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Iguervane renoue avec son histoire
LA BATAILLE D'IAMOREN, LE 28 JUIN 1958
Publié dans L'Expression le 02 - 07 - 2013

De gauche à droite: Idir Balit, El-Hadi Djakrir, Mohand Larbi Mezouari, Larbi Azzi, Abdelmadjid Azzi, Chabane Benamar et Lahdiri
Engagée par les djounoud de la Wilaya III, zone II, elle a, en fait, débuté, près du village d'Ighil Nacer, et s'est ensuite déplacée au village d'Iamoren.
Un nom évocateur qui symbolise l'une des plus importantes batailles engagée par l'ALN, au douar Ighram (près d'Akbou). En réalité, cette bataille a concerné plusieurs villages, particulièrement Iamoren, Ighil Nacer et Iguervane. C'est pourquoi, à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance, l'association Tidukla Tagmat At Lahdir de cette dernière localité a pris l'heureuse initiative de commémorer ce haut fait d'arme afin de rendre hommage aux martyrs tombés ce jour-là et glorifier le courage de tout ceux et celles ayant vécu ce moment historique. A cette occasion, des anciens moudjahidine de la région ont été conviés à cette cérémonie du souvenir. Il s'agit en l'occurrence de El-Hadi Djakrir, Kaci Imokrane, Hocine Medjkane, Larbi et Abdelmadjid Azzi ainsi que des acteurs de cette bataille, notamment Mohand Larbi Mezouari, Abdallah Dallys combattant, Chabane Benamar brûlé au napalm, Lahdiri et bien d'autres qui ont instruit par leur précieux témoignage la nombreuse assistance composée de jeunes et de moins jeunes. Etaient également à la cérémonie de recueillement, Mohand Saïd Benanoune, responsable de la Kasma des moudjahidine, Ibaliden Boussaâd, président de l'APC ainsi que des membres de l'Assemblée communale.
Cette grande bataille engagée par les djounoud de l'ALN de la Wilaya III, zone II, a, en fait, débutée le soir du 27 juin par un accrochage entre un détachement ennemi, près du village d'Ighil Nacer, et l'une des compagnies du bataillon de choc de la zone II, laquelle s'est ensuite déplacée à la faveur de la nuit au village d'Iamoren. Le lendemain, à l'aube, après avoir reçu des renforts, l'ennemi a déployé de nombreux bataillons afin d'encercler le douar de toute part avant d'engager le combat contre les djounoud retranchés sur la crête au-dessus d'Iamoren. En contrebas, la section du secteur ayant pris position à l'abri de l'oliveraie d'Iguervane entre également en action.
Le choc fut brutal. Un combat meurtrier qui a duré toute la journée. La compagnie du bataillon, une unité d'élite, fortement armée, résiste bien et repousse les assaillant dopés par de la gniole, un stimulant à base d'alcool et d'anabolisants.
Vers 11h, usant d'un porte-voix, l'ennemi, après avoir rendu hommage à nos combattants pour leur bravoure, leur adresse l'ultimatum de se rendre avant midi, faute de quoi, des moyens destructeurs interviendront pour les anéantir. Et à l'heure prévue, constatant que l'ultimatum n'a eu aucun effet, un déluge de feu et de fer s'est alors abattu sur le champ de bataille transformé en fournaise, notamment par l'usage du napalm. Cette arme dévastatrice, non conventionnelle, utilisée abondamment, a enflammé des oliviers centenaires et transformé en torche humaine nos combattants qui s'y abritaient. Les avions T6, les bombardiers B.29 et les chasseurs anglais étaient tellement nombreux qu'ils étaient parvenus, selon les témoins, à «cacher le soleil».
Après plusieurs vagues de bombardement et de mitraillage, laissant supposer que plus personne n'est en vie, l'ennemi avance de nouveau en toute confiance pour être, soudain, accueilli par un feu nourri. Des dizaines de soldats jonchent alors le sol, donnant ainsi l'occasion à nos djounoud de récupérer des armes et même l'habillement. Le combat reprend de nouveau, alterné par le bombardement des points de résistances. Puis les soldats ennemis, à court de munitions se retranchent dans les maisons en attendant d'être approvisionnés par hélicoptères.
L'affrontement n'a cessé qu'après 21h, à la tombée de la nuit. Les habitants du village d'Iamoren et d'Iguervane qui furent au coeur du combat ont admirablement fait preuve de courage et d'abnégation. Ils ont subi de nombreuses pertes et destructions. Mohand Larbi Mezouari s'est employé à prodiguer des soins aux nombreux blessés et brulés avant de faire acheminer les plus graves vers l'hôpital de l'Akfadou où nous les avions accueillis et soignés.
Le bilan fut assez lourd pour nous. 30 djoundi dont le chef de compagnie, l'adjudant Arrouche dit «Ali Baba» ont perdu la vie. Puis, après avoir rassemblé tous les blessés en état de se déplacer, nos combattants quittent le secteur de manière à sortir de l'encerclement à la faveur de la nuit.
Les soldats français, quant à eux, ont été contraints de garder leur position avant d'installer leur bivouac pour la nuit. Ils avaient, de toute évidence, perdu beaucoup d'hommes. En effet, selon des témoignages dignes de foi, recueillis auprès de la population, plus d'une centaine de soldats, au moins, auraient péri pendant cette longue et interminable journée d'affrontement sanglant. Et pour preuve, une noria d'hélicoptères n'a pas cessé, durant toute la journée du lendemain, d'évacuer les morts et les blessés.
Ce jour-là, nos combattants ont incontestablement remporté une victoire retentissante. En ayant d'abord réussi à résister toute la journée à une force bien supérieure, tant en nombre, qu'en moyens d'interventions, de lui infliger des pertes considérables et de mettre en échec son objectif majeur d'anéantir nos combattants.
Ce grand moment de gloire témoigne à l'évidence du lourd sacrifice consenti par les hommes et les femmes du douar Ighram pour l'indépendance de notre pays. Il constitue pour eux, comme pour toute la population de la région, un motif de fierté rappelant, pour mémoire, les nombreux affrontements dont ce douar et ses 17 villages fut le théâtre, et où la première grande bataille avait eu lieu déjà, en janvier 1956, au village d'Ath Amar Ouzegane.


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