«Vous avez affronté le terrorisme durant la décennie noire au moment où eux se prélassaient dans les palais royaux.» C'est ainsi que Ali Benflis, secrétaire général du FLN et candidat à la prochaine présidentielle, s'est adressé aux militants du parti venus nombreux assister au meeting organisé, hier, à la maison du Peuple d'Alger. Une accusation à peine voilée à l'encontre du locataire d'El-Mouradia et ses relais qu'il accuse d'avoir fomenté un complot à l'encontre du FLN. Acclamé par des «Benflis président» et des youyous retentissants, l'ex-chef de gouvernement n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer ce complot ourdi contre son parti. Cédant parfois sa veste d'homme politique au juriste qui sommeille en lui, Benflis a tenté dans un jargon purement technique d'expliquer à la forte assistance les 4 cas de figure où un procès est intenté contre un parti politique légal. Selon la loi sur les associations à caractère politique, l'orateur affirme qu'il «existe seulement et seulement 4 cas de figure donnant attribution ou compétence à la chambre administrative de statuer sur l'affaire. Et dans les 4 cas le demandeur ne peut être que le ministère de l'Intérieur». 4 cas ne sont appliqués que sur les membres fondateurs du parti et dans le cas de dissolution ou de disparition du parti. «Or dans notre cas c'est l'invalidation du VIIIe congrès qui est demandé», souligne l'orateur. «De ce fait le ministère de l'Intérieur n'a pas trouvé mieux que de passer le relais à des personnes à la solde de l'administration», a-t-il encore ajouté. «Et quand des personnes ont attaqué une direction d'un parti légal, cela démontre que nous sommes dans un Etat de non-droit», a argumenté Benflis. Cette campagne de déstabilisation est transposée même au niveau des élus locaux. A titre d'information Benflis a tenu à raconter cette anecdote qui s'est déroulée avant-hier à Mila où les autorités locales lui ont refusé l'accès à la salle des sports pour animer un meeting. Ce dernier s'est déroulé sur une esplanade publique, selon l'orateur. Toute cette mascarade, le conférencier l'attribue à une seule et une seule chose: «Le koursi». Dans sa plaidoirie le candidat à la présidentielle a fait le procès de l'actuel gouvernement qu'il accuse ouvertement d'«avoir instrumentalisé la justice et l'administration à des fins personnelles. Au lieu d'endiguer la misère populaire et de résorber les maux sociaux, ils n'ont pas trouvé mieux que de déstabiliser le parti par des manoeuvres sournoises en créant un faux procès» d'une part et de cerner les grands axes de son programme d'action d'autre part. Concernant le second chapitre, Benflis a plaidé pour un Etat démocratique où les libertés individuelles et d'expression seront consacrées. En outre, l'enfant des Aurès reste convaincu qu'il ne saurait y avoir un Etat de droit où la justice est instrumentalisée à des fins personnelles. Concernant le prochain rendez-vous électoral, le SG du FLN a souligné que sa formation politique propose un programme favorisant la prise de décisions courageuses, notamment l'édification d'un Etat démocratique et social dans le cadre des principes islamiques, tels que mentionnés dans l'appel du 1er novembre 1954».