Des manoeuvres se multiplient et des rumeurs enflent sur la scène politique à huit mois seulement de la présidentielle. Si la crise latente au RND est moins visible que celle du FLN, il n'en reste pas moins que la lutte pour le contrôle de la deuxième force politique nationale est des plus acharnées. L'instruction de Bensalah relative à l'élection de congressistes au niveau de la base, continue à susciter de vifs mécontentements à travers plusieurs wilayas. Le fait que ces opérations de vote seront supervisées par les coordinateurs de wilaya et la liste soumise à l'aval de la commission nationale, est également décrié. L'actuel président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, dont l'ambition de prendre la tête du parti n'est pas écartée, semble pour le moment maîtriser la situation en neutralisant les ténors et meneurs du mouvement de sauvegarde du RND. Or, selon une source proche du parti, le noyau dur du mouvement de sauvegarde du RND qui était derrière la démission de l'ex-secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, compte renouer avec la contestation prochainement et faire pression sur Bensalah qui a été intronisé grâce à la révolte de ce groupe. D'après notre source, les préparatifs pour le quatrième congrès sont émaillés de faits illustrant la mauvaise organisation. Ces derniers jours, la contestation ne cesse de monter à travers certaines wilayas à l'instar de Béjaïa, Blida et Chlef. La désignation des secrétaires de wilaya intérimaires pour le remplacement des anciens coordinateurs, a provoqué la colère des militants. On reproche à Bensalah de perpétuer la gestion et les pratiques prévalant au temps de Ouyahia. Depuis le mois de juin dernier, plusieurs militants (plus de 600 au niveau d'Alger) attendent en vain leur carte d'adhésion au parti. Selon certains médias, une pétition signée par les militants du RND issus de 15 wilayas, appelle Ahmed Ouyahia à présenter sa candidature à l'élection présidentielle d'avril 2014. Les signataires de cette pétition s'engagent à être aux côtés du candidat Ouyahia dans cette compétition électorale. Selon les pétitionnaires, l'Algérie a besoin d'un homme fidèle qui a les mains propres. Ainsi, Ahmed Ouyahia n'a pas encore affiché son intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Mais ses fidèles parmi les coordinateurs de wilaya ont lancé une initiative de charme pour le convaincre de briguer la présidence en 2014. Le cas de certains coordinateurs contestés désignés par le secrétaire général sortant, Ahmed Ouyahia, et dont les contestataires souhaitent le départ avant la tenue du quatrième congrès, prévu fin décembre, reste un problème non résolu. En attendant de voir se prononcer les candidats potentiels, le rendez-vous pour l'élection présidentielle approche à grands pas. Pourtant, rien n'indique en tout cas que l'Algérie s'apprête à organiser dans moins de huit mois, une aussi importante compétition politique. Jouant le rôle purement accessoire dans le processus de la succession, la majorité des partis politiques ne considèrent pas à vrai dire la présidentielle comme une priorité.
