«Al Jazeera a menti aux gens, elle a transformé le droit en injustice et l'injustice en droit» Docteur Yahia Abou Zakaria Depuis quelque temps un intellectuel algérien apparaît sur toutes les télévisions syriennes pour vanter la politique de guerre menée par le président syrien Bachar El Assad contre les rebelles syriens. Cet intellectuel algérien s'appelle Yahia Abou Zakaria. Pour ceux qui ne se souviennent pas de lui, c'est cet homme, au visage joufflu, un peu corpulent et à l'éloquence sans faille, qui avait humilié un représentant égyptien sur le plateau d'une émission de débat présenté par Hafid Derradji sur Jazeera Sport, à l'occasion du match Algérie Egypte. Yahia Abou Zakaria avait provoqué la colère et le départ en direct du représentant égyptien quand ce dernier a commencé à dire: «Je frapperais toute personne qui oserait s'attaquer à l'Algérie, sortant de sa poche un petit drapeau aux couleurs nationales.» Ce champ contrechamp audiovisuel a fait le buzz sur Youtube, provoquant le succès de l'écrivain algérien. Le plus curieux dans cette affaire est que cet intellectuel algérien, qui manie facilement le verbe d'El Moutanabi, qui connaît les préceptes de l'Islam et les adages les plus célèbres de la culture arabe est invité sur toutes les télévisions du Moyen-Orient: Liban, Syrie, Iran, Irak, Emirats, Arabie saoudite et Qatar. En revanche, il n'est jamais passé sur les télévisions algériennes. Considéré comme un opposant et un proche des islamistes en exil, Yahia Abou Zakaria s'est volontairement affiché depuis le début de la guerre en Syrie comme un partisan infatigable du président Syrien Bachar El Assad. Une attitude qui a surpris plus d'un et poussé plusieurs internautes à s'interroger déjà sur ce soutien aveugle à la politique de la terreur du régime de Damas. Mais plus grave encore est le fait que cet enfant de Bab El Oued, devenu indésirable sur Al Jazeera pour ses positions très critiques envers l'imam Al Qaradaoui, l'Emir du Qatar et sa femme Moza, a trouvé refuge dans la spiritualité et le gigantisme de Hassan Nasrallah, le chef du Hizbollah. Mais qu'est-ce qui a poussé cet érudit qui a obtenu son doctorat en faisant des études poussées au Liban puis en Suède, qui maîtrise aussi bien la langue arabe que la langue française, anglaise mais aussi le perse, le suédois et même le néerlandais, pour devenir un instrument de propagande d'une guerre à laquelle il n'est pas associé ni par le sang ni par les liens historiques? Yahia Abou Zakaria, qui avait travaillé comme journaliste au début de sa carrière en Algérie, est devenu la vedette de la chaîne d'information syrienne Al-Akhbariya TV. Les producteurs d'émissions de débat sur la situation en Syrie lui offrent plusieurs heures par jour de programmes. Des émissions sur lesquelles, il analyse et démonte, construit et détruit les thèses et les analyses les plus folles sur le régime de Damas. Yahia Abou Zakaria qui aurait selon certaines sources déposé une candidature à la présidentielle algérienne de 2009, peut se targuer d'être le meilleur instrument de communication, le meilleur analyste que le Monde arabe puisse avoir et surtout le meilleur défenseur dans cette guerre médiatique sans merci entre Al Jazeera et Al Akhbariya TV. [email protected]