Dans ses explications, le Pr Bouzid Boumedien estime que «l'arrêt du processus électoral des législatives en 1991 n'était qu'un alibi pour l'ex-FIS de déclarer la guerre à l'Etat et aux Algériens». Un livre traitant de l'Islam politique vient d'être édité. Ecrit en arabe, l'ouvrage intitulé Les Mouvements islamistes fera l'objet d'une traduction en langue française, selon l'auteur, le Pr Bouzid Boumedien. La sortie de cet ouvrage a fait l'objet d'une conférence animée par Bouzid Boumedien et organisée conjointement par le Syndicat national des éditeurs, en collaboration avec l'Union des auteurs algériens. Dans son intervention devant un auditoire très au fait des questions religieuse et ses accointance avec la politique, le Pr Bouzid Boumedien, qui est aussi directeur au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, a axé son analyse sur les discours des mouvement islamistes dans la monde et en Algérie. Il énumère trois catégories: le discours des Frères musulmans, le discours des mouvements djihadistes et enfin le discours des mouvements salafistes. Analysant le discours du mouvement salafiste en Algérie, l'auteur met sous la loupe la littérature politique du parti dissous durant les années 1990.A ce propos, l'auteur explique que le mouvement salafiste en Algérie est composé de deux catégories dont l'ex-FIS et ce qu' il appelle «les islamistes scientifiques». Ce dernier mouvement est encore «plus dangereux via ses influences sur les citoyens». «Les islamistes scientifiques agissent en étant visibles et cachés. Ils ne sont pas intéressés par la chose politique, donc difficiles à surveiller car ils ne rentrent pas en conflit avec le pouvoir», explique le conférencier. Paradoxalement, pour l'ex-FIS, le seul objectif à atteindre est la prise du pouvoir. Peut importe les moyens. D'ailleurs, ce mouvement islamiste n'occulte pas son ambition à diriger le pays pour imposer sa chariâ, en recourant à la violence, si nécessité oblige, ou prendre le pouvoir démocratiquement par l'urne avant de fermer le jeu politique. Qualifiant l'ex-FIS de «phénomène politique», le cadre du ministère refuse d'assimiler ce mouvement à une formation politique. A ce propos, le conférencier se questionne d'ailleurs, pourquoi l'ex-FIS a été agréé et le pouvoir de l'époque a été laxiste et complaisant vis-à-vis de lui. Son leader, Abassi Madani a affiché la couleur dès le départ en déclarant tant de fois: «Nous voulons une révolution à l'iranienne.» Dans ses explications, le Pr Bouzid Boumedien estime que «l'arrêt du processus électoral des législatives en 1991 n'était qu'un alibi pour le FIS de déclarer la guerre à l'Etat et aux Algériens.» Etayant ses propos, il dira que la conception philosophie du FIS repose sur un triptyque. A savoir l'encre (l'écrit) pour la propagande, la race pour diviser la population et le sang pour insinuer la guerre et la violence armée. Le conférencier a expliqué, par ailleurs, dans son livre d'autres d'aspects. Notamment une analyse relative au mouvement, en Arabie Saoudite, du wahabisme dont les prédicateurs veulent surtout garantir la cohésion politique et sociale dans ce pays. En somme, le livre Les Mouvements islamistes du Pr Bouzid Boumedien devient du coup une rare référence documentée et argumentée dans le paysage livresque algérien.
