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Une culture qui se meurt...
Publié dans L'Expression le 05 - 02 - 2013

Encore un de parti! Presque subrepticement, sans qu'on ne le sache, ou que l'on s'en souci outre mesure, un artiste, cinéaste de son état, vient de faire ses adieux à la vie. Avec Abderrahmane Bouguermouh c'est un pan du cinéma algérien qui disparaît. Il était au cinéma, ce que son frère Abdelmalek Bouguermouh (disparu en 1989 dans un tragique accident de voiture) était pour le théâtre. Paix à leur âme. Une hirondelle ne fait sans doute pas le printemps, comme un artiste ne fait pas l'art. Certes! Mais, il y a ce fait global, incontestable, que l'art - sous toutes ses déclinaisons - ne fait plus l'homme, comme il n'assure pas la fortune.
C'est encore plus vrai pour un pays en rupture avec ses hommes de culture en général (cf, le grand philosophe algérien, Mohamed Arkoun, ostensiblement ignoré après son décès, par les autorités du pays), ses hommes de l'art en particulier. Et ces femmes et ces hommes du théâtre, du cinéma, des arts plastiques, de la littérature, de la musique qui, depuis l'Indépendance, ont fait la particularité de l'Algérie, disparaissent les uns après les autres sans que cela émeuve autrement ou, plus grave, reconnus qu'une fois disparus. L'année 2012 a été très dure pour la culture nationale qui a vu les meilleurs de ses représentants partir laissant un vide qui n'est pas près d'être comblé. De la diva Warda El Djazaïria à Kamel Kerbouz (acteur de théâtre) - en passant par Chérif Kheddam (chantre du chant kabyle), Khelifi Ahmed (maître du «aye-aye»), Mohamed Boulifa (compositeur), Rachid Farès (cinéaste), Mohamed Belhanafi (poète d'expression amaghize) - à Abdelghani Belkaïd-Ahmed (virtuose du violon) - sans que pour autant il soit possible de les citer tous dans cet espace - qui clôtura fin décembre une année 2012 noire pour l'art et la culture en Algérie. C'est toute une pléiade d'acteurs, chanteurs, cinéastes ou poètes qui nous ont ainsi quitté - sauf exception - dans l'indifférence générale.
Comme sa devancière, 2013 commence aussi tristement pour la culture avec la mort de Abderrahmane Bouguermouh, comme l'a été, un an presque jour pour jour, le décès de Athmane Boukheddar (réalisateur et scénariste, mort le 23 février 2012). Ainsi, en va-t-il de l'art, fragile et sublime à la fois où, souvent, les vertus de l'homme de culture ne sont reconnues et célébrées qu'une fois celui-ci disparu. Une marque de fabrique algérienne, dont l'Algérie aurait gagné à s'en débarrasser en rendant à l'art et à la création sous toutes ses formes, leur dimension véritable dans le champ social national. Mais, incorrigibles, nous continuons à minorer et à ignorer ceux qui, de par le monde, font la grandeur d'un pays, son identité: la culture! La culture dans toutes ses dimensions et expressions n'a pas été correctement prise en compte comme en témoigne le budget minimal qui lui est accordé. Mais la culture, même si cela est vital, n'est pas une question de financement et de statut seulement, mais aussi, sans doute surtout, une question de liberté d'expression.
Un homme de culture qui n'a pas la liberté de pensée, de dire, d'écrire et de filmer peut-il se revendiquer d'un tel statut, quel que soit par ailleurs son talent, dès lors que sa profession n'occupe pas la place qui lui est due? Normal, dira-t-on quand, de leur vivant, des Mouloud Mammeri, des Kateb Yacine, des M'Hamed Issiakhem sont passés à la trappe parce que trop libres ou n'acceptant pas les injonctions. Mais qui se souvient de Kateb Mustapha, Mohamed Khadda, Keltoum, Yasmina Douar, Sirat Boumediene, Abdelhamid Benhadouga (l'un des plus grands écrivains de langue arabe) et, et... (la liste est malheureusement longue), qui ne sont plus parmi nous? C'est la récompense immuable qui semble réservée à eux qui se sont investis corps et âme à (re)donner à ce pays sa raison d'être qui est le fait des grandes nations. Or, sans culture, il ne saurait y avoir de nation et, partant, d'identité partagée. Singulièrement pour un pays comme l'Algérie qui a la chance inouïe de s'adosser à une culture plurielle qui fait sa richesse et sa spécificité. Aussi, jusqu'à quand la culture algérienne doit-elle se suffire de ce que, caustiquement, le défunt Hassan El Hassani - dit Boubagra - mettait en exergue en relevant, tristement, «de son vivant, on refusait à l'artiste une datte. A sa mort ont lui accroche un régime au haut du cercueil». C'est en fait l'image que chacun retiendra d'une culture tenue en bride et instrumentalisée. Hélas!


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