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Ce qu'en pensent les jeunes
ABSTENTION, VOTE ET NOUVEAUX PARTIS POLITIQUES
Publié dans L'Expression le 25 - 01 - 2012


Voter! Pourquoi? n'ai-je rien d'autre à faire?
Le vote est le dernier des soucis de la jeunesse algérienne qui aspire à améliorer ses conditions de vie sans l'aide des politiques.
Ce n'est pas un secret que l'abstention est le plus grand cauchemar des politiques et l'Algérie n'est pas en reste... Les politiques sont tout à fait conscients de la désaffection des citoyens, particulièrement les jeunes, pour la vie politique. Mais connaissent-ils les vraies raisons qui poussent ces jeunes à se désintéresser de leur devoir électoral? L'Expression a décidé de mener sa petite enquête auprès de la jeunesse algérienne pour en savoir plus. Appréciez donc. Vous allez être surpris par ces réponses très significatives...
«Votez!!!Vous êtes malade ou quoi? Moi je vais voter pour élire des députes qui vont toucher plus de 300.000 dinars pour ne rien faire, je ne pourrais jamais cautionner cela», nous répond sèchement Adel, jeune cadre dans une banque privée. «Ces députés pour qui je vais voter, excusez-moi du terme, n'ont rien à foutre de nous. Ils nous promettent monts et merveilles, mais dès qu'ils sont élus on n'entend plus parler d'eux», dénonce-t-il avec colère.
«Dites-moi, vous voyez souvent vos élus locaux aller à la rencontre de la population, qui les a élus, pour connaître ses besoins?», nous demande-t-il. «Moi, le seul député que j'ai eu la chance de voir est un député français (élu de Grasse) que j'ai rencontré pendant mes vacances. Il était au marché pour discuter avec ses électeurs. Le jour où je verrais des élus agir ainsi, je voterai», soutient-il.
Des vieux qui ne comprennent pas les jeunes
L'avis d'Adel est partagé par Karim, un jeune étudiant à L'E-EHEC d'Alger (ex-INC). Pour lui, les partis politiques ne sont pas conscients des réels besoins des jeunes. «Comment voulez-vous qu'ils le soient? Il n'y a aucun jeune dans les partis politiques et même s'il y en avait, ils n'auraient pas leur mot à dire devant des «vieux» qui ne cessent de revendiquer leur légitimité historique!» estime Karim. «On en a marre de cette légitimité historique. Jusqu'à quand on va continuer à voir les mêmes visages? Nous aussi, les jeunes, on a notre mot à dire», ajoute-t-il excédé «Dans un pays à majorité jeune, on ne trouve presque aucun qui active dans la vie politique, alors parler d'un jeune au gouvernement, c'est un rêve que les jeunes ne pourront réaliser que lorsqu'ils seront vieux!», déplore-t-il. «C'est vrai que l'expérience de nos aînés est essentielle dans les partis politiques, mais elle doit être accompagnée par la fougue des jeunes. En plus, il n'y a qu'un jeune qui peut savoir à quoi aspire un autre jeune», ajoute-t-il. «Il y a quelque temps je feuilletais la presse nationale et j'ai lu que de nouveaux partis politiques allaient voir le jour. J'étais tout content, je me suis dit, enfin du changement! On va voir des jeunes émerger», relate Karim. «Mais grande fut ma surprise quand j'ai vu les noms des chefs de ces futurs partis. Ils ont pris les mêmes et ils recommencent. Je me suis cru dans un remake des années 1990, dans un mauvais rêve où j'allais bientôt me réveiller. Ce sont des nouveaux partis avec de vieux visages, je me suis dit ils n'ont pas fait ça! Comment veulent-t-ils faire du neuf avec du vieux? Sid-Ahmed Ghozali, Amara Benyounès, Mohammed Saïd, Abdallah Djaballah, Abdelmadjid Menasra... Non mais je rêve, ils veulent encore revenir», ajoute-t-il mélancolique.
A quoi ça va nous servir de voter?
«Quelle est la place de la jeunesse dans ce pays? Voilà la question que les politiques doivent se poser avant de nous appeler à voter», fulmine pour sa part Linda, nouvellement diplômée et sans emploi. «J'ai reçu le SMS du ministère de l'Intérieur qui ma appelée à voter; cela m'a mis dans une colère rouge. Pourquoi ils n'envoient pas des SMS pour nous demander de quoi on a besoin? Ils ne se souviennent de notre existence que pendant les campagnes électorales. Franchement ils me dégoûtent!» lance-t-elle.
Brahim, un jeune cadre dans une société privée, est lui affirmatif: «Je ne voterai pas parce que de toutes façons ma voix ne servira à rien puisque les jeux sont faits d'avance. J'ai voté une fois, j'ai vu que ça ne servait à rien sauf à me dégoûter encore plus. C'était la première et la dernière fois. Depuis, j'ai juré que même si mon père se présentait, je ne voterais pas», raconte Brahim dépité. «Ils sont hypocrites (je parle des élus), ils changent du jour au lendemain», poursuit-il. «Je ne vais pas voter parce que je trouve qu'aucun parti ne mérite que je vote pour lui, il n'y a aucun parti qui me représente, dans lequel je me reconnais», tempête Imen, ingénieur commercial et grande activiste pour les droits de l'homme. «Je vais peut-être voter mais sans conviction, c'est juste pour savoir ce que ça fait de voter. Pour moi «match mebyouaa «(les jeux sont déjà faits) et je sais que ce n'est pas mon vote qui va changer les choses», avoue Fadia, étudiante. «Voter? Pour? Je ne sais même pas qu'il va y avoir des élections, alors comment voulez-vous que je vote. Je ne vois pas l'utilité de mon vote, je sais qu'il n'apportera rien», souligne son amie Amira, commerciale dans une entreprise privée.
Une perte de temps pour des politiciens qui n'ont rien à faire de nous
«N'voter waâlache, fara3 chghoul ana? (Voter? pourquoi n'ai-je rien d'autre à faire)», répond sèchement Hakim qui, pour la petite histoire, est chômeur et ne fait rien de ses journées mais préfère ne rien faire que d'aller voter. Son ami Khaled, qui est gardien de parking, pense que seuls les vieux et les gens qui ont des intérêts vont aller voter. «Si on me paie je vote, sinon je ne vois pas pourquoi je le ferai. C'est une perte de temps, aller à la mairie pour chercher sa carte, en plus partir voter», appuie-t-il. «Je ne vais pas voter, même si ça me tente de le faire pour empêcher les islamistes de prendre le pouvoir mais je ne le ferai pas car j'estime que le vote est un acte démocratique qui doit obligatoirement être accompagné par d'autres actes démocratiques comme le droit de marcher dans les rues pour crier sa colère. Donc, si on ne peut pas marcher, à quoi ça sert de voter. Ils devraient être complémentaires», dit Belaïd étudiant en médecine.
«Moi, j'ai entendu vaguement à un moment qu'il y avait des élections mais je n'ai pas pensé demander ma carte d'électeur. Je n'ai jamais voté de ma vie, cela est le dernier de mes soucis», révèle Zaki, employé chez Net-Com. «Non, je n'ai pas de carte. Honnêtement, je n'ai pas le temps d'aller la retirer. Je préfère travailler et gagner de l'argent plutôt qu'aller récupérer un truc qui ne me servira jamais. La politique me répugne, je n'ai aucune opinion politique. Je pense que peu importe, ma voix ne comptera pas, les politiques se valent tous, ils ne pensent qu'à eux et à leurs poches, c'est toujours les mêmes qui bénéficient de tous les avantages. Et nous, rien!!!», fulmine Rym, cadre dans un centre d'affaires.
Rupture de confiance
Amina, assistante dans une multinationale, a toujours été contre l'abstention, toutefois, cette année elle a décidé de passer de l'autre côté. «Eh bien voilà, j'ai toujours voté, toujours été régulière et sérieuse avec le vote. Consciente du fait que c'est un acte citoyen, un geste pour notre pays, un droit et un sentiment de devoir envers mon cher pays, j'ai donc toujours voté. Mais voilà que cette fois-ci, je ne l'ai pas du tout mis en tête, car je ne sais pas ce qui se passe, qui est qui, qui fait quoi, quel programme? Je ne suis séduite par aucun parti, mazel mat'ze3ze3tche (ça ne m'a pas encore touché)... donc j'attends, j'essaie de m'y intéresser.... mais ça reste un grand point d'interrogation.» Donc, d'après Amina, les partis ne font rien pour plaire, ils se murent dans le silence sans présenter leur programme aux électeurs. «Je n'ai eu vent d'aucun programme, ce ne sont que des lièvres au service du pouvoir. Ce sont tous les mêmes.
Donc le jour des élections je préfère me reposer à la maison», conclut-elle. Le ras-le-bol, le dégoût et le désintérêt sont donc les sentiments que nourrissent les jeunes Algériens pour la politique en général et les politiciens en particulier.
Paradoxalement, l'Algérien est un citoyen qui conteste mais qui ne vote pas. Cela se résume en un mot: rupture de confiance entre les politiciens et la population. A force de vouloir éloigner les jeunes de la politique, ils ont fait des Algériens un peuple politique qui a décidé de... ne pas faire entendre sa «voix», en tout cas, pas par les urnes...


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