«Il faut arrêter le partenariat avec le Maroc, afin de le contraindre à respecter le droit du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l'ONU.» «La cause sahraouie gagne de plus en plus le soutien de l'opinion internationale. Mais, il est nécessaire de faire pression davantage sur le Maroc, afin d'appliquer la résolution des Nations (ONU), relative à l'organisation du référendum de l'autodétermination du peuple sahraoui.» C'est ce qu' a déclaré hier, le président du Conseil national sahraoui et chef de la délégation aux négociations avec le Maroc, Addouh Khatri, lors d'une conférence de presse organisée au siège du Cnasps (Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui) à Alger. «L'Organisation des Nations unies et le Conseil de sécurité sont désormais interpellés pour faire avancer la justesse de la cause», ajoute t-il. Entamé depuis 2007, le dialogue avec le Maroc n'a pas connu d'évolution. Une réunion devait se tenir au mois de mai et reportée jusqu'à juillet 2012. Ce n'est pas étonnant, «le Maroc utilise tout les moyens pour faire échec au processus du dialogue», a regretté le conférencier. M Addouh a appelé haut et fort, la communauté internationale à intensifier les visites et exiger l'ouverture des territoires occupés aux délégations internationales afin de voir et constater de près la terrible réalité que vit le peuple sahraoui depuis 1975. «Isolé du monde, le peuple souffre dans le silence et la solitude devant l'hégémonie de l'occupant marocain», dit-il. La décision de l'Union européenne de couper court son partenariat avec le Maroc dans le domaine de la pêche, notamment, a donné des résultats très encourageants, selon le conférencier. «Il faut arrêter toute politique de partenariat avec le Maroc, afin de le contraindre à respecter le droit du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l'ONU», a-t-il souligné. Tout retardement du processus de l'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, conduira la région à l'embrasement, qui se répercutera négativement sur la stabilité dans le continent, selon M.Addouh. Il est temps de trouver d'autres moyens pour faire plier le Maroc avant de voir le peuple sahraoui reprendre les armes pour son autodétermination. La force militaire sahraouie et l'adhésion globale du peuple pour son autodétermination sont beaucoup plus importantes que dans les années 1990, a-t-il révélé au grand jour. Evoquant l'importance du rôle effectué en 1979, par la Minurso (Mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental), le conférencier a souligné que ce projet «peut contribuer grandement à trouver une solution pacifique, avant de passer au langage des armes, qui ne profite pas aux peuples, a-t-il averti. Par ailleurs, l'indépendance du peuple sahraoui passe par le référendum d'autodétermination. «L'indépendance des Sahraoui, n'en sera que bénéfique pour les deux pays et la stabilité régionale. Quant à l'engagement de son pays sur l'avenir des relations entre les deux pays en conflit, le conférencier affirme: «Nous rassurons le Maroc sur l'avenir et le développement des relations bilatérales et de bon voisinage sur tous les plans», a rappelé le président du Conseil national sahraoui. Souffrant d'insuffisance en matière d'eau et d'alimentation, les réfugiés sahraouis à Tindouf, enregistrent un taux de 27% de femmes qui souffrent de l'anémie et autres maladies du sang alors que 30% des enfants souffrent de la malnutrition, a-t-on appris auprès de M.Addouh. Pour ce faire, des caravanes algériennes, iront aux camps des réfugiés de Tindouf, les 12 et 13 juillet prochain, pour alimenter les stocks de quelque 200.000 réfugiés, et ce en attendant la solution définitive de la cause sahraouie qui attend une solution pacifique depuis 1975.