Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi De nombreuses voix se sont élevées en faveur d'un renforcement des sanctions européennes et internationales à l'encontre de Téhéran. Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a accusé le Canada d'avoir rompu ses relations avec l'Iran pour plaire à Israël. ́ ́L'action du Canada est dans la droite ligne des intérêts du régime sioniste (Israël, ndlr) car il essaye d'approfondir ses relations avec ce régime ́ ́, a affirmé le ministre lors d'une session du Parlement à huis clos, selon l'agence de presse iranienne Mehr. Il a ajouté, selon l'agence Isna, que la venue du chef de l'ONU Ban Ki-moon au sommet des Non-Alignés à Téhéran fin août avait provoqué la colère du Canada. Le chef du Parlement Ali Larijani a, lui, estimé que ́ ́le comportement irréfléchi du Canada montre qu'il est nerveux ́ ́, selon l'agence Ilna. Les autorités iraniennes avaient prévenu vendredi qu'elles donneraient une ́ ́réponse adéquate ́ ́ à la décision canadienne annoncée le même jour. Ottawa a annoncé la fermeture de son ambassade en Iran et l'expulsion de tous les diplomates iraniens encore en poste au Canada, en invoquant ́ ́l'aide militaire iranienne croissante ́ ́ au régime syrien, le programme nucléaire controversé iranien et les menaces proférées par Téhéran contre Israël. Le Canada est un allié fidèle d'Israël, ennemi juré de l'Iran. L'Iran dément fournir des armes au régime syrien confronté à une rébellion armée et nie vouloir se doter de l'arme nucléaire comme l'en accusent les Occidentaux et Israël. L'Iran a aussi dénoncé comme ́ ́irresponsables ́ ́ les appels de pays au sein de l'Union européenne à un renforcement des sanctions déjà sévères à l'encontre de Téhéran, suspecté de vouloir se doter de l'arme atomique. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a dénoncé d'éventuelles nouvelles sanctions ́ ́inefficaces ́ ́ et ́ ́obsolètes ́ ́ dans un communiqué cité par la télévision d'Etat Irib. Il a jugé ́ ́irresponsables ́ ́ les déclarations du chef de la diplomatie britannique William Hague qui avait estimé vendredi ́ ́nécessaire d'augmenter la pression sur l'Iran ́ ́, appelant ses homologues européens réunis à Chypre à ́ ́intensifier les sanctions ́ ́. En outre, selon M.Mehmanparast, ces propos ́ ́violent ́ ́ les règles de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). Lors de cette réunion, de nombreuses voix se sont élevées en faveur d'un renforcement des sanctions européennes et internationales à l'encontre de Téhéran que les Occidentaux soupçonnent de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. La monnaie iranienne, le rial, a enregistré son taux de change le plus bas contre le dollar, la Banque centrale affirmant essayer d'éviter le plongeon sur fond de ́ ́guerre économique avec le monde ́ ́. L'Iran est soumis notamment à un embargo bancaire occidental mis en place en 2010 par les Etats-Unis et l'Union européenne pour sanctionner le refus iranien de cesser ses activités nucléaires sensibles. L'Occident accuse l'Iran, qui dément, de chercher à se doter de la bombe atomique. Hier, un dollar s'échangeait contre 23.710 rials dans les bureaux de change, selon des sites spécialisés fournissant les taux en temps réel et un cambiste joint par téléphone. Cela représente une dépréciation de plus de 3% depuis samedi et de plus de 8% depuis que le président Mahmoud Ahmadinejad a reconnu mercredi que les sanctions européennes liées au programme nucléaire controversé de l'Iran causaient ́ ́quelques problèmes ́ ́ à son pays. Le dernier taux informel représentait environ le double du taux officiel fixé à 12.260 rials, utilisé seulement pour l'importation de produits de première nécessité et réservé par le gouvernement à ses agences et à quelques entreprises privilégiées. ́ ́La Banque centrale ne peut pas systématiquement baisser le taux de change, mais nous avons tenté de contrôler ́ ́ la baisse, a déclaré le président de la Banque centrale, Mahmoud Bahmani, cité par l'agence Isna. ́ ́Nous sommes dans une situation de guerre. Nous menons une guerre économique avec le monde ́ ́. Depuis l'annonce de nouvelles sanctions européennes et américaines en décembre 2011, le rial a perdu environ la moitié de sa valeur. La veille, l'Union européenne a brandi la menace d'un renforcement des sanctions face à l'impasse dans le dossier nucléaire. Les sévères sanctions bancaires imposées à l'Iran depuis 2010 ont ralenti l'activité industrielle, réduit les investissements étrangers, provoqué une inflation de plus de 20%, accru le chômage et entraîné une pénurie de devises. La situation s'est aggravée avec un embargo pétrolier qui a provoqué depuis 2012 une chute de 50% des exportations de brut dont l'Iran tire l'essentiel de ses ressources en devises, et un fort recul de la production tombée au plus bas depuis vingt ans. En outre, une éventuelle attaque israélienne contre les infrastructures nucléaires iraniennes a largement alimenté l'incertitude sur les marchés.