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Les contradictions d'Abassi Madani
Publié dans L'Expression le 15 - 11 - 2003


Une vipère ne peut pondre des oeufs de poule.
Malade? Abassi Madani est apparu à l'aise et en grande forme. A son contradicteur qui lui demandait s'il comptait revenir à la politique après avoir subi des soins, le leader de l'ex-fis a eu cette réponse: «J'ai pris l'engagement avec moi-même de ne pas traiter mes propres maladies avant celles qui rongent le pays». Le prétexte de la maladie n'a donc été qu'une ruse pour quitter le territoire national et de là pour haranguer l'opinion nationale à partir des chaînes satellitaires arabes, qui lui ouvrent leur studio à coups de milliers de dollars, au point de faire exploser l'audimat. S'il reconnaît que la pays est plongé dans une tragédie sans nom depuis plus de douze ans, il tient tout de même à se laver de tout soupçon et à dégager sa responsabilité : «J'étais incarcéré lorsque le terrorisme a commencé. Lorsqu'on est en prison, on n'est pas libre de ses mouvements et on a perdu sa volonté. Je n'avais aucun moyen de peser sur le fil des événements». Il se permettra même de corriger l'interviewer qui avait parlé de 100.000 morts du fait des actes terroristes, en affirmant qu'il faut compter avec 200.000 morts.
Tout au long de l'entretien, Cheikh Abassi Madani collectionnera les contradictions, se donnant le beau rôle et mettant tout sur le dos d'un pouvoir «néo-colonial», pour reprendre une de ses expressions. Et pourtant, chacun sait que la violence avait commencé dès 1990, c'est-à-dire bien avant l'incarcération de Abassi Madani et d'Ali Benhadj. L'attaque de la caserne de Guémar, l'incendie de la maison d'une femme à Ouargla, les agressions contre les couples et les spectacles de Lynda de Suza ou d'Aït Menguellet. La liste n'est malheureusement pas exhaustive.
La violence avait commencé lorsque les responsable du Madjlis Echoura du parti dissous dans leurs différents prêches s'ingéniaient à ordonner aux Algériens de modifier leurs habitudes vestimentaires, culinaires, linguistiques, voire langagières. «Je n'assume que ma responsabilité de victime», affirme M.Abassi Madani comme si le loup pouvait subitement se mettre dans la peau de l'agneau. La coupe fut pleine lorsque le président Zeroual a demandé en 1994 aux deux chioukhs d'appeler à l'arrêt de la violence. La réponse a été le refus d'Abassi Madani et la lettre d'Ali Benhadj encourageant le chef des GIA Gousmi à continuer son oeuvre macabre. Si l'appel avait été fait en son temps, n'aurions-nous pas pu épargner au pays une décennie de souffrances?
Aujourd'hui, sûr de lui, M.Abassi Madani martèle du haut d'une télévision arabe qu'il est en mesure de lui «mettre un terme à l'effusion du sang». Il s'est invité chez nous en ce 17è jour du ramadan pour nous vendre ce qu'il appelle son initiative, en affirmant que cette initiative est secrète et qu'elle a été rédigée par «les représentants des différentes couches de la population». Ajoutant: «Nous sommes une force de changement et non une institution de l'Etat». Il va même jusqu'à déclarer solennellement parler au nom du peuple algérien: «Un peuple qui a vaincu l'OAS est capable de renouveler le défi.» Donc le peuple c'est lui, ce peuple qui a été saigné à blanc depuis plus d'une décennie.
Par rapport à l'élection présidentielle, le leader de l'ex-FIS refuse de s'impliquer, en disant:»C'est une élection du système. Or ce que nous voulons nous, c'est justement changer ce système.» Selon lui, le président de la République n'est pas le véritable décideur, il ne fait que recevoir des orientations et de les appliquer.
«Le système est une construction opaque, complexe, secrète, sournoise, insaisissable». Avant de dicter à ces décideurs de l'ombre les préalables de la plate-forme de l'initiative qui demeure secrète, le cheikh affirme que seule l'intelligence (el aqel) consciente et organisée, dont il est le représentant et le peuple sont en mesure d'arrêter l'effusion de sang. «C'est la priorité des priorités!». Ces préalables sont l'élargissement de tous les prisonniers, y compris les criminels de droit commun (qui ne sont d'après lui que les victimes du système). La libération des disparus encore en vie. La levée de l'Etat d'urgence. Car il s'agit pour lui d'abord et avant tout de changer le système, vu qu'on «ne peut demander à une vipère de pondre des oeufs de poule».
Cette libération des criminels de droit commun nous rappelle cette proposition de l'ex-fis de dissoudre le corps des policiers pour distribuer leur solde aux femmes au foyer.
En d'autres termes, le cheikh Abssi Madani n'apporte rien de nouveau. On retiendra en outre qu'il nie avoir passé un quelconque accord secret avec M.Bouteflika. «Je ne suis pas un marchand de sang. Mais je suis prêt à rencontrer tous ceux qui sont prêts à promouvoir la concorde et à arrêter l'effusion de sang, y compris le président de la République».
Pour les besoins de l'interview, qui a eu lieu dans les studios d'El Djazira pour plus de crédibilité, M.Abassi Madani ne s'est pas contenté de parler en homme de paix, il a également tenu à se présenter en homme de science et en maître de la dialectique, alors que la société algérienne n'a plus rien à voir avec celle de 1992, qu'elle a beaucoup évolué, et donc qu'il faut tirer les leçons de cette évolution.


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