Les cours privés séduisent élèves et parents qui ne font plus confiance à l'école publique. L'ensemble des élèves candidats au Baccalauréat, session juin 2013, ont refusé de rejoindre leurs classes depuis mardi. Cette action qui touche l'ensemble des régions du pays «continuera jusqu'à la satisfaction de notre demande» nous affirmera un élève du lycée A. Mira. Les lycéens des différents établissements du chef-lieu de wilaya ont vite réagi aux décisions du ministre quant à leur principale revendication qui reste l'allégement des programmes en prévision du Bac. Le précédent créé par le département du temps du ministre Benbouzid est l'argument avancé par les candidats: «La date du Bac blanc avancée au début du mois de mai ne résout pas le problème. Elle arrange les enseignants qui auront un mois de vacances supplémentaire» pense un parent rencontré devant le lycée Seddik Benyahia au chef-lieu de la wilaya. Précisons que les lycéens de Bouira ont déjà initié une marche il y a deux semaines juste après le retour des vacances d'hiver qui les a conduits du lycée Ouamrane jusqu'à Houari Boumediene où ils ont été gratifiés d'un accueil «spécial» des forces de police. 13 lycéens avaient passé la journée au commissariat avant d'être relâchés. Hier, ils étaient des centaines à rester devant leurs établissements respectifs, refusant de rejoindre les classes. Du côté des parents, la crainte d'aller vers un pourrissement reste de vigueur surtout que le syndicat principal du palier a clairement exprimé sa désapprobation de ce qui est devenu une habitude redondante; l'allégement des programmes. «Par le passé, le Bac sanctionnait tout un cursus. A ce rythme, les élèves demanderont dans quelques années à avoir les sujets à l'avance» ironise un enseignant. Le recours à cette méthode date d'il y a quatre années quand le ministère voulant faire croire à une réussite des reformes «donnait» le Bac et argumentait le taux de réussite sans se soucier du niveau et tout cela aux dépens de la qualité de l'enseignement. C'est cette politique qui a boosté les cours privés puisqu'un grand nombre de parents ne font plus confiance à l'école publique. Hier, et dans une intervention sur les ondes de la radio de Bouira, le directeur de l'éducation a réconforté les diverses parties en annonçant que l'allégement est accepté et que prochainement la tutelle fera part des cours retenus à l'examen.