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Du rap algérien à l'état pur
TCHISTA EL BEZ, ARTISTE RAPPEUR, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 17 - 11 - 2012


Tchista El Bez, membre de Freekence
Sous la désignation de Freekence, Tchista El Bez, jeune rappeur de Boumerdès du quartier des 1200 Logments nous livre un album contestataire et subversif à l'image de l'outil musical dont il se sert pour brandir ses histoires et ses messages. Nombreuses sont les collaborations réunies sur le disque,en compagnie de Hostile, producteur exclusif de l'album, et des rappeurs algériens, confirmés et talentueux, issus des quartiers populaires de l'est à l'ouest, notamment de Boumerdès, avec Omar la Voix gnawi, Hussein Dey, avec les biens connus Moh 4.4, Diaz et Rabah membres d'MBS, Oran avec Fadavex, Yakuza de Annaba, Capt'n Hass de Maghnia, constituant une assemblée inédite dans le paysage du rap algérien et surtout une véritable armada de jeunes passionnés. Une approche personnelle et sincère au micro, une crédibilité étant donné le langage, représentant d'une réalité assez féroce, à travers une expression populaire propre à la musique chaâbie et aux entrailles sinueuses des bas-fonds de l'Algérie. Des textes à la fréquence sévère, drôle, poignante, évoquant l'histoire et les fiefs d'une jeunesse désenchantée ou prête à hausser le ton. C'est justement pour rappeler cette même histoire que Freekence a décidé de sortir ses crocs avec l'album Etat d'Urgence.
L'Expression: Y a-t-il un public pour le rap algérien?
Tchista El Bez: Oui et heureusement, c'est grâce à leur encouragement et leur soutient que nous portons encore notre désir d'aller de l'avant et de prendre le risque de nous aventurer dans la musique. Nos textes et nos préoccupations les touchent, parce qu'ils sortent tout droit d'une même réalité.
Que penses-tu de la scène rap en Algérie?
La scène rap se fait très rare en Algérie et elle manque affreusement d'organisation. De nos jours, il n'y a pas de manifestation 100% RAP. Des festivals sans cachet ou des associations qui oeuvrent quand elles le peuvent, avec un mélange des genres de musique.
Pour quelle raison le rap ne bénéficierait pas d'une attention, d'une scène ou d'une expression plus libre? Est-ce délibéré?
Si on parle bien de rap, on ne veut pas le promouvoir ni, en toute évidence, le considérer en Algérie pour son statut d'art urbain. Parce que le vrai rap engagé dérange et qu'il se trimballe une réputation assez mauvaise par les temps qui courent. Le rap est un art de rue et la rue véhicule aussi son lot de mauvaises images. D'autant plus que nous sommes les enfants de la rue et la vérité sort bien de la bouche des enfants. Mais certaines vérités ont du mal à être acceptées ou entendues.
Est-ce en raison de ce respect ancestral qui fait défaut au réalisme du message de cette musique?
Non, le message rap peut s'avérer respectueux et réaliste. Nos grands-parents et nos parents, en qualité de gens modestes, ont grandi avec une certaine discipline, ils se sont voués au respect des valeurs que j'intègre naturellement dans mon expression, autrement dit, «el hadra bet'baâ» (une parole avec une éthique). Mais à cause d'une espèce de benêts qui se prennent pour des gangsters en plus d'être vulgaires, portent atteinte à l'intégrité et à la profondeur du message rap, le public respectable finit par s'en détourner et avoir honte pour cette musique ternie qui n'a plus rien à offrir que des attitudes infantiles.
Les titres Hak wach hassina, (tiens ce qu'on éprouve) et Arwah nahkilek (viens que je te raconte) expriment en quelque sorte une invitation à saisir la fureur et la tendresse qui t'animent. Peux-tu nous en dire plus sur le fond de ton message?
Ce beau pays nous l'aimons et c'est le fait d'avoir de la haine en retour qui nous désole, c'est un rapport avec nos autorités qui laisse présager qu'on nous verraient bien piégés dans le fossé, histoire de ne pas déranger les grands désordres et les grandes magouilles qui traînent sournoisement entre les hautes sphères. Du reste, ce sont des sentiments d'injustice, une dénonciation de la misère sociale et d'une mauvaise farce à l'encontre de la jeunesse algérienne.
Tu as opté pour le téléchargement gratuit de ton album. Est-ce une manière d'envoyer balader l'industrie? Ou peut-être l'unique façon en Algérie de faire partager son art et son message?
Pourquoi salir sa musique et se salir soi- même en devenant l'esclave du joug commercial, il serait plus intéressant de demeurer indépendant et de gérer à sa façon la nature et les conditions de sa musique. Le partage gratuit sur la Toile à permis 4000 téléchargements soit 4000 personnes qui ont écouté notre musique. C'est dans la franchise qu'on exerce notre art, et on le destine à qui veut l'entendre.
Sur quelle fréquence es-tu branché en ce moment?
Du chaâbi (Amer el Zahi, El Anka Matoub Lounès Dahmane El Harrachi..), du rap français de la vieille école (I AM, Fonky Family, Tandem) autrement dit, tout ce qui est bon comme onde et qui vient du bled.


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