Ces dernières années, le mode de consommation des familles algériennes a radicalement changé Ce fléau ne fait qu'augmenter! Il est temps d'agir en mettant en oeuvre une stratégie nationale de lutte contre ce phénomène. L'obésité nous guette! Elle touche aussi les enfants. Sa prévalence chez cette frange de la population augmente avec des taux alarmants. C'est ce qu'ont affirmé, jeudi dernier, des spécialistes lors d'une rencontre organisée à Alger par la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) sous le thème: «Consommation-obésité entre réalité et maladie». «Le phénomène de surpoids chez l'enfant algérien, notamment ceux ayant moins de 10 ans, dans les écoles primaires, a pris une ampleur vertigineuse», disent-ils. A nos jours aucune étude nationale n'a été menée pour dépister des enfants manifestant un surpoids dans les écoles. Les participants à cette journée ont demandé le lancement d'une étude nationale afin d'établir un programme national de prévention visant à parer ce fléau par une surveillance nutritionnelle accrue. Ce trouble du comportement alimentaire chez l'être humain a été reconnu par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une maladie, en 1997. La prévention est donc un problème majeur de santé publique à l'échelle mondiale, surtout dans les pays développés. Elle a des répercussions néfastes importantes, directes ou indirectes, sur la santé de l'individu. Elle occasionne des maladies non transmissibles telles que le diabète, l'hypertension, les accidents cardiaques, la dépression, la surcharge sociale accompagnée de la non-productivité de la personne atteinte. A retenir: le surpoids expose à certains cancers incurables tel que le cancer du foie. Toutefois, la majorité des gens ne s'inquiètent pas encore à ce fléau qui les guette. Il est remarquable que 50% des cas d'obésité sont enregistrés chez les femmes. Le Pr Haddam, endocrinologue, a informé également que selon les prévisions de l'OMS, en 2025, l'Algérie et l'Egypte seront les plus grands géants mondiaux de diabète! Et les deux-tiers de la population diabétique ayant moins de 40 ans seront issus des pays émergents. M.Hariz Zaki, président de la FAC, intervenant sur la réalité de la consommation alimentaire en Algérie, a insisté sur le fait que cette réalité nécessite une étude statistique. «Ces dernières années, le mode de consommation des familles algériennes a radicalement changé», a-t-il constaté, tout en appuyant sur le chiffre entre 50 à 70 millions de baguettes de pain par jour! On consomme de plus en plus de produits manufacturés, ignorant leur danger. La tendance actuelle de la société algérienne favorise plus les fast-foods et les aliments-prêts. En Algérie, il n'y a pas d'études nationales et pas de chiffres fiables en raison de l'absence d'un registre national de l'obésité. Visant à dépister les sujets à risque de surpoids en milieu scolaire, une étude régionale a eu lieu dans la commune de Bouzaréah, en 2008. Selon le Dr Bouchrit, médecin de la santé scolaire, en 2008, cette étude a pris un échantillon de 2800 élèves, âgés entre 12 et 17 ans représentant 21 écoles. L'enquête portait, entre autres, sur la prise de repas, les habitudes alimentaires et la sédentarité. Résultats: selon la référence OMS, 17% des garçons ont manifesté un surpoids qui est de 22% chez les filles touchées par l'enquête. Alors que l'obésité elle-même est enregistrée chez 6% des garçons et 5% auprès des filles. Au total, 19. 8% d'enfants ont manifesté un surpoids, soit un enfant sur six est obèse! Par ailleurs, seulement 30% des élèves pratiquent des activités sportives extrascolaires en raison du manque d'infrastructures pour ce genre d'activités. Selon un sondage mené par la même équipe, les citoyens ont une insuffisance en matière de connaissance nutritionnelle. De ce fait, les praticiens de la santé scolaire ont interpellé les autorités à rétablir immédiatement le sport scolaire dans le primaire puisque l'obésité et le surpoids sont une fréquence très élevée chez cette catégorie d'écoliers.
