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"On doit donner à Yennayer une dimension officielle"
FARID FERRAGUI, ARTISTE DE LA CHANSON SENTIMENTALE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 10 - 01 - 2013

Le rossignol de la chanson kabyle, Farid Ferragui, revient après huit ans d'absence à Alger. Invité par l'établissement Arts et Culture, à l'occasion de la célébration du Nouvel An amazigh, Yennayer 2963, nous l'avons rencontré avant son gala qui aura lieu demain vendredi à partir de 16h00 à la salle Ibn Khaldoun à Alger, A coeur ouvert, Farid salue d'ores et déjà ses milliers d'admirateurs. Loin de s'ériger en donneur de leçons, il a bien voulu répondre à nos questions, liées à son parcours et à la chanson de manière générale.
L'Expression: Après les galas que vous avez animés dans plusieurs wilayas, c'est au tour d'Alger de vous accueillir. Peut-on dire que c'est le grand retour sur la scène artistique?
Farid Ferragui: Je ne sais pas si c'est le grand retour ou pas. C'est au public de juger. En tout cas, je reviens à Alger après huit ans d'absence pour chanter le 11 janvier, à partir de 16h00 à la salle Ibn Khaldoun. J'ai animé deux galas à Tizi Ouzou, la salle était archicomble est ça s'est très bien passé. J'ai animé un autre gala à Tébessa dans le cadre de la semaine culturelle de Tizi Ouzou, et cette fois c'est l'établissement Arts et Culture qui m'invite pour fêter Yennayer, tout en espérant que cela va bien se passer.
Pensez-vous que Yennayer doit être fêté encore davantage?
Chaque peuple doit assumer son histoire et sa culture. Qu'on le veuille ou pas, Yennayer fait partie de notre histoire. Nous célébrons l'année berbère 2963. Je ne vais pas m'étaler longtemps sur cette date historique pour les Berbères. Yennayer fait partie de notre histoire et existence, tout en respectant le calendrier universel qui est une chose tout à fait normale. Nous faisons partie de ce monde. Mais Yennayer doit être dans tous les programmes de ceux qui gèrent la culture en Algérie. On ne doit pas rester uniquement dans les galas et les festivités officielles mais c'est un patrimoine de tous les Algériens. Yennayer doit être reconnu à tous les niveaux et sa promotion faite autant que possible. On doit donner à cette date une autre dimension de manière plus officielle.
Vous êtes connu et reconnu pour la qualité de votre chant sentimental. Qu'en est-il de l'évolution des thèmes que vous avez chantés?
Il n'y a jamais d'évolution. J'ai eu cette étiquette parce que je compose des thèmes sentimentaux et d'amour au sens élevé. Ce sont des chansons très fortes qui attirent beaucoup de gens. Je crois que j'ai attiré les gens beaucoup plus par l'art que par autre chose. Mais si on jette un regard sur tous les albums que j'ai produits, on voit qu'il y a un équilibre. Avant c'était la cassette, il y a eu toujours la face A et la face B. c'est-à-dire, la face A est consacrée pour la chanson sentimentale et la face B pour la chanson sociale. Je me suis toujours exprimé sur tous les événements qui ont secoué l'Algérie.
Avec une carrière de trente années, quelle analyse faites-vous sur la qualité de la chanson actuelle, notamment l'introduction du raï dans le chant kabyle?
Je suis artiste et je dois respecter tout le monde. Si vous parlez du raï, il faut dire que nous avons vécu une période creuse et une période noire où il n'y a pas eu d'encadrement. On n'a rien fait pour former notre jeunesse. Il faut investir dans la formation de l'homme, construire des infrastructures qui répondent aux besoins, mais, malheureusement, il n'y a pas eu tout cela et il fallait s'attendre à ce résultat. Notre génération, c'était une génération de texte parce qu'on avait hérité d'une génération qui nous donnait des chansons à textes. On avait aussi une génération qui revendiquait des causes justes à commencer par le problème identitaire, culturel, démocratique, etc. Mais dans les années 1990, il y avait le terrorisme, le laisser-aller qu'on a beaucoup encouragé même par les médias. Effectivement, il y a une autre étape à préparer dans la formation et l'encadrement et le suivi des jeunes, afin d'avoir une bonne relève et ce n'est pas dans la culture seulement, mais dans tous les domaines.
Vous avez aussi chanté les droits et l'émancipation de la femme en tant que personne humaniste et responsable à part entière dans le développement national. Que pensez-vous de l'évolution de la place de la femme en Algérie?
Je crois que le problème de la femme est ficelé par un problème politique. Il n'y a qu'à voir le Code de la famille. Mais quoi qu'il en soit il y a eu des étapes positives et une évolution par rapport au passé. Il y a quand même une compréhension de la part de la société algérienne. Beaucoup de changement par rapport à la femme qui reste à la maison. Mais, il y a toujours des choses à faire et parfaire dans le développement des droits de la femme dans le pays.
Beaucoup de citoyens et mouvements associatifs se plaignent de l'implication de l'artiste dans les causes humanitaires. Sans l'argent, l'artiste ne répond pas aux sollicitations, qu'en pensez-vous?
C'est archi-faux. En ce qui me concerne, personnellement, je l'ai annoncé à la presse et à la radio que s'il y a une association à but non lucratif, je suis prêt à rajouter de l'argent pour chanter pour les causes humaines et je ne demanderai pas un centime. Et je le dis par le biais de votre journal, que s'il y a une association à but non lucratif qui me demande, je suis prêt à chanter et je l'ai fait plusieurs fois. Je suis prêt à renouveler les occasions de chanter pour des causes humaines, justes et nobles.
Revenons au gala que vous allez animer demain, vendredi à la salle Ibn Khaldoun, y a-t-il de nouveaux tubes à faire connaître au grand public?
Le nouveau est sorti au mois de mai dernier. Mais comme je viens de fêter mes trente ans de carrière, je vais essayer de revivre ma carrière avec mon public. Je vais chanter une ou deux chansons de chaque album de mon répertoire artistique. J'ai un passif de 21 albums. Je commencerai de la première chanson jusqu'à la dernière. La soirée prendra au moins trois heures.
Que pensez-vous des festivals qui sont programmés un peu partout en Algérie?
Je n'ai jamais participé à un festival. Mais je suis pour les échanges culturels, je suis pour et c'est très bien même. Là où la politique échoue, la culture peut réussir. C'est comme le football qui rassemble les peuples. Je dirai même qu'il y a de l'amitié entre les peuples. Après 50 ans d'Indépendance, il n'y a pas eu malheureusement beaucoup d'échanges culturels. On a laissé le Kabyle chanter en Kabylie, le chaoui chez les Chaouis, le targui chez les Touareg, etc. On a encouragé une culture occidentale ou orientale aux dépens de la culture nationale. Les Algériens ne se connaissent pas vraiment entre eux et c'est un constat décevant et amer. Il faut encourager les échanges culturels pour réconcilier les Algériens avec eux-mêmes.
Vous disiez que l'art vous a redonné confiance...
Je disais que lorsqu'un artiste commence sa carrière, il doit prouver son existence, assurer la continuité et respecter un calendrier par rapport à son public. Personnellement, je suis passé par cette étape. Mais quand j'ai pris confiance et conscience en même temps que le public, je fus accepté et je dois faire attention à ce que je fais, parce que je dois respecter beaucoup de choses et évoluer, et faire mieux que ce soit au niveau du texte, de la mélodie... Je ne fixais pas de temps pour composer ou terminer un produit. Ce n'est pas comme à mes débuts. Pour votre information, j'ai mis 5 ans avant de faire sortir mon dernier album au mois de mai 2012. Et il faut dire aussi qu'il y a beaucoup de facteurs qui influent sur la vie et le travail d'un chanteur. Quand le produit est prêt, je le diffuse sinon, je ne me fixe pas de temps pour produire.
Un mot pour conclure?
Je souhaite une très bonne année Yennayer 2963 à tous. C'est notre année berbère. J'espère que le Nouvel An berbère apportera la paix dans le pays et dans le monde entier.


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