Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a défendu hier le recours par son pays à des drones pour éliminer des personnes identifiées comme responsables terroristes, soulignant que de telles décisions n'étaient prises qu'après des vérifications poussées. «D'abord, il y a eu très peu d'attaques de drone au cours de l'année en cours. Pourquoi? Parce que nos efforts pour éliminer Al Qaîda du Pakistan ont été couronnés de succès», a déclaré M.Kerry lors d'une rencontre avec des étudiants éthiopiens à Addis-Abeba. «Ensuite, nous n'ouvrons le feu que sur des cibles terroristes confirmées comme telles au plus haut niveau, à l'issue de vérifications approfondies», a ajouté M.Kerry. Le recours américain aux drones dans la traque de responsables taliban ou de chefs du réseau d'Al Qaîda, après les attaques du 11 septembre 2001 contre les USA, a suscité la controverse, surtout au Pakistan et en Afghanistan, parce que ces raids sont menés sans information préalable des gouvernements concernés et parce qu'ils ont fait parfois des victimes civiles. Mais M.Kerry a assuré que le programme américain de recours aux drones «était un des plus stricts, des plus responsables et des plus équitables» qui soit. «Il faut parfois une année pour nous assurer que nous avons raison» dans le choix d'une cible, a poursuivi le secrétaire d'Etat américain. De même, «nous n'avons jamais ouvert le feu sur des cibles de haut niveau quand nous avons vu qu'il y avait des gens (civils) à proximité», a encore assuré M.Kerry. Le président américain Barack Obama a annoncé jeudi avoir édicté des règles strictes pour encadrer des attaques menées à partir de drones sur des responsables terroristes présumés en territoire étranger, et notamment le fait qu'un tel recours n'était acceptable qu'en toute dernière extrémité.