Le nouveau maillot jaune Natnael Berhane au moment de franchir la ligne d'arrivée Très attendu, le col de Santa Cruz a tenu toutes ses promesses. On savait que le Tour allait se jouer lors de cette avant-dernière étape que redoutaient tant les coureurs, en raison des difficultés qu'elle comportait, particulièrement le col de Santa Cruz. Alors qu'on attendait les Danois, ce sont, une nouvelle fois, les Erythréens qui se sont mis en valeur, en s'imposant, avec panache, à l'arrivée. Une double victoire car non seulement ils ont gagné l'étape, mais ils se sont également emparés du maillot jaune récompensant le premier au classement général. Pour ceux qui connaissent le cyclisme africain et suivent son évolution, les résultats des Erythréens ne constituent pas vraiment une surprise. Ils sont le fruit de longues années d'efforts et d'une politique sportive qui privilégie le travail à long terme et la formation. «Le cyclisme africain progresse lentement, mais sûrement. Ce qu'ont montré les Erythréens lors de ce Tour et les prétentions qu'ils affichent augurent d'un avenir radieux de cette discipline dans le continent», nous avait déclaré le Belge Jean-Michel, commissaire cycliste et représentant de l'Union cycliste internationale au cours d'un dîner. Une analyse que partagent de nombreux techniciens qui pensent que malgré le manque de moyens et de compétition, le cyclisme africain est sur la bonne voie. Hamza Madjid, ex international et actuellement directeur sportif du Vélo club Sovac Algérie, est persuadé, lui, que «c'est la bonne préparation des Erythréens et leur participation à de nombreuses courses internationales qui sont à l'origine de leur progression.» Que dire alors des Algériens, sinon qu'ils ont réalisé de bonnes choses à l'image de Chaâbane Hichem qui a laissé une très bonne impression dans la montée du col de Santa Cruz. Luttant mano à mano avec l'Erythréen Tesfom Okibamariam, il n'a dû s'avouer vaincu qu'à une trentaine de mètres de l'arrivée. Avec lui, on peut citer Azzedine Laagab, le vainqueur de l'édition précédente, qui revient peu à peu à son meilleur niveau et Hanachi Abdelbasset auteur d'un bon début de parcours. Tous les autres ont tenté de faire bonne figure dans ce Tour version 2012, mais le manque d'expérience et de compétition les ont beaucoup handicapés et ne leur ont pas permis de se mettre en évidence. Encore sous l'émotion, Hamza Madjid salue le courage de Chaâbane Hicham qui dit-il, s'est battu comme un lion lors de cette étape qui a conduit les 96 coureurs du centre de convention de Sonatrach jusqu'au sommet de Santa Cruz. Massée tout le long du parcours, la population a répondu massivement à l'appel des organisateurs qui ne s'attendaient pas à pareille fête. Comme dans le Tour de France, les coureurs avaient du mal à avancer au milieu de cette marée humaine venue spécialement pour les encourager. Même au sommet du col, il y avait énormément de monde. Un bon point pour le Tour d'Algérie cycliste qui retrouve l'ambiance festive de jadis. Un bon point aussi pour le tourisme algérien et pour les opérateurs et promoteurs qui en ont profité pour faire découvrir l'Algérie et les trésors qu'elle recèle, car, comme l'a si bien décrit le directeur général de l'Office national du tourisme «le Tour d'Algérie, la plus belle des randonnées», a subjugués, par la beauté du paysage et la richesse de son patrimoine, les invités du TAC, parmi lesquels l'ancien président de l'UCI. Ils ont tous promis de revenir car pour eux, le Tour d'Algérie cycliste est un rendez-vous sportif devenu, désormais, incontournable.