Si l'information se confirmait, la rentrée scolaire risque d'être perturbée. Les syndicats de l'éducation réagissent à l'information faisant état du non-versement des arriérés des enseignants et de l'argent des oeuvres sociales. CLA, Cnapest et Snapest se disent étonnés et outrés par cette information. «Si cela venait à se confirmer, le ministre de l'Education nationale devrait assumer les conditions qui en découleraient», ont déclaré unanimement les trois syndicats. Pour le CLA, ce revirement de situation était prévisible. «C'est un tour malsain qu'est en train de jouer le ministère pour nous faire oublier les vraies revendications de la rentrée scolaire», affirme Idir Achour porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). «Ils veulent noyer le poisson dans l'eau. Ils veulent faire oublier les revendications concernant les retraites, la politique salariale, le statut particulier et surtout le débat sur la refonte de l'école comme les emplois du temps», ajoute-t-il. «En créant une revendication dont les solutions sont déjà prêtes, ils vont détourner les esprits des enseignants vers celle-ci pour leur faire oublier les véritables revendications», explique M.Achour qui dénonce fermement ce genre de manipulation. «Si cela s'avérerait exact, on se réunira à la rentrée scolaire pour prendre les mesures que la base jugerait adéquates», assure-t-il. «Mais je peux d'ores et déjà vous dire que la rentrée scolaire sera des plus chaudes...», avertit-il. Pour le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), cette décision, si elle se confirme, va nuire à la crédibilité du ministère. «Vraiment je suis choqué par cette information qui n'aidera pas à la stabilité du secteur», peste Messaoud Boudiba porte-parole du Cnapest. «Ce sera un grave manquement aux engagements officiels qu'a pris le ministère de l'Education nationale», témoigne M.Boudiba. «Un PV a été signé en octobre dernier par les deux parties où le ministère s'engage à verser tous les arriérés dans les 12 mois qui viennent. C'est écrit noir sur blanc», rapporte-t-il. «De ce fait, comme le ministère s'est engagé, on devrait toucher tout notre dû d'ici à la fin septembre», témoigne-t-il. «Le ministère doit tenir ses engagements, on a été plus que patients avec lui. Cette fois-ci les raisons qu'il évoquera ne tiendront pas la route puisque les employés du secteur de la santé ont touché des rappels de plus d'un million de dinars», poursuit-il «Alors qu'ils ne nous disent pas qu'il n'y a pas d'argent ou je ne sais quelle autre excuse», avertit-il. Et d'ajouter: «On se réunira à la rentrée et si l'information se confirme la base prendra la décision qui s'impose. Mais avec ce comportement, le ministère risque de perturber la rentrée», souligne-t-il. Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), se dit étonné par une telle information. «Je tombe des nues, si cela s'avérait exact c'est une terrible volte-face qui risque d'enflammer le secteur de l'éducation», estime le SG du Snapest, Meriane Meziane. «Si le ministre a déclaré cela, c'est qu'il y a un recul envers ses engagements et cela serait très grave», garantit-il. «Pourtant, j'ai rencontré M.Benbouzid au mois de juin lors de la cérémonie en l'honneur des lauréats du Bac et il m'avait réaffirmé ses engagements», relate-t-il, ahuri.«Je suis abasourdi par cette information qui, si elle se confirme, nous obligera à prendre les mesures adéquates», conclut M.Meriane.
