[Alger se débarrasse de ses deux verrues] En attendant que ces projets soient concrétisés, les Algérois doivent respirer les poussières qui se dégagent des travaux de réalisation. Désormais, Alger ne puera plus de la décharge d'Oued Smar et de oued El Harrach. Les deux zones les plus nauséabondes de la capitale connaîtront un changement radical. D'abord, la décharge d'Oued Smar à l'est d'Alger qui a été fermée la semaine dernière de façon définitive connaît, actuellement, une opération de réaménagement d'envergure en vue de réaliser un parc public qui engloberait plusieurs structures de loisirs et de divertissements. Les passants devant cette ancienne décharge peuvent constater les transformations qu'elle a subies, car après avoir été vidée de ses ordures et déchets nauséabonds et nocifs pour la santé, elle abrite actuellement un immense chantier. Plus de trace des camions-bennes qui venaient y décharger les déchets et ordures collectés au niveau des différentes communes d'Alger. Les travaux de réaménagement de cette décharge, ouverte en 1978, ont été lancés en 2009. Ils se poursuivent toujours pour la réalisation d'un parc public, au profit des citoyens de cette commune, précisent les responsables du projet. Le réaménagement de la décharge serait «une importante réalisation» au profit des citoyens et de l'environnement. Les Algérois pourront maintenant respirer et vivre dans un environnement propre et profiter des espaces verts, à l'instar des autres régions du pays. Le directeur de la politique de l'environnement urbain au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M.Tahar Tolba, avait annoncé que l'équipe chargée des travaux de réaménagement de la décharge d'Oued Smar, d'une superficie de 50 hectares, poursuit ses travaux de réduction des déchets, rappelant que cette opération nécessitait des techniques et moyens développés en matière de traitement, de tri et d'écrasement des déchets pour en réduire le volume. Les déchets domestiques sont traités par compression et écrasement au niveau de cette décharge. M.Tolba, annonçant que la décharge d'Oued Smar a été définitivement fermée, a précisé que «les travaux de réaménagement de la décharge sont estimés à ce jour à 75%, soulignant que la fermeture définitive de la décharge d'Oued Smar est intervenue de façon progressive après le lancement d'opérations d'aménagement de grande envergure pour la réalisation d'un parc public». Le réaménagement de la décharge se poursuivait encore après avoir procédé à la réduction, dans une première étape, des déchets estimés à 15 millions de tonnes sur une superficie de 50 hectares. Deux sites ont été délimités dans la décharge pour le dépôt de déchets mais qui ont été fermés à leur tour pour saturation. Toujours dans la logique d'en finir avec les verrues de la capitale, un autre grand projet concernant la dépollution de oued El Harrach et l'aménagement de ses rives, sera lancé incessamment par un groupement algéro-coréen. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a déclaré que «ce projet a été confié à un groupement composé de Cosider et de l'entreprise coréenne Daewoo, spécialisée dans l'environnement, pour un coût avoisinant les 38 milliards de DA». Le délai de réalisation du projet est de 42 mois, selon le ministre. Destiné à traiter les eaux de l'oued sur 19 km à travers la réalisation d'une station d'épuration, le nouveau projet consistera aussi à aménager des aires de loisir sur les deux rives du cours d'eau pollué depuis plusieurs décennies par les rejets des unités industrielles, a expliqué M.Sellal. «A travers de grands travaux d'aménagement sur les deux rives de l'oued, il y aura six terrains de sport gazonnés ouverts au grand public, des aires de plaisance mais aussi une maison de l'environnement asiatique, un musée Afrique et une mosquée», a encore indiqué le ministre. Selon les précisions de M.Sellal, «dès l'achèvement du projet, des eaux épurées et propres vont couler dans l'oued en permanence et les eaux épurées rejetées à la mer par la station de Baraki seront pompées et canalisées vers l'oued El Harrach». La gestion de cet espace, une fois achevé, sera confiée à l'entreprise coréenne Daewoo qui devra, selon M.Sellal, s'occuper de la maintenance des équipements avec l'Office des parcs de loisirs d'Alger (Opla) pour une durée de deux ans. En outre, de vastes espaces verts seront aménagés le long des abords de l'oued qui seront plantés d'essences spéciales pouvant contribuer à la dépollution des eaux de l'oued et à l'élimination des mauvaises odeurs qu'il dégage. En attendant que ces projets soient concrétisés, les Algérois doivent respirer les poussières qui se dégagent des travaux de réalisation.
