Un Premier ministre rompu au contact direct Le déplacement du Premier ministre, qui intervient 24 heures après la marche de Ouargla, se veut une preuve de l'intérêt que porte le gouvernement à l'égard de la population du Sud. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal continue son périple à travers le Sud. Il sera aujourd'hui en déplacement dans la wilaya de Béchar. Selon un communiqué de la chefferie du gouvernement, ce déplacement s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du programme du président de la République portant sur le développement du Sud. «Dr Sellal» qui fait du contact direct avec les populations sa méthode idéale, profitera de sa sortie pour prendre le «pouls» de la population et surtout faire un diagnostic, à même de cerner les problèmes quotidiens. Ce déplacement, le troisième du genre en l'espace de quelques mois, n'est pas fortuit. Gouvernement, Centrale syndicale, députés ont été dépêchés dans la région. Conscients de la gravité de la situation, les pouvoirs publics s'impliquent en force pour répondre à l'appel du Sud. Longtemps mise à l'écart, la population du Sud affiche son ras-le-bol. Chômage, marginalisation, absence d'infrastructures sont autant de revendications soulevées par les jeunes lors de la marche de jeudi à Ouargla. Lassés par les promesses, ces derniers sont déterminés à aller jusqu'au bout en mettant le gouvernement devant ses responsabilités. Le déplacement du Premier ministre, qui intervient 24 heures après la marche de Ouargla, se veut une preuve de l'intérêt que porte le gouvernement à l'égard de la population du Sud. Accompagné par une forte délégation, M.Sellal portera dans ses bagages des projets concrets. Selon le communiqué, le Premier ministre procédera à la mise en service de plusieurs projets ainsi qu'à l'évolution de l'ensemble du programme de développement de la wilaya de Béchar. Cette wilaya a été durement affectée ces dernières années par des intempéries qui ont causé d'énormes dégâts. C'est aussi une wilaya frontalière du Maroc qui affiche des besoins énormes en termes de développement. Le Premier ministre annoncera, certainement, des mesures spécifiques pour cette wilaya afin de rattraper le retard accusé en matière de développement. Une chose est sûre, cette visite est une opportunité pour le premier ministre de délivrer un message fort aux jeunes du Sud en les rassurant quant à la prise en charge de leurs problèmes. M.Sellal aura ainsi à confirmer les mesures prises pour encourager la création d'emplois au profit des chômeurs du Sud. Ce n'est pas tout. Quelques jours après le conseil interministériel, tenu dimanche dernier, le gouvernement est passé à l'action. Plusieurs comités intersectoriels chargés du suivi et de la gestion du dossier de l'emploi ont été installés. Après Ghardaïa, des comités similaires ont été mis en place jeudi dernier dans les wilayas d'Adrar, Illizi, Tindouf et Tamanrasset. Présidés par les chefs des exécutifs des wilayas précitées, ces nouvelles instances regroupent les directeurs des secteurs de l'emploi, de la formation et de l'enseignement professionnels, de l'énergie et des mines, de l'agriculture et du développement rural, du commerce, du tourisme et de l'artisanat, de l'industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, les chefs des agences locales de l'emploi, les inspections du travail et les antennes locales du registre de commerce. Présidant les cérémonies d'installation, les walis ont mis en exergue les missions dévolues à ces comités intersectoriels de wilaya, appelés à agir sur le terrain pour la promotion de l'emploi, à travers les axes de l'emploi, la formation et la promotion de l'investissement. Ces comités ont une mission de régulation, de contrôle, de suivi et de constat d'éventuelles infractions ou de distorsions à la réglementation. Un autre élément traduit la volonte du gouvernement de régler le problème du Sud. L'ouverture de dialogue avec les représentants du comité des chômeurs. «Effectivement, le nouveau wali de Ouargla nous a contactés avant et après la manifestation pour nous informer que nous sommes invités à nous déplacer à Alger pour dialoguer et que nous serons pris en charge: hôtel et transport. Les autorités voudraient qu'on se déplace le plus vite possible», a affirmé Tahar Belabès dans un entretien à TSA. Le gouvernement a multiplié ses recettes, il reste de savoir si le problème du Sud sera définitivement réglé.
