Pour les besoins d'une célébration officielle de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le ministre de la Communication, Mohamed Saïd s'est adonné à un exercice classique, un discours réchauffé. Il y avait comme un goût du déjà-entendu hier au Plais de la culture à Alger où s'est déroulé la cérémonie de la célébration officielle. Le ministre de la Communication s'est d'abord recueilli à la place de la Liberté de la presse à la mémoire des journalistes martyrs du devoir national, où il a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative. Par la suite, Mohamed Saïd s'est entretenu avec les parents de journalistes victimes du terrorisme durant la décennie noire, venus prendre part à cette cérémonie. «Vos enfants, au même titre que les autres martyrs du devoir national, font la fierté de l'Algérie», a-t-il affirmé à une mère d'un journaliste victime du terrorisme. Ont pris part à cette cérémonie, des anciens responsables du secteur de la communication, d'anciens ministres, des directeurs de publication de la presse écrite publique et indépendante, des directeur de la Radio nationale, et de la Télévision et de l'APS, des responsables et des militants de partis politiques. Le ministre et la délégation ce sont rendus ensuite au Palais de la culture, lieu de la cérémonie officielle en marge de laquelle le ministre a abordé la question des textes d'application relatifs au Code de l'information de 2012, dont il déclare en substance qu'il sont «en cours d'élaboration». «Les textes d'application relatifs au Code de l'information (2012) sont en cours d'élaboration», a déclaré Mohamed Saïd, A une question sur l'échéance de la mise en place des instances énoncées dans ce nouveau Code de l'information, à l'image de l'Autorité de régulation de la presse écrite, le ministre a indiqué que cela dépendait «entièrement» de l'organisation des gens de la corporation. «Organisez-vous en syndicat représentatif, désignez vos représentants et tout marchera très bien», a-t-il souligné à l'adresse des journalistes. «Les élections des membres de l'Autorité de régulation de la presse écrite auront lieu dès que la corporation sera organisée», a assuré le ministre. Lors de la cérémonie, il a tenu à rappeler que la date du 22 octobre est décrétée officiellement Journée nationale de la presse. Cette date coïncide avec la parution, en 1955, du premier numéro de El Mouqawama El Djazairia (Résistance algérienne)». L'organe comme l'a souligné le message présidentiel, était un organe du FLN et de l'ALN. Peu importe le choix porté sur «Résistance algérienne», mais de nombreux responsables des médias nationaux rencontrés lors de la cérémonie ont estimé que ce journal bilingue, respectable par ailleurs, est loin d'être le symbole de la résidence médiatique dans l'histoire, aussi bien de la guerre de Libération nationale que dans le mouvement national. «C'était un journal modeste édité dans trois versions, en France, en Tunisie et au Maroc. C'est pour cette raison que Abane Ramdane a décidé de créer El Moudjahid note un observateur estimant que le journal El Moudjahid qui a formé des générations pendant et après le guerre de Libération nationale, reste le vrai symbole de la résistance. «Pourquoi ne pas rendre un hommage à ce journal et à son fondateur Abane Ralmdane?», s'interroge un autre observateur. Sur un autre plan, les participants à cette cérémonie ont saisi l'opportunité d'aborder la situation de la presse nationale et l'état de la liberté de la presse dans notre pays. Ils étaient presque unanimes à reconnaître que «la liberté d'expression a régressé par rapport à ce qu'elle était même durant les années noires du terrorisme». «Le pouvoir exerce un parfait contrôle sur les médias publics, transformés en simple canal de propagande. Et ce qui est de la presse privée, le chantage qu'elle subit en termes de publicité la met dans une situation de déni de liberté à la presse», concluent-ils.