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Un univers kafkaïen
LE RAMADAN DANS LES CITES UNIVERSITAIRES
Publié dans L'Expression le 12 - 11 - 2003

Les filles ont nettement plus de chance que les garçons.
Les nombreux problèmes que rencontrent les étudiants sont relégués au second plan en ce mois de Ramadan. Tous les regards sont fixés sur les marmites de la chorba. En effet, les différentes cités universitaires d'Alger vivent dans des conditions qu'on peut qualifier de déplorables au plan de la restauration. Les dix premiers jours de ce mois sacré, auront été très éprouvants pour les étudiants.
A la résidence universitaire de garçons Taleb-Abderrahmane de Ben Aknoun, il est midi quand les étudiants commencent à quitter leurs chambres «équipés» de leurs marmites et casseroles en direction du réfectoire. «Je me présente quotidiennement à midi et je quitte le réfectoire vers 15h», déclare Issam, un étudiant en journalisme.
14h, c'est l'ouverture du restaurant. Les étudiants se bousculent pour avoir une place aux premiers rangs. A ce niveau, «c'est la loi du plus fort», affirme Mohamed qui, grâce à son gabarit, fend la foule pour se frayer un chemin. Cette scène se passe sous les yeux des étudiants de première année qui restent bouche bée. «Je ne sais pas quoi faire devant une situation pareille», a dit Noureddine, un nouveau bachelier qui passe pour la première fois le mois de Ramadan loin de chez lui.
A la cité universitaire de Hydra-centre, quatre longues chaînes humaines entourent le restaurant. Un spectacle qui rappelle les années du socialisme. «C'est la même situation chaque jour », nous informe un travailleur dans le réfectoire de cette cité.
Idem pour le s'hour. Une autre immense interminable chaîne, se reforme à partir de 23h. En revanche, les filles sont bien prises en charge, contrairement aux garçons dans leur résidence, à l'instar de la résidence universitaire Baya Hocine de Bab Ezzouar une nouvelle cité qui a commencé à recevoir les étudiantes en 1999, et cele d'El Alia, où nous avons remarqué une situation très différente. Une chaîne très fluide caractérise le réfectoire de cette cité.«Nous avons le même budget que les autres cités, mais nous vivons des situations différentes, alors nous demandons une enquête sur les pratiques frauduleuses et les détournements qui se font au niveau local...», a déclaré un étudiant rencontré à la cité CUB1.
A la résidence universitaire de Bab Ezzouar 3, (CUB3) la chaîne des sachets provoque des graves affrontements entre les étudiants. «Ici c'est la chaîne des sachets qu'il faut déposer 24h à l'avance», souligne un étudiant qui ne trouve plus son sachet, déposé dans la matinée. Quant aux étudiants de la résidence de CUB1, ils vivent une situation presque dramatique, «d'abord, du fait des conditions qui prévalent à la cité universitaire, comme la literie non changée depuis l'année passée, les chambres à deux lits abritant trois et peut-être plus, cela sans parler de la longue chaîne qui se forme chaque jour devant l'entrée de la cité», explique Mohand Akli un étudiant en interprétariat.
En outre, les étudiants de première année qui ne semblent pas s'être adaptés au mode de vie universitaire du Ramadan compliquent la situation. «Nous n'arrivons toujours pas à nous adapter à ce milieu», indique Chafia, avant d'enchaîner: «croyez-moi que je trouve de la peine à me présenter à la table pendant le f'tour.» Samia, une étudiante venue de Béjaïa et qui réside à la cité de Dely Brahim, ne cache pas ses sentiments. Elle déclare les larmes aux yeux:
«malgré une bonne ambiance, ma famille me manque énormément. Je ne peux plus résister à cette situation, je vais rejoindre les miens incessamment».
Le fameux menu «varié et équilibré» composé de trois plats quotidiens, établi spécialement pour ce mois de Ramadan, par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, n'est pas toujours appliqué. «Où est le troisième plat?», s'interroge un étudiant devant le chef-cuisinier de la cité universitaire de Abdelkader-Belarbi de Bab Ezzouar pour rappeler les instructions du ministre lors de sa visite à cette cité l'année passée. Les étudiants trouvés compressés entre les murs et les barreaux du réfectoire n'ont cessé de se plaindre quant à la manière avec laquelle on prépare le f'tour. «On nous charge l'estomac ave adjine ezzitoune qui est en réalité un tadjine de carottes, et ne parlons pas de la chorba...» déclare Riad un étudiant en biologie. «Même le dessert, ils achètent le moins cher sur le marché», enchaîne-t-il.
Par ailleurs, l'horaire d'ouverture et de fermeture des réfectoires ne semble pas arranger les étudiants de cette cité dont la majorité suivent les études à l'Usthb (université de la science et la technologie Houari Boumediene ) «Vu que le restaurant universitaire ferme ses portes à 16h 30 au maximum, je me trouve dans l'obligation de rater mes cours», annonce Ouahab. Et d'ajouter: «figurez-vous que je suis arrivé hier à 16h je n'ai rien trouvé dans le réfectoire sauf la chorba, est-il juste de nous faire cela durant ce mois de la rahma?» s'interroge-t-il. «le nombre de lits est évalué à plus de 2800, mais celui des repas distribués par jour est estimé entre 2000 à 2200. Il y a donc plus de 400 étudiants qui n'ont pas droit à la bouffe», relève-t-il. Cette situation provoque la colère des étudiants. Dans toutes les cité universitaires que nous avons visitées, rares sont les résidences où sont programmées des soirées ramadanesques. «Chez nous, on passe les soirées dans nos chambres», déclare Samir résident à la cité universitaire Cub3.
Paradoxalement, l'ambiance après le f'tour est très festive à la cité de jeunes filles d'El Alia. En effet, des expositions, des galas, des tournois, ainsi que des concours sont organisés quasi quotidiennement par le service culturel et sportif de cette cité «On programme des soirées quotidiennement pour que les filles ne s'ennuient pas», déclare Djillali, chef de service des activités sportives et culturelles.
De leur côté, les filles rencontrées à la cité n'ont pas caché leur satisfaction par rapport au programme établi les dix premiers jours de ce mois. «Cela nous permet de casser la routine de la chaîne et des études», nous annonce Souad, étudiante en sciences commerciales.
La guerre annoncée entre les organisations estudiantines en vue d'occuper les espaces universitaires ne semble pas profiter aux étudiants qui dénoncent une propension à escamoter la défense de leurs droits au profit de la politique partisane dont ils font la propagande au détriment des résidents des campus.
«Ces mouvements intéressent plus à la politique plus qu'aux problèmes des étudiants», affirme Hafid, un étudiant en géologie.
Un avis pas toujours partagé, notamment par les syndicalistes eux-mêmes. «On ne peut nier le rôle que jouent les mouvements dans les revendications des étudiants», insiste Chafik, président de bureau de wilaya d'Alger-Est de l'Unja.
Cela avant de souligner: «le seul intérêt pour nous est de défendre l'intérêt de l'étudiant qui reste un point primordial».
Ce qu'il faut retenir, c'est que le secteur est malade, tous les responsables que nous avons rencontrés l'avouent. Les défaillances existent et pour s'en rendre compte, il suffit de faire un tour dans les cités U.


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