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Mensonge du voleur?
Publié dans L'Expression le 18 - 08 - 2012

Un vol de roues est commis. Fathi B. travaille au Sud dans l'entreprise familiale. Fathi est condamné.
Fathi B. comparaît pour vol de roues de voitures. Il a fait opposition sur un jugement rendu par défait où le mandat d'arrêt est la «star» de ce trimestre pour le pauvre inculpé qui entre au box, flanqué d'un gaillard de la Dgsn, sur le qui-vive.
La tête qu'a ce pauvre bougre démontre si besoin est que c'est la première fois de sa vie qu'il rend visite à la taule en vue d'y vider le mandat d'arrêt.
Et la détention préventive n'est expliquée qu'à ceux qui l'ont côtoyée - même une seule nuit! Un enfer! C'est ce que soulignent tous ceux qui ont fait connaissance avec le greffier de la prison où comme aime à le souligner l'inamovible directeur des prisons, l'institution de la rééducation!?! Vérifiable? Pas si sûr à voir le nombre effarant de récidivistes qui semblent préférer la taule à la rue et ses désagréments inqualifiables et inénarrables.
D'emblée, Maârouf Chebli, le juge brun du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) plaisante en ouvrant la chemise de Fathi B. Et il plaisante très bien, histoire de «briser la glace» avec le détenu.
- «Alors inculpé, la détention est bien?»
- «Ce n'est pas une place là où j'étais ce matin!» répond l'inculpé à qui le président lance une fleur sous le regard neutre de Naïma Amirat, la seconde de Talbi Zoubir, le procureur en titre en excellente posture.
Chebli passe outre cette réponse sans commentaire et demande: «Vous travaillez Fathi? Si oui, que faites-vous là où vous résidez?» «Je suis entrepreneur et je suis installé au Sud. Rien que pour cela, je n'étais pas sur les lieux du méfait.» «C'est ce que nous vérifierons tout à l'heure en entendant les témoins oculaires», tranche provisoirement le président qui s'aperçoit que Amirat fait une moue comme pour prier Allah afin qu'il fasse en sorte d'avoir les bons témoins.
Maître Benarbia Jr est plutôt serein. Il n'intervient pas, histoire de jauger l'attitude du juge, de son client, de la procureure et surtout les deux témoins.
Il donne même la nette impression qu'il a déjà peaufiné sa plaidoirie et détient une carte qu'il abattra plus tard sous le nez du juge. Ce juge qu'il faut louer pour sa prestance. Il va droit au but. Il ne cherche jamais de poux dans les cuirs chevelus et gagne un temps précieux.
L'avocat sait tout de même que son client a écopé d'une lourde peine d'emprisonnement ferme de trois ans et d'une amende pour vol, fait prévu et puni par l'article 350 du Code pénal.
Et à le voir caresser les branches de belle paire de lunettes reposantes, nous avions la certitude que l'inculpé allait plaider non coupable et donc il fallait attendre l'appel de la maman et de son fils pour être fixé sur le sort du détenu qui avait évidemment nié avec force et avec beaucoup de retenue.
Une attitude d'un innocent excellemment préparé par son conseil. Et lorsqu'un «Benarbia» - le père ou les deux enfants - prépare le client, c'est de bonne augure.
Et le jeune avocat n'aura pas à se faire un sang d'encre car le premier témoin, la maman, qui a levé la main droite pour dire la vérité, va aussitôt blanchir Fathi. Malika C. n'a pas vu le détenu en pleine opération de vol: «Non, je n'ai jamais vu ce monsieur», assure-t-elle, la face rouge, ce qui arrive souvent à des citoyens qui ont horreur d'être convoqués à la barre témoigner pour aider la justice.
Chebli la joue grand: il remercie chaleureusement Malika C. qui cède sa place à la barre à son cadet de fils, lequel est catégorique: «Non monsieur le président, je n'ai jamais vu ce monsieur chez nous ou dans les parages!» Et comme on dit, «quand le vin est tiré, il faut le boire». Maître Benarbia jubile en silence. Il sait que la défense vient d'adresser un maître tir de loin qui a dû surprendre la «gardienne de l'opportunité des poursuites» Naïma Amirat qui ne bronche pas et ce, d'autant plus qu'elle venait de requérir une lourde peine.
C'est alors que le magistrat invite, juste après avoir mis noir sur blanc, les deux «non» des témoins, le défenseur à jouer son rôle.
D'emblée, le jeune Maître Benarbia va droit à la réception de la convocation émanant de la police: «Monsieur le président, mon client s'était précipité chez les policiers dès qu'il avait parcouru le jugement du tribunal. Avec un casier vierge comme vous l'aviez si bien annoncé depuis le pupitre, Fathi n'avait aucune raison d'avoir peur. Il n'était pas sur les lieux du méfait. Les deux témoins vous ont certifié ne pas le connaître. Il exerce au Sud dans l'entreprise de son père. Il n'y a que le pseudo-complice qui avait pu donner ses coordonnées. Et vous savez très bien, monsieur le président, que les déclarations d'un inculpé à l'encontre d'un autre ne sont jamais prises en considération. Mieux, il n'y a pas de preuves, ni témoins, encore moins d'empreintes digitales. Pire, le voleur a écopé sur le siège d'une peine de un an d'emprisonnement associée du... sursis! Il est dehors! Fathi croupit en prison. Alors? Que reste-t-il au tribunal? Relaxer Fathi, faute de preuves!
Chebli s'était retenu car il a remercié l'avocat du bout des lèvres. Il nous a semblé qu'il voulait crier un «Hourrah» devant la prestation de ce Benarbia en grande forme en ce début de semaine.
Et Maître Chaouki Benarbia était ravi...
Le verdict ne pouvait qu'être la relaxe car tous les ingrédients pour une bonne décision étaient réunis. Ils s'étaient donnés rendez-vous à Saïd Hamdine où trône le tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger).


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