Aux militants et militantesdu Rassemblement national démocratique. Chers frères, chères soeurs, militants du Rassemblement national démocratique. Je voudrai tout d'abord vous féliciter pour les succès obtenus par notre Parti lors des élections locales du 29 Novembre dernier, car ces résultats sont les vôtres. Votre mérite est d'autant plus grand face à la crise au sein de notre Rassemblement. Cette crise a entaché le climat et l'image du Parti lors du Conseil national tenu à la fin Mai 2012. Cependant, la grande majorité des membres de ce Conseil a fait prévaloir la sagesse pour permettre à notre Parti de préparer sereinement sa participation aux dernières élections locales. C'est d'ailleurs ce même souci qui m'a imposé le silence sur cette crise jusqu'à ce jour. A présent que le Parti a parachevé sa participation aux rendez-vous électoraux des locales et du renouvellement partiel du Conseil de la nation, j'estime de mon devoir de vous entretenir de la situation de notre Rassemblement. L'objet de mon propos n'est pas de juger qui que ce soit, ni même de répondre aux attaques parfois blessantes dont j'ai été l'objet. il s'agit pour moi en ma qualité de Secrétaire général, de dresser des constats et d'en tirer quelques conclusions. . Mon premier constat est qu'une division s'est instaurée au sein du Conseil national au motif déclaré de ma mission de Secrétaire général du Parti. Mon second constat est que le mouvement qui est à l'origine de cette crise a choisi d'agir en dehors du cadre institutionnel du Parti. Un grand nombre des signataires des pétitions en circulation ne sont pas membres du Conseil national. Un processus d'installation de bureaux locaux parallèles a été engagé à travers certains chefs-lieux de wilaya. Mon troisième constat est que toute cette situation risque d'évoluer vers une dérive dangereuse pour l'avenir du Parti, et cela pour trois motifs au moins. - d'abord, le parti risque la division si la divergence entre membres du Conseil national devait aboutir à une confrontation lors de la prochaine réunion de cette instance, surtout en cas de tentative d'y imposer la présence de personnes qui n'en sont pas membres. - ensuite, un Conseil national troublé influera négativement sur la préparation du prochain Congrès, ce qui aboutira à une crise durable dans notre Rassemblement. - Enfin, la poursuite du processus d'installation de bureaux locaux parallèles du Parti aboutirait à la division des militants, et même au risque de confrontations parmi eux. Des constats qui précèdent, je tire personnellement certaines conclusions. I°. Il est impératif de circonscrire la crise actuelle en évitant que les différences de positions entre les membres du Conseil national n'évoluent vers une division au sein de cette instance. 2°. Il importe de réunir les conditions d'un retour à la sérénité pour que, une fois dépassés les motifs de la crise actuelle, notre Parti puisse préserver son unité et préparer son prochain Congrès. 3°. Le Statut et le Règlement intérieur du Parti disposent que, le Conseil national se réunit sous la présidence du Secrétaire général, et que la Commission nationale de préparation du Congrès est présidée par le Secrétaire général du Parti. Or, la mise en oeuvre de ces dispositions ne contribuera ni à la tenue d'une session productive du Conseil national, ni au dénouement de la crise actuelle, ni enfin à une préparation sereine du Congrès. En ce qui me concerne, je considère que le premier devoir de chaque militant est d'oeuvrer à la préservation de l'unité et de la stabilité du Rassemblement national démocratique. Mes responsabilités m'imposaient jusqu'ici de préserver nos militants des remous de la crise pour qu'ils se focalisent sur les compétitions autour des Assemblées locales puis des élections partielles au Conseil de la Nation. Mes responsabilités m'imposaient aussi de convier la réunion du Conseil national les 17, 18 et 19 de ce mois et d'assurer sa préparation matérielle et logistique. A présent, mon devoir est d'apporter ma contribution personnelle à la réunion de conditions dans lesquelles, je l'espère, le Rassemblement retrouvera la sérénité et la stabilité, et retournera au plein respect par tous des dispositions de son Statut et de son Règlement intérieur. Le militantisme n'a jamais été pour moi une démarche d'ambitions ou de calculs personnels de quelque nature qu'ils soient, et j'espère que ceux qui en doutaient en seront désormais convaincus. Le militantisme est encore moins pour moi, une affaire de lutte interne au sein de ma famille politique, au risque de la voir se déchirer. Le militantisme est à mes yeux un comportement, un engagement pour des idées et pour une cause, et j'ai eu à le démontrer au fil de longues années et dans des circonstances particulièrement difficiles. La responsabilité dans le cadre du parti est aussi pour moi une mission qui s'appuie sur la confiance mutuelle avant de découler d'une majorité résultant de la mise en oeuvre des textes du parti. Je considère cela plus essentiel encore lorsqu'il s'agit de la première fonction organique au sein du Parti et d'une divergence surgie à ce sujet au sein du Conseil national de notre Rassemblement. Voilà pourquoi, j'ai le regret de vous informer de ma démission de mes fonctions de Secrétaire général du Parti, à compter de Mardi 15 Janvier 2013. J'annonce cette décision directement aux militants car, conformément aux textes fondamentaux du Parti, le Conseil national n'est pas habilité à se prononcer sur mon mandat qui émane du Congrès. J'annonce aussi cette démission avant la prochaine session du Conseil National, de sorte que cette instance puisse mettre en oeuvre les dispositions de l'article 46 du Statut du parti, qui habilite cette instance notamment à désigner un Secrétaire général intérimaire. Je démissionne également en ce moment précis car, je suis convaincu que la poursuite de ma mission jusqu'à la tenue d'un 4e Congrès ordinaire avant Juin prochain, aura pour conséquence de faire perdurer un climat de tension qui n'est pas souhaitable. Enfin, je considère personnellement que ma démission prendra effet le 15 de ce mois, de sorte à éviter une longue vacance administrative du poste de Secrétaire général, et en outre, à permettre aux bonnes volontés au sein du Parti de se concerter, avant la réunion du Conseil, sur le choix d'un Secrétaire général intérimaire. j'espère que ma démission amènera les acteurs du mouvement qui s'est dressé contre ma présence à la tête du parti, à cesser toute action parallèle au niveau des structures de base et à aller vers une réunion du Conseil national regroupant uniquement sa composante dégagée par le Congrès, et de mettre en oeuvre les dispositions pertinentes du Statut et du Règlement intérieur du Parti. J'appelle ceux, nombreux parmi les membres du Conseil national qui m'ont honoré de leur soutien face à la récente crise, à prendre part à la prochaine réunion du Conseil national pour concourir à la restauration de la légalité et de l'unité au sein de notre Rassemblement. A vous, chers frères et soeurs militants de notre Parti, je voudrai vous remercier sincèrement de votre soutien durant toutes ces années où j'ai servi à la Direction du parti. Ma décision sera peut-être amère pour certains parmi vous, et je sollicite leur indulgence et leur compréhension, car ma démission n'est pas au service d'un agenda personnel comme pourraient le prétendre certains, son seul motif étant la préservation de l'unité de notre Parti dont je demeurerai un militant. C'est uni que le Rassemblement continuera de progresser et de servir l'Algérie Novembriste, Républicaine et Démocratique pour laquelle il milite. La préservation de cette unité de notre Rassemblement est donc le devoir premier de chacun de nous. En conclusion, je formule tous mes voeux pour notre Rassemblement et vous prie d'accepter mes plus fraternelles salutations. Ahmed Ouyahia, le 03 janvier 2013