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Pour un progrès en pente douce
DEVELOPPEMENT DURABLE
Publié dans L'Expression le 04 - 10 - 2012

Nous ne savons pas où nous allons et cela malgré les efforts déployés par les autorités pour développer les énergies renouvelables
Les quatre charpentes de la grande case de la vie - la terre, l'eau, la lumière et le souffle- sont malades. Les êtres humains seront également malades, car leur coeur s'est trop durci. Et le monde se brise un peu plus chaque jour, car l'argent a plus d'importance que les êtres humains, plus d'importance que la création et que le créateuré. Pierre Rabhi
Le 1er Symposium international sur la gestion durable des entreprises s'est ouvert le 1er octobre à Alger avec la participation d'universitaires, de spécialistes algériens et étrangers et de chefs d'entreprise. L'objectif est de pouvoir faire face aux enjeux de la globalisation, Pour ce faire, les pays du Maghreb, Algérie, Maroc, Tunisie, se sont engagés dans des processus de développement économique, faisant appel à d'importants programmes de mise à niveau. Dans la compétition âpre à l'échelle internationale, l'une des contraintes imposées de plus en plus est la contrainte environnementale réglée par les normes ISO 9000 et 14000 qui prennent en charge la dimension énergie, pollution et développement durable. La gestion environnementale s'impose comme un outil à intégrer dans les actions recommandées garantissant une profitabilité économique et répondant par là même aux stratégies nationales de préservation de l'environnement.
Quel est le degré d'intégration de la gestion environnementale dans ces programmes? Quels sont les moyens qui permettent une prise en considération de la performance environnementale dans la gestion des entreprises maghrébines? Quelles opportunités s'offrent aux entrepreneurs dans l'économie verte? Près de trente conférences ont eu lieu animées sur les différents aspects liés à la gestion environnementale, à l'instar de l'étude des moyens permettant la prise en considération de la performance environnementale dans la gestion des entreprises maghrébines. Trois axes ont été débattus. D'abord, l'importance de la gestion environnementale dans la démarche de croissance initiée par les programmes de mise à niveau au Maghreb. Ensuite, les bénéfices liés à la gestion environnementale et les solutions qui s'offrent aux entrepreneurs. Enfin? les potentialités et les opportunités qui s'offrent aux entreprises pour un développement durable.
La cohabitation entre le développement économique et la préservation de l'environnement est-elle possible? Cette rencontre a permis de se rendre compte que la menace, corollaire d'une industrialisation «irréfléchie», est «multiple», note Abdel- kader Aggoun, président du Club des entrepreneurs et industriels. Et il devient évident que «l'Algérie ne pourra rester en marge de ce vaste mouvement». Le Pr Benabdelli Khelloufi insiste sur le fait que les différents programmes de gestion environnementale, mis en place en Algérie, «doivent permettre de créer des emplois permanents». Pour les experts le green-business crée de l'emploi. Sur une période d'investissement à faible coût ne dépassant pas les trois années, il sera possible de «créer 50.000 emplois verts durables et 10.000 périodiques», selon les experts. Les domaines qui feront l'objet d'une demande croissante sont «le traitement et la réutilisation des eaux usées, la gestion des déchets, leur valorisation. Les possibilités de récupération sont estimées annuellement à 120.000 tonnes pour le carton, 400.000 pour les métaux divers et 30.000 pour le textile. Même les banques s'y intéressent, elles ne veulent pas rester en marge de ce challenge
Pour Mahdi Kaïd Youcef, directeur de la Badr, il est catégorique: passer au vert pour le secteur bancaire apparaît comme une étape «pratique dans la protection de l'environnement à travers l'investissement dans les ressources et services écologiques, tels que la stabilité du climat et la biodiversité. M.Ahmed Akli, cadre dans le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, a indiqué que plus de deux cent contrats de performance ont été signés entre le ministère et des entreprises pour la réalisation d'un programme de dépollution, dans le cadre d'une gestion environnementale durable. Acculée par la nécessité de réaliser des gains immédiats et préserver sa place sur un marché de plus en plus concurrentiel, l'entreprise algérienne serait peu regardante sur les questions liées à la préservation de l'environnement, à l'efficience énergétique et à l'économie verte en général.
Ce que je crois
Au-delà de la nécessité de ce type de manifestation pour attirer l'attention sur la dimension environnementale, mon intervention en préambule s'est faite autour de trois axes. Dans une première partie, j'ai fait un état des lieux de la planète du point de vue de l'énergie et des changements climatiques, j'ai ensuite brossé un tableau noir du futur à 2030, 2050 avec en toile de fond, une crise de l'énergie, une crise de l'eau,une débâcle climatique maintenant que le voeu pieux de ne pas dépasser les 2°c appartient au passé, j'ai clôturé ce futur apocalyptique par le choc des civilisations induit par une mondialisation laminoir et un néolibéralisme conquérant...
La troisième partie de ma conférence à concerné l'Algérie. J'ai une fois de plus décrit les défis qui nous attendent. En Algérie, d'énormes chantiers existent en essayant de régler, quoi que d'une manière sectorielle, les problèmes environnementaux. Les efforts consentis sont louables mais encore insuffisants et manquent de cohérence d'ensemble. A la problématique environnementale, je dirai que notre pays a besoin d'une stratégie. Il faut une utilisation raisonnable de l'énergie et de l'eau. L'Algérie n'est pas indemne des changements climatiques. Des études menées par le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), ont fait part du danger imminent qui guette la planète et naturellement l'Algérie. Il y a un double risque. En premier lieu, il s'agit de changements intempestifs (des pluies torrentielles qui seront suivies immédiatement par une sécheresse). Secundo, il est question du stress hydrique. D'où la nécessité d'économiser l'eau car les barrages, aussi utiles soient-ils, demeurent, à eux seuls, insuffisants. Entre autres solutions, je préconise d'aller, dans les meilleurs délais, vers la vérité des prix de l'eau. Cela participe à diminuer l'impact de l'empreinte écologique de l'homme sur l'environnement. Chaque citoyen algérien gaspille une moyenne de 4 tonnes de CO2 par an. Aussi, je propose de se pencher vers le «Sirghaz» en ce qui concerne les voitures. Une chose est sûre, l'Algérie a besoin d'un modèle énergétique qui nous permette de tracer un cap pour les 20 prochaines années. Les études sur le climat ont récemment révélé que la température de la Terre dépassera les deux degrés. On parle de trois à quatre degrés. Il est certain que l'Algérie sera affectée. (1)
Que faut-il faire?
Une fois de plus, j'ai énuméré les contraintes «L'écologie, la préservation de nos ressources est l'affaire de tous».Les états généraux de l'énergie doivent être mis en place au plus vite pour préserver l'avenir des générations futures. Le développement durable, un défi que devra relever l'Algérie si elle veut continuer à exister.
La première contrainte n'est autre que le gaspillage de l'énergie sous toutes ses formes. Nous devons nous mettre à l'économie d'énergie (électricité, eau, gaz, carburant,...) pour diminuer nos besoins. Nous gaspillons environ 20% d'énergie soit l'équivalent de 7 millions de tonnes de pétrole soit encore 50 millions de barils soit encore à 5 milliards de dollars à 100 dollars le baril. Réfléchissons à ce que nous pourrions faire avec cet argent. Plusieurs universités de qualité qui seront le vrai socle de l'économie de la connaissance. «Consommez moins, pour consommer mieux.»
La deuxième contrainte environnementale auquel l'Algérie devra mettre fin est la consommation abusive de carburant pour stopper la pollution qu'il engendre. «Il est temps de rouler propre, pour cela, nous devons mettre fin au pétrole dans les transports», prône-t-il. Comment doit-on procéder? «Il faut passer au GPL ou au moins à la double carburation.» Les voitures qui consomment beaucoup et dégagent de grandes quantités de CO2 devraient être bannies! Il faut au moins se mettre aux normes européennes qui sont de 120 g de CO2/km.»
Développer les transports en commun, encourager leur utilisation et inciter les gens au covoiturage, sont de petits gestes simples qui préserveront l'avenir de nos enfants. Nous avons abandonné l'écologie. Elle n'a plus aucune place dans la société. Et c'est malheureux car c'est de notre environnement que nous vivons», assène-t-il. «L'écologie, la préservation de nos ressources est l'affaire de tous, il y a de nouveaux comportements que la société doit s'approprier Dans ces conditions il ne peut y avoir de futur pour l'Algérie sans une vraie politique énergétique du pays qui ne se base pas sur les prix de revient réels. «Tant qu'on ne se basera pas sur les prix de revient réels de l'eau et de l'électricité, nous n'avancerons jamais. Comment allons-nous faire avec le déclin annoncé du pétrole dans moins de quinze ans avec un pompage aussi frénétique?
Il nous faut sauvegarder nos ressources. Il faut penser aux générations futures, il faut mettre un frein au pompage frénétique des ressources fossiles. Notre meilleure banque est notre sous-sol, les gaz non conventionnels outre le fait qu'ils donneraient lieu à un désastre écologique, ont une technologie qui n'est encore pas mâture. Annoncer de mirobolants gisements (7000 milliards de m3) est de mon point de vue un mauvais signal que nous donnons aux citoyens qui ne seront pas incités à l'effort pour sortir de la malédiction de la rente. Les gaz de schiste devraient être pour nous un capital à ne pas toucher et à garder pour les générations futures Nous n'avons aucune stratégie, nous ne savons pas où nous allons et cela malgré les efforts déployés par les autorités pour développer les énergies renouvelables. Nous devons investir à marche forcée sur les énergies renouvelables dans le cadre d'un modèle énergétique qui doit prendre en compte les contraintes et faire les projections pour l'avenir 2030 -2050. Les états généraux de l'énergie doivent être mis en place au plus vite pour préserver l'avenir des générations futures. Les Algériens doivent devenir des éco- consommateurs et non des «égo- consommateurs, comme ils le sont maintenant», Le développement durable ne se fera pas sans la formation des hommes «colonne vertébrale» du développement dans tous les pays du monde. Il faut intéresser les jeunes au destin de leur pays, et cela on ne peut le faire sans les former.
La protection de l'environnement est une nécessité. En 1972, nous étions en dessous de la capacité maximum de la Terre à supporter nos activités, à 85% environ. Aujourd'hui, nous sommes à 150%. Nous allons voir plus de changement dans les vingt ans à venir que dans les cent dernières années. Il y aura des changements sociaux, économiques et politiques. Pour le Smithsonian Magazine, «The world is on track for disaster...», autrement dit, «tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre». Ce désastre, se déroulera du fait que, si l'humanité continue à consommer plus que la nature ne peut produire, un effondrement économique se traduisant pas une baisse massive de la population se produira aux alentours de 2030. D'après un sondage fait en 1998 auprès de 400 biologistes par le Muséum d'histoire naturelle américain de New-York, près de 70% des biologistes pensent que nous sommes actuellement au début d'une extinction de masse causée par l'homme, connue en tant qu'extinction de l'holocène. Dans ce sondage, la même proportion de personnes interrogées était d'accord avec la prédiction selon laquelle jusqu'à 20% de toutes les populations vivantes pourraient s'éteindre d'ici une trentaine d'années (vers 2028).
Décroître d'une façon ordonnée sa façon de consommer l'énergie en mettant le cap sur les fondamentaux de la vie comme le martèle aussi Pierre Rabhi, c'est peut être cela qui va sauver la planète. Faire la chasse au gaspi, consommer local, consommer les fruits de saison, donner une seconde vie aux choses, en un mot changer de paradigme en tournant le dos à cette civilisation de l'éphémère. «Le progrès écrit Pierre Rabhi, ne libère pas. (...) Il faut que l'humanité se pose la question: le progrès, pour quoi faire? Et avant: qu'est-ce que vivre? S'il s'agit juste de consommer, je n'appelle pas ça la vie, si nous nous accrochons à notre modèle de société, c'est le dépôt de bilan planétaire.»


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