieux qu'encore une fois les édiles, épinglés dans des affaires scabreuses, veulent faire taire cette presse décidément trop bien informée.. La décision est donc politique, d'autant que la manière avec laquelle les journaux sont sommés de se mettre en règle est plutôt suicidaire pour les sociétés d'impression si l'on ajoute que ce sont les journaux ciblés qui non seulement payent rubis sur l'ongle mais encore font vivre les imprimeries de l'Etat. Le gouvernement, qui n'en est pas à son premier impair, vient de se rendre, encore une fois, coupable d'une énième récidive mettant dans l'embarras et en porte-à-faux ses imprimeries. Il y aura seulement dans l'Algérie de Bouteflika une autre suspension politique de journaux. Ce énième épisode n'est autre que la répétition de ce qui a eu lieu dans les années 90 où plusieurs titres nationaux ont été punis car trop indépendants, indociles ou seulement ayant une conscience de leur métier et essayant de le faire le mieux possible. Mais les Algériens, la presse singulièrement, qui ont payé le prix fort pour avoir le droit de dire, ne sont pas près de baisser la tête surtout lorsqu'ils sont motivés par la mise à sac, au vu et au su de tous du pays. Ce que les gouvernements ne semblent pas avoir réellement assimilé. Ce prix fort, ce sont les milliers d'Algériens assassinés par les terroristes, ou morts pour que vive libre l'Algérie. La presse algérienne, dans son combat de chaque jour pour la liberté de dire, ne peut moins et est engagée envers tous ses martyrs de l'indépendance et de la liberté d'expression. Aujourd'hui, les journaux suspendus ont payé rubis sur l'ongle leurs dettes et les lecteurs vont retrouver sur les étals avec le sourire de la victoire sur l'arbitraire. Un sourire qui risque de ne durer que le temps de l'émotion. Malheureusement, la bataille pour la liberté de presse est loin d'être gagnée.

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